jeudi 23 juillet 2015

Nowhere Girl

Directeur : Mamoru Oshii
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=g6r7YafRvjA
Synopsis : Dans une école d'art, une jeune solitaire et douée souffre de stress post-traumatique et s'investie pleinement dans son travail.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.



Un stress post-traumatique doit peser lourd sur un individu (je n’en saurais rien et ne me base que sur une connaissance théorique), lorsque n’importe quel détail du quotidien peut faire replonger dans un passé douloureux, tout s’amplifie. Chaque moment est empreint de menace et le retour à la vie normale peut être difficile.

Dans un monde qui n’est pas tout à fait normal, c’est ce que propose Nowhere Girl, une expérience lente et lourde qui lance pratiquement le défi à son public de rester attentif, jusqu’à l’explosion offerte en finale. La vie est celle de Ai (Nana Seino), souffrant elle-même de troubles, cicatrices d’un passé mystérieux, elle tente de se réhabiliter en s’investissant dans l’art qu’elle apprend dans une école spécialisé qui, considérant sa condition, lui donne tous les droits.

Sa vie est simple et les relations avec ses collègues de classes ainsi que chacune des 3 figures d’autorités sont rapidement établies. En l’espace de 15-20 minutes, la mise en situation est claire et tout ce qu’il y a à savoir est mis de l’avant, que ce soit la musique assénant les notes de pianos, le jeu des acteurs dont la monotonie évoque un rêve éveillé ou la réalisation légère qui fait flotter le tous sur un étrange nuage vaporeux. Le film s’engage ensuite dans une complaisance de plus d’une heure dans cet univers sous-réel.

La direction de Mamoru Oshii est déterminée à être agressivement répétitive et langoureuse, naviguant d’une scène passive à l’autre en laissant tomber de temps en temps des petits indices sur la réelle nature d’Ai et du lieu qui l’entoure. La lourdeur de l’expérience risque d’en rebuter plus d’un et cela fait partie de l’intention. En touchant à un sujet aussi lourd (révélé en dernier partie du scénario, donc pas ici), le film pose toute la question des conséquences qu’impliquent ce qui sera dévoilé lors du point culminant, au plus grand plaisir de tous.

Cette finale explosive démontre une incroyable capacité à tourner des scènes d’action, talent qui échappe à beaucoup. Après une série de plats de légumes, Oshii nous sert en dessert une des séquences d’action les plus brutale, cinétique, tactile et envoûtante qu’il m’ait été donné de voir. Il va sans dire que l’attente en vaut la peine.

Même si l’ensemble de l’appréciation résulte en une moyenne qui n’est pas nécessairement agréable et la révélation qui attend la dernière minute justifie la structure choisie, elle risque de créer beaucoup de questionnements et peu de réponses satisfaisantes pour une majeure partie de sa durée. Heureusement, la finale excitante au calibre de la scène de l’église de Kingsman : The Secret Service (avec un poids thématique similaire) offre assez de substance pour compléter le reste de l’ensemble, il est juste dommage que la majorité soit livré en l’espace d’une quinzaine de minutes.  

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