vendredi 30 octobre 2015

The Walk

Directeur : Robert Zemeckis
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=GR1EmTKAWIw
Synopsis : Le français Philippe Petit (Joseph Gordon-Levitt) a comme rêve de tendre un cable entre les tours du World Trade Center pour marcher dessus et recrute une série de complices pour son coup.



Deux heures en compagnie de Joseph Gordon-Levitt dans le rôle d’un français exubérant qui veut faire le funambule sur un câble suspendu entre les tours jumelles du World Trade Center n’est pas l’offre la plus attirante. Robert Zemeckis réussit son pari en appuyant sur le burlesque de cette performance. En s’ancrant dans le monde du cirque duquel découle la carrière de Philippe Petit (Gordon-Levitt), le film devient plus ludique et rend divertissant tout le processus qui aurait pu être didactique et lourd dans un contexte plus terre-à-terre.

Perché sur la torche de la Statue de la liberté, avec en arrière-plan les fameuses tours jumelles, Petit fait office de conteur, qui nous offre sa perspective sur les événements de sa vie. Étant un homme de spectacle, il est évident que certains segments sont embellis ou modifiés pour s’ajuster mieux avec sa structure narrative. Chaque moment est ponctué des états d’âmes et réactions exagérés qui s’accordent avec la personnalité plus grande que nature du protagoniste.

Les costumes, qui vont jusqu’aux grotesques moustaches et barbes des personnages secondaire viennent amplifier cet effet de mise en scène assumée. De plus, chacun des gens dans l’entourage de Petit ne forment jamais de personnalité à part entière. Ils sont plutôt les archétypes qui viennent prendre place dans le récit d’un seul homme et sont définis par leurs relations avec ce dernier. Ben Kingsley, dans le rôle du mentor, est celui qui se démarque le plus, mais est tout de même un support à la performance de l’ultime showman dans son tour de maître.

De par sa nature, le récit avance avec grande efficacité et nous amène jusqu’à la pièce maîtresse. Comme un spectacle de cirque, The Walk centre toute l’anticipation vers un ultime moment qui va marquer l’imaginaire et faire ressortir le spectateur de la salle avec un sentiment d’émerveillement dans les yeux. Avec une réalisation maîtrisée et impeccable, il construit une apogée sensationnelle qui rappelle une expérience de parc d’attraction.

Dans un monde où chaque film peut être disséqué et réduit à quelques composantes accessibles sur Youtube (« Il faut que tu vois cette scène X de combat! » sans voir l’ensemble du film), Zemeckis contourne le problème en faisant de son moment ultime une expérience purement cinématographique. Un moment qui ne peut être vécu à plein potentiel que dans une salle de cinéma, avec une paire de lunettes 3D sur le nez. Le vertige, l’excitation et le danger ne se communiqueront jamais aussi bien sur écran de salon ou portable.

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