Directeur : Philippe Falardeau
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=TYaXGOgDA6k
Synopsis : Un député indépendant d'une région éloignée du Québec se retrouve avec la vote décisif qui pourrait envoyer le Canada en guerre.
L’humour est la façon de s’assurer qu'on nous écoute. Lorsqu’on peut faire rire, les gens deviennent automatiquement plus à
l’aise et détendu et, par conséquent, réceptif. La force du scénario de
Philippe Falardeau est une accessibilité qui, tout en se moquant amicalement du
peuple et sa relation avec la machine politique, démontre un véritable désir de
communiquer et rassembler plutôt que de critiquer directement.
Patrick Huard interprète le fameux Guibord qui se
retrouve dans la situation impossible d’avoir à choisir si le pays entre en
guerre (ou le plan Canada for Freedom, comme l’appelle le mélomane Premier
Ministre). Les enjeux ne sont jamais expliqués et cette distance est cruciale
au ridicule de la situation. Lorsque, pris par cette responsabilité qui le
dépasse, Guibord décide de consulter la population, le poids de cette décision
se retrouve entre les mains d’un groupe d’habitants d’une région du Québec qui
ne pourrait être moins préoccupé par les conflits armés à l’autre bout de la
planète.
Cet humour est joué avec un certain cynisme, mais
jamais de mauvaise foi et on se moque autant de la situation que des partis
impliqués. Après l’exécrable Ego Trip,
Patrick Huard se fait pardonner dans un rôle aussi attachant que nuancé.
Guibord est un ancien joueur de hockey avec une vision très terre-à-terre de la
politique – une phobie des avions l’oblige littéralement à garder constamment
les deux pieds sur terre. Sans être une lumière ou le père/mari de l’année, il
garde toujours un bon fond et veut honnêtement faire ce qui est le mieux pour
tous, au meilleur de ses capacités et c’est tout ce que l’on peut demander à
nos politiciens.
Avec ce protagoniste agréable et intègre à l’entourage
solide, l’approche de Falardeau dilue adéquatement le cynisme léger qui aurait
pu facilement rendre son scénario hautain ou méchant. Il est rafraichissant de
voir qu’après un été assez décevant, la comédie québécoise de l’année se
dissimulait en octobre, juste à temps pour la période électorale.
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