dimanche 1 novembre 2015

Steve Jobs

Directeur : Danny Boyle
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=aEr6K1bwIVs
Synopsis : La veille de trois lancements de produits en compagnie de Steve Jobs (Michael Fassbender) à travers les années.


Dans une vie aussi événementielle que celle de Steve Jobs, il est difficile de cerner l’homme, surtout lorsqu’on n’a que deux heures pour faire le tout. En s’intéressant plutôt à l’idée que représentent l’homme et sa personnalité plus grande que nature à travers trois moments clés de sa carrière, Steve Jobs offre un aperçu intéressant de la vie de cet individu difficile.

La contrainte est originale et aide à la concision : une histoire racontée à travers trois veilles de lancements de produits à divers moments de la carrière de Jobs. Sans le montrer sur scène (un de ses grands talents), on choisit plutôt de rester en coulisses, un endroit très peu cinématographique, confronté à tous les gens qui l’entourent et ses problèmes interpersonnels. En gardant le fil conducteur émotionnel de sa relation avec une fille qu’il refuse d’abord de considéré comme sienne, chacune des autres relations clés de sa carrière sont explorées.

Les échanges pleins de répartie énergisant le film pour le rendre réellement cinématographique sont la grande force du film. Avec des performances secondaires qui se côtoient à variant degrés d’excellence (autant Kate Winslet que Seth Rogen et surtout Michael Stuhlbarg), le long-métrage est comparable à une pièce de théâtre, mettant avant tout en évidence les talents de ses comédiens. Par contre, la mise en scène de Danny Boyle, couplée aux dialogues d’Aaron Sorkin, donne un dynamisme qui remonte le rythme d’un film principalement composé d’échanges dans des petites pièces fermées.

Aussi courageuse que soit cette structure, elle ne peut s’empêcher de se faire sentir. Lorsqu’on en arrive au troisième acte, le rythme est assez établi pour que nous nous attendions plus ou moins à ce qui s’en vient. La même série de personnages secondaires viennent exprimer un mécontentement qui s’est développé lors des années entre chacun des segments et une prise de tête intelligemment écrite s’ensuit. La scène finale, légèrement trop appuyée et évidente, termine le film sur une fausse note, mais le reste de l’expérience rachète grandement cet anicroche.

Centrer un récit autour d’un personnage aussi peu appréciable est peu conventionnel et encore moins recommandé. Toutefois, lorsque ce personnage est interprété par le magnétique Michael Fassbender, le risque est plus modéré. Il donne vie à un caractère plein de conflits à l’héritage avec lequel notre culture lutte encore. Dans un monde où l’information est digérée de plus en plus vite, qu’un être si contemporain ait déjà atteint ce statut semble parfaitement naturel, surtout considérant que ce monde virtuel fut partiellement façonné par Jobs lui-même. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire