Directeur : Noel Marshall
Réalisé en 1981. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=cny_D50Rr44
Synopsis : Un homme invite sa femme et ses enfants à venir le rejoindre dans une réserve de chats sauvages. Le plus prévisible s'ensuit.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.
Propriétaire
d’une réserve de chats sauvages, autant dans le film que dans la vie, le
protagoniste cherche à démontrer la nature pacifique et innocente des chats en
invitant toute sa famille à venir habiter dans une maison qu’il partage avec
bon nombre de ces gigantesques chats. Lorsque les invités arrivent sur les
lieux pendant une absence du patriarche, ils se retrouvent incapables de maîtriser ou apprivoiser leurs colocataires et le plus étrange film d’horreur
s’ensuit.
Il
n’est pas étonnant d’apprendre que 70 membres de l’équipe (incluant les acteurs
principaux) ont dû être traités en hôpital suite aux blessures des dures
journées de tournage. Il est difficile de déclarer que le résultat en vaut la
chandelle, puisqu’il a fallu une trentaine d’années avant que le long-métrage
reçoive de la reconnaissance et le statu de film culte qu’il a hautement mérité
et il commence à peine à sortir de l’ombre.
Un
des films les plus tendus qui soit, même les scènes de dialogues anodines
deviennent inquiétantes lorsque les animaux n’en font qu’à leur tête et
n’hésiteront pas à sauter sur les acteurs de tout leur poids, les mordiller
amicalement ou jouer avec toute leur force brute. Il y a un côté surréel à
toute l’expérience, incapable de croire qu’une telle chose puisse exister et
avoir été dissimulée tout ce temps. J’admirais le fils de Jodorowsky (Brontis)
d’avoir dû s'entrainer d’un régime intense pendant plusieurs années pour un
film qui ne vit jamais le jour, mais que des acteurs endurent une telle
production pour faire
aussi peu de vagues à l’époque est ébahissant.
En
plus de son côté « documentaire » choquant, il est presque aussi
étonnant de constater que la photographie et le montage sur ce film sont
excellents. Pour un tournage qui nécessitait autant d’improvisation et
d’éléments chaotiques, l’image est, plus souvent qu’autrement, impeccable, avec
des plans magnifiques qui font ressortir toute la couleur et la texture d’un
tel environnement. Le montage coupe et change de plan dans des scènes qui ne
pouvaient possiblement avoir de reprises et les méthodes nécessaires à une
telle chose demeurent un mystère. Ainsi,
chaque scène titille par son aspect voyeur tout en restant
cinématographique. Il y a un véritable travail derrière la caméra qui implique
beaucoup plus que « tourner sommairement pendant que nous mettons des
individus en danger ».
Sur
l’aspect thématique, le film est toutefois plus un échec qu’autre chose,
considérant que l’on en ressent principalement le danger et la crainte de la
menace que représentent les lions pour un bon 95% de sa durée. De plus, suite à
une certaine décision que prend le protagoniste lors de la résolution par
rapport au sort de ses ennemis, il semble complètement cinglé. Cet aspect
couplé avec son attitude nonchalante envers le danger dans lequel il vit - et
invite sa femme et ses enfants - crée un des psychopathes les plus fascinants
qu’il m’ait été donné de voir sur grand écran.
En
comparaison, Marshall fait pâlir toute autre les histoires de production, tel Evil Dead et Texas Chainsaw Massacre, qui ont réussis à faire ressortir la
crainte de leurs acteurs en les mettant des de réelles situations de danger.
Tandis qu’un peu de recherche est nécessaire pour trouver ces autres anecdotes
de tournage, Roar met de l’avant son
ambition en balançant ses acteurs dans de telles situations sans même feindre
d’être à propos d’autre chose. Le tout crée une des expériences les plus
singulières qui soit.
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