Directeur : Nicolas Boukhrief
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=lvY93OGQbtA
Synopsis : un journaliste (Malik Zidi) infiltre une cellule djihadiste dans une banlieue de Paris.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015 (sous le titre Inside the Cell)
Tourné en 2014, avec une sortie en salle prévue pour début 2015, Made in France a dû attendre sagement son tour pour
finalement être vu plusieurs mois plus tard. La raison? Un film français sur
une cellule djihadiste qui planifie des attentats au cœur de Paris était peut-être
un sujet un peu trop chaud pour le public aussi près de Charlie Hebdo.
Sam (Malik Zidi) est un journaliste, mari et père, qui
décide de s’intéresser à la mentalité des individus qui font partis d’un groupe
d’extrémistes en préparation à la guerre sainte dans d’autres pays. Il infiltre
une petite cellule avec comme plan de rester sur place lorsqu’ils vont quitter
pour le Pakistan. Par contre, leur nouveau chef leurs annonces qu’ils vont
rester en territoire occidental. Il leurs explique aussi que lors de ses
entraînements rigoureux, chaque personne suspectée de traîtrise était descendue
d’une balle à la nuque, sans cérémonie. Sam se retrouve coincé, jouant les
apprentis espions, dans un environnement où la tension grimpe constamment.
Malgré son sujet qui pourrait porter à controverse, le
film ne touche pas réellement à la religion musulmane directement. Il s’intéresse
plutôt à la dynamique du groupe, aux états d’esprits de chacun des personnages
et à les tensions que provoquent leurs points de vues divergents. On choisit
spécifiquement la religion musulmane, question d’actualité, mais les
commentaires que fait le film sur l’hypocrisie de l’adaptation de discours
religieux, les justifications discutables d’actes extrêmes et le véritable
manque de connaissances de causes (le seul qui connait le Coran et parle arabe
est l’espion) pourrait s’appliquer à beaucoup. Que ce soit d’autres religions
ou des mouvements de sectes, le film parle de tout mouvement de troupeau qui
perd son humanité au nom d’un objectif malléable.
De plus, en étayant plus les personnages, le film
offre un portrait humain des gens qui s’embarquent dans de telles entreprises,
retirant le voile sur une campagne islamophobe que l’on connait présentement
dans le monde occidental. On sent le danger qu’ils représentent et cette
tension est palpable tout au long du film, mais le stress vient plus des
dynamiques que de leurs actes terroristes mal informés. C’est en s’assurant que
ses personnages transcendent les étiquettes qu’ils se font automatiquement
assignés via leur religion (extrémiste, terroristes) que le film accompli sa
plus grande réussite.
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