Directeur : Pete Docter et Ronaldo Del Carmen
Réalisé en 2015. Avec : Phyllis Smith (Sadness), Amy Poehler (Joy), Richard King (Bing-Bong), Lewis Black (Anger), Bill Hader (Fear), Mindy Kaling (Disgust) et Kaitlyn Dias (Riley)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=WIDYqBMFzfg
Synopsis : Dans l'esprit d'une jeune fille de 11 ans, les représentations de ses émotions principales (Joie et Tristesse) sont perdues et doivent revenir au centre de contrôle le plus tôt possible, afin d'éviter le pire pour la jeune Riley.
Pixar est de retour!
Après une série de suites plus ou moins inconséquentes et un intéressant, mais
tiède Brave, la compagnie de
production adorée par tous revient en force. En faisant autant rire que pleurer,
le cinéaste Pete Docter (Up et Monsters, Inc.) touche une corde
magistrale avec grande réussite en jouant littéralement avec nos émotions. Inside Out fait sans contredit parti des
hauts films du canon de Pixar.
Avec une prémisse d’une
géniale simplicité (la marque de commerce de l’équipe de production à ce point
ci), beaucoup est dit avec grande efficacité. 5 émotions centrales se voient
offertes un corps et un lieu de travail dans lequel elles ont comme mission de
faire ce qui est le mieux pour Riley, une fillette de 11 ans (« leur »
humaine) qui est autant la protagoniste que ses deux émotions principales, Joie
et Tristesse (en plus de Dégout, Colère et Peur). Un malencontreux incident, dû
au zèle de Joie, isole la maitresse des opérations de son lieu de travail, en
compagnie de Tristesse. Les deux improbables compagnes doivent s’aventurer dans
le labyrinthe de l’esprit afin de rentrer au bercail et s’assurer du
développement équilibré de Riley.
Inside
Out
est un film d’une incroyable richesse à propos de tant de choses : la
complexité des émotions, leur mélange et équilibre pour un esprit épanoui,
l’importance clé de la tristesse dans l’empathie, l’inévitabilité du
vieillissement, le deuil de l’enfance, les difficiles transitions de vie à
surmonter, etc. Tout cela vient évidemment enrobée dans une aventure aussi
drôle que touchante qui plaira à tous et adresse subtilement toutes ces
questions sans être trop directe ou moralisatrice.
La lourdeur des sujets
touchés n’enlève en rien au plaisir qu’est l’ensemble du film. Chacune des
émotions est drôle et attachante, avec une personnalité qui respecte ce qu’ils « sont »
tout en offrant une profondeur qui ne donne pas l’impression qu’ils n’ont
qu’une note. Les décors sont splendides, colorés et riches et tant de
créativité est mise de l’avant qu’il y a toujours quelque chose à regarder,
découvrir ou apprécier. Chaque environnement visité par les protagonistes est
distinct et offre un segment d’aventure différent et intéressant.
Tel Mad Max : Fury Road, la première écoute peut être presque
écrasante, puisque tellement de détails se cachent dans l’écran qu’il est si
facile d’en rater certains. La seconde écoute est tout aussi gratifiante
puisque autant de découvertes visuelles sont au rendez-vous. Seul le temps nous
le dira, mais il semble évident que ce dernier Pixar en est un qui sera revisité
maintes fois au cours des années, avec son humour, son histoire et ses thèmes
intemporels.
Mention spéciale doit
être faite du troisième membre de la bande des aventuriers de l’esprit :
Bing-Bong, l’ancien ami imaginaire de Riley. Avec le design et la personnalité
d’un évident personnage comique pour rejoindre directement les enfants,
Bing-Bong est en partie chat, dauphin et principalement barbe-à-papa. Il nous
est d’abord présenté comme un clochard qui squat plus ou moins la mémoire de
Riley en « empruntant » des souvenirs joyeux de ses temps glorieux en
compagnie de sa créatrice, mais s’empare rapidement de nos cœurs! Il est tout
ce que l’on peut s’attendre d’un personnage secondaire de ce type :
bouffon et maladroit, mais bien intentionné et vaillant. Malgré sa simplicité
de surface, c’est son arche qui forme le cœur thématique du film et récapitule
l’ensemble des thèmes sur le passage à l’âge adulte et tous les sentiments
conflictuels qui viennent avec cette transition.
Ce film est une réussite
à tous les niveaux. Qu’un studio ait développé avec autant d’assiduité une idée
aussi complexe est intéressant. Qu’ils en aient fait un film aussi charmant et
accessible est impressionnant. Que ce film fonctionne autant pour les enfants
que leurs parents est toujours un bonus. Que le tout soit fait avec autant
d’aisance en arrivant à nous faire à la fois rire et pleurer en mettant en
scène des personnages aussi mémorables est remarquable. Que le propos du film soit
aussi pertinent et même essentiel est magistral. Qu’il permette un rapprochement
considérable entre individus et développe l’empathie pour tout être humain qui
regarde ce film est incroyable. Bref, qu'Inside
Out existe est un miracle.
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