Directeur : André Turpin
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=N8ta_WBhs5A
Synopsis : un récit non-linéaire et partiellement narratif qui cerne la perception du temps à travers les sens, s'ancrant dans un moment de violence aléatoire.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015.
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=N8ta_WBhs5A
Synopsis : un récit non-linéaire et partiellement narratif qui cerne la perception du temps à travers les sens, s'ancrant dans un moment de violence aléatoire.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015.
Un moment de violence arbitraire fait écho jusqu’au
point de rompre le continuum temporel. Avec une prémisse aussi large, Andrée
Turpin se permet de réaliser un film à mi-chemin entre le narratif et l’expérimental.
Comme un Enemy plus accesible, Endorphine s’offre comme un casse-tête à
résoudre qui, comme dans tout bon exercice intellectuel, exige une part de
participation de l’audience.
Séparé en deux moitiés distinctes qui couvrent chacune
une partie de la vie de sa protagoniste, la seconde s’éloigne presque
complètement de sa trame narrative directe pour nous laisser flotter dans les
mystères de son scénario. N’offrant pas nécessairement une finale claire et
satisfaisante, le long-métrage recueille quand même beaucoup de matériel à
remuer dans son esprit pour en faire une expérience sommaire enrichissante.
En dehors d’une vie de famille et d’obsessions très
spécifiques, la jeunesse de Simone (Sophie Nélisse) est surtout définie par le
meurtre brutal de sa mère, événement auquel elle assistera. Les motifs
récurrents, les répétitions, le jeu sur les sens et la perception créent un
sentiment de continuité et de trame qui guide le spectateur. Une leçon
scientifique est offerte pour bien comprendre ce dans quoi nous nous embarquons :
une escapade dans un temps fluctuant qui remet en question la linéarité de ce
dernier et ce qu’on en perçoit réellement.
Il faut être accroché solidement par la mise en
situation pour suivre l’aventure jusqu’au bout. Le milieu fait la transition
difficile vers l’âge adulte, avec une nouvelle actrice (Mylène Mackay) qui nous
offre très peu de contexte pour nous faire comprendre où nous sommes
réellement, suggérant plutôt un univers de rêve dans lequel sont principalement
présents des segments décontextualisés de sa vie d’avant. Mackay n’a pas la
présence de Nélisse et, par conséquent, ce point d’ancrage est plus passif,
rendant sa moitié plus faible. Heureusement, le plaisir découle surtout de la
mise en place de ce qui gravite autour d’elle pour comprendre où veut en venir
Turpin avec cette expérience particulière.
Avec un montage aux apparences aléatoires, Endorphine maitrise en fait bien son
récit, tendant assez de perches au public pour le garder à bord. Il faut par
contre apprécier les énigmes et les défis mentaux pour pleinement embarquer,
mais lorsqu’ils sont si bien construits que ce dernier, la confiance règne et
il est facile de faire le pas dans cet univers singulier.
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