Directrice/teurs : Anouk Whissell, François Simard et Yoann-Karl Whissell
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=HxyH-adavb8
Synopsis : Dans un futur post-apocalyptique, le jeune Turbo Kid doit prendre son courage à deux mains et affronter le méchant Zeus pour sauver une demoiselle en détresse.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=HxyH-adavb8
Synopsis : Dans un futur post-apocalyptique, le jeune Turbo Kid doit prendre son courage à deux mains et affronter le méchant Zeus pour sauver une demoiselle en détresse.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.
Les courts-métrage
peuvent renfermer les germes d’idées géniales qui attendent d’avoir plus
d’espaces pour atteindre leur plein potentiel. Par contre, dans d’autres cas,
l’étendu d’un film au complet ne fera que ressortir toute l’espace vide qui était
entre chaque idée intéressante. Ainsi, un hommage mixte de Mad Max et de jeux-vidéos des années 80, à moins d’être approfondi,
ne restera que ça. C’est malheureusement le cas pour Turbo Kid qui contient des germes d’idées intéressantes et des
mises à morts incroyables, mais le reste est loin d’être à la hauteur.
Dans un univers
post-apocalyptique, laissé à lui-même, le jeune Kid (Munro Chambers) se
débrouille comme il peut en faisant les poubelles pour échanger contre des
ressources. Adepte de la bande-dessinée racontant les aventures de Turbo Rider,
il découvre par hasard les reste de son équipement et peut ainsi se lancer à la
rescousse de la demoiselle en détresse capturée par le méchant maître de gangs
Zeus (Michael Ironside), qui contrôle les ressources d’eau dans la région.
Au centre de cette intrigue est une histoire
d’amour avec la mystérieuse Apple (Laurence Leboeuf), une « Manic Pixie Dream Girl »
puissance 10. Rien n’est particulièrement mérité dans cette section de
l’histoire et les gens ne font que s’apprécier parce que le scénario requiert
que, pour cette histoire d’atteinte de la maturité, il défasse son ennemi et
obtienne l’amour de cette belle jeune fille qui à toutes les caractéristiques
d’un enfant de 8 ans, mais avec la sexualité acceptable pour le héros d’en
tomber amoureux. De plus, lorsque la véritable nature d’Apple est révélée, les
implications sont encore plus dérangeantes. Considérant que le film voulait se
centrer autour de cette histoire d’amour, il aurait bénéficié d’avoir un couple
de protagonistes d’âges plus jeunes, comme une aventure de Miyazaki, avec
quelques dizaines de litres de sang en bonus.
Du côté de l’action, l’effort
est une réussite et l’expansion au long-métrage permet de nombreux meurtres
jouissifs et créatifs qui vont lui mériter son statut de film culte. Avec
beaucoup d’explosions cramoisies en effet pratiques, le film est tactile et dégoulinant,
rajoutant à l’immersion de l’expérience. Les ennemis qui ont soit des
constitutions squelettiques de papier mâchés ou les veines remplies d’air prêts
à exploser créent un feu d’artifice bien étalé tout au long du film. Les morts
sont amusantes et créatives et forment les meilleurs moments du film, comme
tout bon film de série-B.
L’univers qui contient
ces séquences par contre n’est qu’à moitié abouti et des débuts de concepts ou
d’idées font apparition pour ne plus vraiment avoir d’impact dans l’intrigue. Par
exemple, le manque d’eau et la méthode de production sont des idées intéressantes
(même si des variantes de déjà vus). Il est clair que l’équipe de production
ont passés un certain temps à développer leur univers avec enthousiasme, il
aurait été préférable que l’on ressente plus ce travail dans le produit final.
Les personnages sont un rassemblement
d’archétypes qui ne sont pas particulièrement explorés pour devenir plus que « le
héros », « le méchant », « le cowboy ». Cette peuplade
générique n’est pas trop surprenante dans ce genre d’univers très typé, mais
lorsque rien n’arrive à l’écran pour investir le public, il est difficile de
faire notre part du travail. Le héros est incroyablement passif (les outils
nécessaires pour son aventure lui tombent tout-cuit dans le bec) et même la
performance du grand Michael Ironside ne prend pas toujours vie, semblant d’avoir
été tempéré au montage. Il est aussi possible que tout le sur-jeu a été volé
par Laurence Leboeuf qui a énormément de plaisir dans son rôle de gamine.
Il est certain que la
question de budget entre en jeu aussi et il est important de souligner qu’avec
les moyens qu’ils avaient, la production à l’écran est admirable. Un scénario
et des personnages un peu plus solides auraient pu faire de ce film un
véritable chef-d’œuvre de splatter-fest de série-B, malheureusement, nous
devons nous contenter d’une série de morts mémorables dans un univers à l’esthétique
aussi intéressante qu’amusante, ce qui est une louable consolation.
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