vendredi 17 juillet 2015

Ant-Man

Directeur : Peyton Reed
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=pWdKf3MneyI
Synospsis : Scott Lang est recruté par un vieil inventeur pour voler la technologie qu'il a créé d'une méchante corporation qui ambitionne de vendre le produit comme arme à des gens peu recommandables.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.

À ce point ci, il est très difficile de ne pas situer les films de Marvel les uns par rapport aux autres et beaucoup critiquent la « formule » du studio de toujours raconter plus ou moins la même histoire, un commentaire avec lequel je suis généralement en total désaccord. Toutefois, Ant-Man est le premier du lot qui donne l’impression d’emprunter fortement aux précédents long-métrages du géant studio de production, surtout en première partie. Heureusement, il se rattrape en étant créatif et sympathique avec beaucoup de cœur.

Le réalisateur Peyton Reed réussit à construire une aventure qui fait autant comédie, film de braquage et d’action et qui amuse beaucoup avec l’énorme créativité mise de l’avant et des performances comiques très attachantes. Le héros de l’heure est Scott Lang (Paul Rudd), un cambrioleur aux éthiques de Robin des bois qui doit retomber dans les bonnes grâces de son ex-femme s’il veut pouvoir revoir sa fille un jour. Même si le complot du méchant est celui d’un générique vilain bureaucrate, les enjeux sont particulièrement personnels pour le protagoniste, un changement bienvenu dans le genre.


L’ouverture est presque copiée/collée de Guardians of the Galaxy, avec une scène pré-générique des années 80 comme mise en situation et un titre révélé sur une chanson énergique pour mettre le ton au type de personnage à qui nous avons affaire. Le complot de l’antagoniste est dérivé du premier Iron Man, avec un costume inventé par un gentil (Hank Pym interprété par le grand Michael Douglas) qui va être volé et réapproprié par un ambitieux entrepreneur qui veut en faire une arme de guerre. Scott Lang est donc recruté par l’inventeur du costume qui peut rétrécir (et d’une oreillette qui parle aux fourmis, logiquement) afin de récupérer la technologie des mains du méchant pour éviter le chaos et la destruction de la planète.

Malgré le résumé quelque peu banal, le film n’est jamais ennuyeux, puisqu’il fait autant comédie et ainsi chaque scène de scientifiques et hommes d’affaires qui discutent de choses sérieuses dans des laboratoires est entrecoupée de la vie de Scott qui sort de prison et son entourage d’ami colorés et distrayants. Lorsque les deux mondes se rencontrent, le tout se consolide et se propulse à un autre niveau qui permet d’oublier l’aspect plus générique de l’intrigue.

Même le thème de mentor/apprenti qui veut réparer et se réconcilier avec les erreurs de son passé n’est pas si loin des défis émotionnels de Tony Stark avec l’héritage de son père et celui qu’il va laisser dans le monde. Le tout n’offre rien de particulièrement nouveau, surtout considérant le traitement d’un sujet similaire il y a quelque mois par le même studio dans Avengers : Age of Ultron. Toutefois, le tout est gérer de façon suffisamment compétente et avec assez d’humour et de légèreté pour ne pas trop peser.

Lorsqu’on passe par-dessus l’inévitable mise en situation conventionnelle, l’intrigue devient ce qu’elle veut vraiment être, et c’est un film de cambriolage, avec beaucoup de planification, de jeux de dialogues et de référents visuels et cet aspect est bien réussit. De plus, les pouvoirs de l’homme fourmi prennent progressivement plus de place dans l’intrigue et le film ne cesse de s’amuser avec des concepts aussi farfelus que des fourmis utilisées comme armes et la capacité de rétrécir et grossir en un clignement d’œil.

Le tout se termine dans une finale qui est aussi créative dans son action que dans son humour, utilisant tout ce qui a été mis en place au cours des premières parties avec grand plaisir. Tel Thor : The Dark World, la finale ludique, colorée et créative est une des grandes forces du film et pardonne les sentiers moins intéressants empruntés pour s’y rendre. La chorégraphie, la mise en scène et le montage viennent tous faire leur part pour construire une série de séquences mémorables et dans le meilleur de ce que Marvel est capable.

Le tout est complété par une équipe d’acteurs de soutiens qui amènent tous leur petit quelque chose au film. Micheal PENA est probablement l’acteur le plus excité de faire partie d’une production de Marvel, créant un des bras droits les plus enthousiastes et sympathique depuis Darcy (Kat Dennings) dans les films de Thor. Bobby Cannavale est l’un des rares nouveau-mari-de-l’ex-femme qui n’est pas un antagoniste, ou du moins agi toujours en homme intelligent et responsable et cela l’entraine malencontreusement à mettre des bâtons dans les roues du héros. Corey Stoll a beaucoup de plaisir dans un rôle de méchant qui souffre d’élans de folie dus à des produits, un trait de personnage non-nécessaire, mais qui apprécie être qui il est malgré tout. Judy Greer de son côté devrait avoir une sérieuse discussion avec son agent sur les rôles qu’il (ou elle) lui trouve dans les superproductions.

Marvel réussi à être le géant du cinéma qu’il est aujourd’hui en mettant de l’avant beaucoup de créativité et de cœur pour les films qu’il présente au public. Même si leurs structures de bases sont approchables et sécuritaires, ils continuent à créer des aventures divertissantes qui n’insultent pas l’intelligence du public, choisissant de valoriser ce dernier en ayant beaucoup de plaisir en sa compagnie. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire