dimanche 11 octobre 2015

Love 3D

Directeur : Gaspard Noé
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=62yCdFzP9Mc
Synopsis : une histoire d'amour du début à la fin, les bons comme les mauvais moments, la passion des colères comme du sexe.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015.

« J’irais une coche plus loin moi » - Gaspard Noé, après avoir vu La vie d’Adèle (peut-être).

Dans un effort d’intimité, de réalisme et de représentation extrême, Love nous présente des scènes de sexualité non simulées. Avec une intention citée très clairement dans le film, il cherche à mettre en valeur une relation passionnelle sous tous ses aspects, autant la création de l’acte sexuel que la destruction émotionnel de l’amour comme une drogue. Cet aspect fait beaucoup parler (et avec raison), dans un monde de répression sexuelle, le cinéma ne nous offre qu’un amour aseptisé, asexué et propre comme il n’en existe pas et Noé décide de pousser les choses quelque part qui semble choquant, mais ne fait que représenté la réalité de la vie.

Lorsque, au jour de l’an, Murphy reçoit un appel de la mère d’Electra lui disant qu’elle n’a pas donnée de signe de vie depuis plusieurs mois, il tombe dans ses souvenirs et nous emporte avec lui. À travers le spectre de sa vie de famille moderne qui ne lui plait pas plus qu’il faut, Murphy nous fait revivre l’intense histoire d’amour de sa jeunesse, les hauts comme les bas. C’est la plus grande réussite du film et l’intensité du jeu d’acteurs donne vie à une histoire d’amour qui marque.

Malheureusement, le scénario qui a trop tendance à se complaire dans de longues scènes contemplatives retire l’effet de cette sexualité intense et étire énormément à un film dont la passion aurait gagnée à être plus condensée. De plus, les dialogues trop marqués manquent en subtilité. Un plan séquence de conversation évoque grandement la trilogie Before de Linklater, mais sans la finesse et le naturalisme presque improvisé qui fait la force de ces échanges. Le thème ne pourrait pas être cité plus explicitement lors d’une fête au milieu du film, sauf que dans une délicieuse hypocrisie, est coupé par les actions moins que nobles de son protagoniste.

Le film est présenté en 3D, rajoutant à la prémisse qui accroche (du sexe! En 3D!) qui ne laisse pas indifférent, mais en dehors de la chose, l’effet malencontreux de cette décision est une pénombre qui retire toute couleur et vie au film. Regarder ce couple derrière une vitre teintée retirait au viscéral du sexe et dérobe le film de sa couleur qui explose lorsque jette un coup d’œil sous les lunettes.

Malgré ces anicroches, le film reste à voir pour son approche novatrice à la sexualité et pour la performance d’acteurs qui démontrent une totale confiance par leur mise à nu (littérale et émotionnelle). Il ne faut pas s’arrêter à ce que l’on sait du film. Venez pour les orgasmes masculins en 3D, restez pour l’histoire d’amour viscérale. 

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