Directeurs : Guy Maddin et Evan Johnson
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=pwKvz-wA3I0
Synopsis : une vingtaine d'histoires s'entremêlent dans un énorme hommage au cinéma muet. Un résumé d'histoire est un exercice en vain.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015.
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=pwKvz-wA3I0
Synopsis : une vingtaine d'histoires s'entremêlent dans un énorme hommage au cinéma muet. Un résumé d'histoire est un exercice en vain.
Vu dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2015.
The Forbidden Room est un fascinant exercice qui entraine son auditeur
dans une expérience sensorielle étrange. Il joue avec tous les aspects du
cinéma muet en nous guidant de plus en plus profondément dans un trip disjoncté
et surprenant. L’effet est réussi, jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Avec une
durée d’au-dessus de deux heures, Guy Maddin (et son co-réalisateur Evan
Johnson) étirent la sauce à un tel point que tout effet de nouveauté et d’excitation
est perdu.
Le film s’introduit par une série de cartons titres
que mes notes de projections qualifient de « tordues et sataniques »,
pour ensuite enchainer à un cours sur comment prendre un bain. Nous passons
rapidement à un sous-marin aux problèmes d’explosifs dans lequel apparait, sans
crier gare, un coureur des bois (Roy Dupuis), qui entame le récit d’une mission
pour sauver une jeune demoiselle d’un clan de sauvages (Clara Furey). Après une
série de défis pour joindre le clan, il passe la nuit en leur compagnie et nous
avons droit au rêve de l’otage, dans lequel le scénario prend une tangente
musicale. Nous n’en sommes qu’à la première demi-heure et à un certain point,
l’effort de suivre ce qui se passe est vain.
Les sauts et les détours narratifs rappellent
énormément la parodie d’Inception de Rick & Morty (S01E02 – Lawnmower Dog), qui creusait de plus en plus dans les rêves des rêves, à un niveau absurde. Il ne faut pas qu’un
personnage lise un journal ou écoute la radio, sinon nous avons droit à au
moins une vingtaine de minutes de pistes narratives qui n’aboutissent pas
vraiment quelque part. Pour être juste, raconte une seule histoire est loin
d’être l’objectif de ce long-métrage, qui donne plutôt l’impression d’être un
omnibus du cinéma muet, avec une panoplie d’acteurs francophones.
La longueur du film devient lourde non pas lorsqu’il
est difficile de s’y retrouver, mais lorsque cela devient tout simplement
impossible. L’effort de retracer tout le parcours narratif pourrait être
intéressant, mais le fil conducteur disparait pour donner l’impression d’un
rêve éveillé dans lequel chaque personnage à son carton titre qui introduit l’acteur
qui le joue. Les directeurs jouent avec des effets visuels et de mise en scène
qui sont plaisants, mais deviennent trop répétitifs pour garder leur punch
jusqu’à la fin.
The Forbidden Room aurait facilement pu durer une heure comme il aurait
pu s’étendre sur huit. Malheureusement, en voulant trop en faire, le film
s’essouffle avant la finale, perdant l’énergie qui rend cette œuvre aussi
distrayante et nouvelle en premier lieu. Par contre, l’entreprise en vaut la
peine par pure originalité et sa témérité qui n’a de compte à rendre à
personne.
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