mardi 19 juillet 2016

Psycho Raman

Directeur : Anurag Kashyap
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=hjDjijTcbRo
Synopsis : un tueur en série cherche à courtiser un policier qu'il reconnait comme étant la moitié manquante de son alter-ego.
Vu dans le cadre de Fantasia 2016.


Pour un film à l’esthétique aussi colorée et avec un sujet aussi violent, Psycho Raman est étonnamment sobre, et c’est pour le mieux. S’éloignant quelque peu de la tradition des films de Fantasia, ce film de tueur en série ne se complait pas dans la violence de ses protagonistes et offre même un portrait nuancé de ces derniers. Par contre, le scénario concerne deux personnages qui évoluent en parallèle et l’un n’est tout simplement pas à la hauteur de l’autre.

Ramanna (Nawazuddin Siddiqui) a une vision très simple du meurtre : il le fait parce qu’il aime ça. Il est obsédé par un fameux tueur indien Raman Raghav et il ne constitue que le Raman de cette personnalité. Il passe une bonne partie du film en frénésie meurtrière qui débute avec des gens qu’il connaissait personnellement pour s’étendre à des étrangers malchanceux. La réalité urbaine de villes indiennes empêche la police d’être efficace et l’ambiance du film est étonnamment décontractée. À travers ses actions, il cherche à séduire au « côté obscur » le policier/meurtrier Raghavan (Vicky Kaushal, le Raghav de Raman Raghav) afin de lui faire voir sa philosophie libératrice de l’assassinat.

La performance de Siddiqui élève le film d’un cran et le réalisateur choisi intelligemment de lui donner le plus de temps à l’écran. Son simple regard amène toute une intelligence à son personnage qui est loin du meurtrier en série qui jubile de plaisir lorsqu’il exécute des innocents. Il est constamment en contrôle, sans être froid et inhumain (dans le style de Dexter) et son jeu constitue une bonne partie de sa personnification. De l’autre côté, Raghavan n’est pas aussi différent ou distrayant. C’est un garçon dur et torturé par ses pulsions meurtrières qui ne peut accepter son côté sombre. Lorsque le montage nous ramène à sa moitié de l’histoire, sans être complètement ennuyeuse, il est loin d’avoir l’énergie ou le charisme de Raman.

Malgré ce bémol, la quête est principalement celle de Ramanna et de ce côté, Psycho Raman livre la marchandise. Plus calme que le film de Fantasia moyen, mais avec autant de cadavres, ce film indien vaut le détour, si ce n’est que pour le portrait nuancé de tueur en série de Nawazuddin Siddiqui.

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