lundi 12 octobre 2015

99 Homes

Directeur : Ramin Bahrani
Réalisé en 2014. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Vh0piQN1_LY
Synopsis : Lorsque Dennis Nash se retrouve à la rue, sa meilleure solution pour mettre un toit au dessus de la famille est de travailler pour l'agent immobilier qui a saisit sa maison et, à son tour, extraire des gens de leurs domiciles.


La crise financière américaine de 2008 mettait à nu l’absurdité d’un système financier qui dépend presque entièrement de spéculations et d’argent qui n’existe pas réellement. Lorsque le tout s’effondra finalement, les gens se retrouvent à la rue et la dévastation est à son comble. 99 Homes raconte l’histoire de gens qui prennent avantage d’un système où l’argent coule toujours dans la même direction et il y a suffisamment de partis impliqués pour pouvoir se déresponsabilisé moralement des situations dont on profite.

Lorsque Dennis Nash (Andrew Garfield) et sa famille (sa mère et son fils) se font jeter de leur maison, il entre immédiatement en situation de crise. Formé dans la construction de maisons, un marché qui s’effondre peu à peu dans ce contexte économique, il doit se recycler en travailleur qui prend en charge les maisons réappropriés. Sous la tutelle de Rick Carver (l’intense et incroyable Michael Shannon), il gravit les échelons de l’univers immobilier en vendant progressivement son âme au monde qui l’a mis dans une situation désespérée en premier lieu (ainsi que sa mère, Laura Dern, et son fils, Noah Lomax).

La progression inévitable reste somme toute prévisible, mais cela n’empêche pas l’ascension d’être captivante. Les deux performances centrales sont un tour de force, surtout avec leurs différentes approches aux situations d’incroyables malaises qu’ils doivent gérer. Andrew Garfield, avec ses intentions pures est un excellent représentant du peuple qui ne veut rien de plus que son prochain, c’est-à-dire un toit et de la nourriture pour sa famille. Michael Shannon est toujours d’une gravité à faire peur, mais sans être la bête machiavélique à laquelle il serait réflexe de s’attendre. De plus, ses raisonnements pour enrôler le jeune Dennis se tiennent et sa perspective est ainsi facile à comprendre, jouant encore plus sur nos empathies.


Dans un commentaire englobant plusieurs strates du problème, le réalisateur Ramin Bahrani raconte une histoire qui met de l’avant les failles d’un système qui puisse aboutir à une telle situation. Il est évident que les grosses entreprises qui s’en mettent plein les poches ont une grande part du blâme et les compagnies privées qui mettent les gens à la porte sont loin d’être d’individus exemplaires, mais les citoyens qui acceptent de l’argent inexistant pour se construire un patio ou rénover leurs cuisines n’ont pas toujours pris les décisions financières les plus justes. 99 Homes plonge au cœur du problème du rêve américain, qui promet des rêves en quantité limitée, forçant une lutte au sein des 99%.

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