Directeur : Colin Trevorrow
Réalisé en 2015. Avec : Bryce Dallas Howard (Claire), Chris Pratt (Owen), Ty Simpkins (Gray), Nick Robinson (Zach) et Vincent D'Onofrio (Hoskins)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=RFinNxS5KN4
Synopsis : Le parc/zoo de dinosaures Jurassic World fonctionne à plein gaz lorsqu'un création génétique s'échappe et cause des dégats.
En évitant judicieusement
mention des deux suites existantes, Jurassic
World offre le premier vrai suivi sur les événements du parc d’il y a 22
ans. S’inspirant des intentions honnêtes du premier fondateur, Jurassic World
est maintenant en activité depuis plusieurs années et ce parc d’attraction qui
fait aussi bien Marine Land que Parc Safari attire chaque jour des dizaines de
milliers de visiteurs d’à travers le monde. Par malheur, les intentions
malsaines de militaires ambitieux et la cupidité typique des géantes
corporations ne peuvent laisser cet endroit utopique en paix pour trop
longtemps.
Dans cette heureuse
recette d’explosion inévitable se retrouvent un chaotique mélange
d’archétypes : la directrice du parc coincée (Bryce Dallas Howard), les
deux enfants obligatoires (Ty Simpkins et Nick Robinson), le militaire sans
scrupules (Vincent D’Onofrio), le scientifique du film originel qui s’évade en
promettant un Jurassic World II (BD
WONG) et Chris Pratt en mission pour prouver que rien n’est à l’épreuve de son
charme. Il se retrouve ici dans le rôle de l’incroyable gentleman sans défauts
qui dompte même les créatures les plus féroces de la nature avec sa volonté
pure.
Avec grande surprise, le
film aborde trop de thèmes. En voulant en dire autant sur le statut présent des
méga-productions contemporaines, il laisse de côté une quelconque cohésion
centrale qui aurait permis de mieux saisir le film. Jurassic World est un film en grave crise identitaire : un
blockbuster qui essaie autant de critiquer les blockbusters que d’en être un.
C’est aussi une suite à Jurassic Park
qui essaie d’en être son digne successeur, mais saute devant les inévitables
comparaisons, qu’il invite, en rugissant (littéralement) l’affirmation que
l’original est seul maître en ces lieux et que World ne peut même espérer d’arriver à la cheville du chef-d’œuvre classique
de Steven Spielberg. Il est si auto-dérisoire qu’il se moque de l’idée de
simplement tenter cette vaine entreprise. Cette schizophrénie fait du film une fascinante
dissection thématique confuse, même si il n’est pas aussi intéressant au niveau
de l’intrigue ou des personnages.
La propulsion narrative de
base n’est pourtant pas plus complexe que l’original : il y a un énorme
zoo de dinosaures, des problèmes, des
dinosaures s’échappent, des gens meurent. C’est lorsque une telle constatation
nous saute aux yeux qu’on réalise l’apport majeur qu’à un maestro du langage
cinématographique tel que Spielberg. Avec sa maitrise, il élève un scénario
très simpliste et crée des moments iconiques avec moins de 20 minutes de
dinosaures à l’écran, utilisant principalement la caméra et notre imagination. De
son côté, le réalisateur Colin Trevorrow (Safety
Not Garanteed) tombe plus dans les combats de dinosaures de série-B que
nous offrait Joe Johnston dans Jurassic
Park III. Sans être exempt de valeur, cette approche reste très plaisante, mais pas pour autant
mémorable.
Malgré ses divers
problèmes scénaristiques, Jurassic World
fera un grand plaisir aux amateurs de dinosaures. Tandis que Godzilla (2014) et Pacific Rim nourrissaient un public affamé de scènes de monstres
gigantesques luttant pour le destin de l’humanité mis en scènes par quelqu’un
d’autre que Micheal Bay, World a des
représentants de notre faune immémoriale à en resservir. Ils nagent, volent,
courent, mordent, grimpent, luttent, tels des figurines de plastiques d’un
bambin hyperactif. De plus, le rythme effréné n’ennuie jamais, dédiant le temps
approprié aux véritables vedettes de cette franchise et le chaos qu’elles
engendrent.
Il est triste que
l’assurance et la maitrise des personnages manque encore au récent réalisateur,
puisqu’en ayant poussé plus loin, les personnages ordinaires et le scénario
sans inspiration auraient pu faire partie de sa plus large critique et offrir
une expérience complète. Malheureusement, sans cohésion, le résultat final
essaie de mélanger plusieurs composantes sans toujours savoir quoi en faire.
Les records de box-office
nous assurent une suite, ce qui démontre que soit l’équipe derrière cette
décision n’a pas retenu le propos du film, soit qu’elle n’essai plus réellement
à ce point, assumant pleinement son rôle de Vincent D’Onofrio qui va continuer
d’espérer trouver d’autres Chris Pratt bien intentionnés pour faire un travail
cynique et cupide.
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