Directeur : Gaspard Noé
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=62yCdFzP9Mc
Synopsis : une histoire d'amour du début à la fin, les bons comme les mauvais moments, la passion des colères comme du sexe.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015.
Dans un effort d’intimité, de réalisme et de
représentation extrême, Love nous
présente des scènes de sexualité non simulées. Avec une intention citée très
clairement dans le film, il cherche à mettre en valeur une relation
passionnelle sous tous ses aspects, autant la création de l’acte sexuel que la
destruction émotionnel de l’amour comme une drogue. Cet aspect fait beaucoup
parler (et avec raison), dans un monde de répression sexuelle, le cinéma ne
nous offre qu’un amour aseptisé, asexué et propre comme il n’en existe pas et
Noé décide de pousser les choses quelque part qui semble choquant, mais ne fait
que représenté la réalité de la vie.
Lorsque, au jour de l’an, Murphy reçoit un appel de la
mère d’Electra lui disant qu’elle n’a pas donnée de signe de vie depuis
plusieurs mois, il tombe dans ses souvenirs et nous emporte avec lui. À travers
le spectre de sa vie de famille moderne qui ne lui plait pas plus qu’il faut,
Murphy nous fait revivre l’intense histoire d’amour de sa jeunesse, les hauts
comme les bas. C’est la plus grande réussite du film et l’intensité du jeu d’acteurs
donne vie à une histoire d’amour qui marque.
Malheureusement, le scénario qui a trop tendance à se
complaire dans de longues scènes contemplatives retire l’effet de cette
sexualité intense et étire énormément à un film dont la passion aurait gagnée à
être plus condensée. De plus, les dialogues trop marqués manquent en subtilité.
Un plan séquence de conversation évoque grandement la trilogie Before de Linklater, mais sans la
finesse et le naturalisme presque improvisé qui fait la force de ces échanges. Le
thème ne pourrait pas être cité plus explicitement lors d’une fête au milieu du
film, sauf que dans une délicieuse hypocrisie, est coupé par les actions moins
que nobles de son protagoniste.
Le film est présenté en 3D, rajoutant à la prémisse
qui accroche (du sexe! En 3D!) qui ne laisse pas indifférent, mais en dehors de
la chose, l’effet malencontreux de cette décision est une pénombre qui retire toute
couleur et vie au film. Regarder ce couple derrière une vitre teintée retirait au
viscéral du sexe et dérobe le film de sa couleur qui explose lorsque jette un
coup d’œil sous les lunettes.
Malgré ces anicroches, le film reste à voir pour son
approche novatrice à la sexualité et pour la performance d’acteurs qui
démontrent une totale confiance par leur mise à nu (littérale et émotionnelle).
Il ne faut pas s’arrêter à ce que l’on sait du film. Venez pour les orgasmes
masculins en 3D, restez pour l’histoire d’amour viscérale.
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