Directeur : Jeppe Rønde
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=t8WI7Nn_0cY
Synopsis : une épidémie de suicides frappe la petite municipalité de Bridgend et un groupe de jeunes font leur possible pour affronter cette crise et ce deuil, via un fort esprit de groupe.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=t8WI7Nn_0cY
Synopsis : une épidémie de suicides frappe la petite municipalité de Bridgend et un groupe de jeunes font leur possible pour affronter cette crise et ce deuil, via un fort esprit de groupe.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.
L’ennui et l’isolation d’une
petite communauté rurale peut peser lourd sur le moral d’une jeunesse. Un
environnement fermé et une population limitée crée inévitablement un instinct
de groupe fort, surtout entre jeunes qui traitent toute représentation
parentale comme des antagonistes qui ne peuvent les comprendre. Lorsqu’une
vague de suicide frappe la communauté de Bridgend, l’effet est tel une série de
dominos qui, en tombant, ne peuvent s’empêcher de faire tomber ceux qui les
entourent. Bridgend est un regard
lyrique qui tente d’expliquer, ou du moins de comprendre, ce phénomène de groupe,
d’un regard franc et sans-compromis.
Tandis que les parents et
forces de l’ordre tente d’élucider ce mystère avec trop de distance pour avoir
une chance, Sara (Hannah Murray), la nouvelle en ville, s’intègre dans le
groupe et, par conséquent, accorde au public un point de vue exclusif sur cette
bande serrée. On y découvre le quotidien banal d’un groupe d’adolescent qui errent
dans leur propre village, jour après jour, tandis que leurs amis se pendent les
uns à la suite des autres.
Une telle prémisse
pourrait être très froide et déstabilisante, mais tant d’émotions et de
passions, de la part des personnages autant que de la réalisation, empêchent le
tout d’être trop lugubre. En structurant une série d’activités ordinaires,
tranquilles en surface, entrecoupées d’explosions primales et enragées dans la
vie de ses jeunes, on comprend rapidement la détresse qu’ils n’arrivent à
exprimer. Ce malaise existentiel est autant
exprimé par le montage que la musique crispante, la caméra effrénée et le jeu
brulant des acteurs. Leurs activités impliquent entre autre de mettre leur vie
en danger, lorsqu’ils ne sont pas en train de hurler sans raison apparente.
Le décor donne l’impression
d’être seul au monde dans cette ville aux rues vides, entourées de toutes parts
par une sombre forêt, sanctuaire peu rassurant où la majorité des pendaisons
ont lieu. Cette solitude renforce l’emprise du groupe sur ses membres. Lorsqu’autant
de proches amis se sont suicidés, cette issue est dédramatisée et même romanisée
au point de devenir viable.
Même si nous assistons à
plusieurs pendaisons tout au long du film, elles sont toujours traitées avec la
gravité nécessaire. Chaque mort est ressentie par le groupe, avec grande tristesse,
mais surtout avec rage et incompréhension devant un monde qui n’arrive pas à
guérir cette maladie de l’esprit. Cette colère est rejetée envers toute figure
d’autorité qui devrait être en charge et pouvoir réglée cette situation, mais
si déconnectée de leur réalité qu’ils enquêtent et regarde les raisons en face
sans pouvoir les reconnaitre.
Bridgend
est un regard dur sur les possibilités de guérisons d’un groupe face au deuil,
mais aussi aux retombées néfastes d’une dépendance à ces connections humaines
malsaines. Sans directement encouragé le suicide, les processus d’acceptations ritualisent
le décès juste assez pour y donner un côté transcendant. Cette vision réalisée
avec force offre beaucoup d’empathie envers un groupe que l’évolution de notre
société contemporaine semble avoir de la difficulté à garder à bord.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire