Directeur : Gregory Jacobs
Réalisé en 2015. Avec : Channing Tatum (Magic Mike), Joe Manganiello (Big Dick Richie), Ken (Matt Bomer), Jada Pinkett Smith (Rome) et Amber Heard Depp (Zoe)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=RwPR0q5es0A
Synopsis : En route pour leur dernière représentation à vie, les King of Tampas font une série de rencontres propices à leurs évolutions personnelles et une meilleure compréhension de leur place dans la culture.
Sans aucun antagoniste ou
problème majeure, l’intrigue est ici très épurée, voire inexistante. Après
avoir quitté l’équipe pendant 3 ans, Mike rejoint sa troupe de danseurs, les
Kings of Tampa (moins un Matthew McConaughey), sur la route vers une convention
de strip-teaseurs à Myrtle Beach, pour ce qui sera leur performance finale. Les
enjeux ici ne sont que personnels, puisqu’il n’y a aucune équipe rivale et rien
ne repose sur une victoire à la compétition.
Ce groupe d’hommes qui
sont à la fin de leurs présentes carrières font face à ce qu’ils n’avaient
jamais vraiment envisagés : une vie où ils ne sont plus définis par leurs
emplois de danseurs. Ils sont ainsi à la recherche de leur voix individuelle,
une façon d’étendre leurs intérêts et talents pour continuer à s’exprimer à
travers leurs carrières. C’est ainsi que le scénario va discrètement définir
chacun des membres de la troupe et tous seront distincts et feront partie de l’expérience
jusqu’à la fin.
Tandis que le premier
film avait une ambiance et des thèmes plus sombres avec des chorégraphies de
danse ludiques et énergiques qui allégeaient le tout, le second n’est que
plaisir, camaraderie et évolutions personnelles positives. La route des Kings n’est parsemée que de célébrations
et valorisation de tout ce qui est danse osée et sexualité féminine. Le
scénario ne se résume qu’à une série de rencontres qui servent d’excuses pour approcher
des sexualités qui divergent de notre perception culturelle de beaux jeunes
mince blancs hétérosexuels pour lesquels 98% de la culture est produite.
La scène clé du film en
dit long par sa simplicité : Big Dick Richie (Joe Manganiello) improvise
une danse dans un dépanneur pour faire sourire une étrangère blasée. Par cette
expression minime de son art, il découvre le pouvoir de guérison que ces hommes
ont en leur possession – ou vraiment n’importe quel homme attentif ou dévoué. Cet
art peut être autant une extension de soi qu’un moyen de connecter avec un
autre être humain et procurer ainsi du plaisir aux deux partis, quelque chose
qui peut aussi être dit de la sexualité.
Tout ce voyage de découvertes
et d’évolutions personnelles se fait sur un arrière-fond (pas toujours à l’arrière)
de validation féminine qui est d’une joie pure. Le film fait un effort
conscient de représenter toutes sortes de femmes, autant au niveau de l’âge, du
format ou de la nationalité. Lorsque les hommes s’arrêtent au domaine de Rome
(Jada Pinkett Smith), ils découvrent un bastion de gratification féminine qui
prospère en ne faisant qu’une chose toute simple : considéré chaque femme
comme un individu aux désirs valides.
Tandis que beaucoup vont
se moquer ou être dégoûtés de la sexualité de personnes plus âgées ou en
surpoids, ce film la célèbre avec entrain. Lorsque Ken (Matt Bomer) entreprend
de faire la sérénade en chanson à une femme d’âge mûr qui n’a jamais eu d’expérience
sexuelle aux lumières allumées avec son mari, il n’y a aucune trace d’ironie ou
d’hypocrisie dans sa performance. Des scènes qui auraient facilement pu verser
dans le cliché ou le « quétaine » s’en sortent avec panache grâce à la
sincérité des acteurs et du scénario.
Cette simple honnêteté au
sujet est rafraîchissante et rend les performances de danses finales encore
plus pures et jouissives (hihi). Une célébration aussi authentique, inclusive
et gratifiante vient offrir un des meilleurs exemples d’approche
cinématographique à la sexualité auquel je puisse penser et c’est frustrant de
dire qu’en 2015, une telle chose est révolutionnaire.
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