jeudi 16 juillet 2015

Magic Mike XXL

Directeur : Gregory Jacobs
Réalisé en 2015. Avec : Channing Tatum (Magic Mike), Joe Manganiello (Big Dick Richie), Ken (Matt Bomer), Jada Pinkett Smith (Rome) et Amber Heard Depp (Zoe)
Synopsis : En route pour leur dernière représentation à vie, les King of Tampas font une série de rencontres propices à leurs évolutions personnelles et une meilleure compréhension de leur place dans la culture.

Par vertu du monde dans lequel se déroulait l’histoire, le Magic Mike de Steven Soderberg a pris sa place dans la culture populaire comme étant LE film de beaux danseurs musclé. Ceux qui l’ont vu savent qu’il est plus intéressé par l’histoire classique de « l’envers de la célébrité », avec la montée en flèche, l’argent facile, l’enfer de la drogue, la retombée, etc. et que le film aurait autant pu être à propos d’une rock-star ou d’un acteur d’Hollywood. Magic Mike XXL approche la franchise pour ce qui a fait sa notoriété, le monde des danseurs, et fait ressortir tout le plaisir et les aspects bénéfiques d’une sexualité aussi valorisée avec grand enthousiasme.

Sans aucun antagoniste ou problème majeure, l’intrigue est ici très épurée, voire inexistante. Après avoir quitté l’équipe pendant 3 ans, Mike rejoint sa troupe de danseurs, les Kings of Tampa (moins un Matthew McConaughey), sur la route vers une convention de strip-teaseurs à Myrtle Beach, pour ce qui sera leur performance finale. Les enjeux ici ne sont que personnels, puisqu’il n’y a aucune équipe rivale et rien ne repose sur une victoire à la compétition.

Ce groupe d’hommes qui sont à la fin de leurs présentes carrières font face à ce qu’ils n’avaient jamais vraiment envisagés : une vie où ils ne sont plus définis par leurs emplois de danseurs. Ils sont ainsi à la recherche de leur voix individuelle, une façon d’étendre leurs intérêts et talents pour continuer à s’exprimer à travers leurs carrières. C’est ainsi que le scénario va discrètement définir chacun des membres de la troupe et tous seront distincts et feront partie de l’expérience jusqu’à la fin.

Tandis que le premier film avait une ambiance et des thèmes plus sombres avec des chorégraphies de danse ludiques et énergiques qui allégeaient le tout, le second n’est que plaisir, camaraderie et évolutions personnelles positives. La route  des Kings n’est parsemée que de célébrations et valorisation de tout ce qui est danse osée et sexualité féminine. Le scénario ne se résume qu’à une série de rencontres qui servent d’excuses pour approcher des sexualités qui divergent de notre perception culturelle de beaux jeunes mince blancs hétérosexuels pour lesquels 98% de la culture est produite.

La scène clé du film en dit long par sa simplicité : Big Dick Richie (Joe Manganiello) improvise une danse dans un dépanneur pour faire sourire une étrangère blasée. Par cette expression minime de son art, il découvre le pouvoir de guérison que ces hommes ont en leur possession – ou vraiment n’importe quel homme attentif ou dévoué. Cet art peut être autant une extension de soi qu’un moyen de connecter avec un autre être humain et procurer ainsi du plaisir aux deux partis, quelque chose qui peut aussi être dit de la sexualité.

Tout ce voyage de découvertes et d’évolutions personnelles se fait sur un arrière-fond (pas toujours à l’arrière) de validation féminine qui est d’une joie pure. Le film fait un effort conscient de représenter toutes sortes de femmes, autant au niveau de l’âge, du format ou de la nationalité. Lorsque les hommes s’arrêtent au domaine de Rome (Jada Pinkett Smith), ils découvrent un bastion de gratification féminine qui prospère en ne faisant qu’une chose toute simple : considéré chaque femme comme un individu aux désirs valides.

Tandis que beaucoup vont se moquer ou être dégoûtés de la sexualité de personnes plus âgées ou en surpoids, ce film la célèbre avec entrain. Lorsque Ken (Matt Bomer) entreprend de faire la sérénade en chanson à une femme d’âge mûr qui n’a jamais eu d’expérience sexuelle aux lumières allumées avec son mari, il n’y a aucune trace d’ironie ou d’hypocrisie dans sa performance. Des scènes qui auraient facilement pu verser dans le cliché ou le « quétaine » s’en sortent avec panache grâce à la sincérité des acteurs et du scénario.

Cette simple honnêteté au sujet est rafraîchissante et rend les performances de danses finales encore plus pures et jouissives (hihi). Une célébration aussi authentique, inclusive et gratifiante vient offrir un des meilleurs exemples d’approche cinématographique à la sexualité auquel je puisse penser et c’est frustrant de dire qu’en 2015, une telle chose est révolutionnaire. 

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