Directeur : Kiyoshi Kurosawa
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=nNp2UBLeDtc
Synospsis : un voisin louche s'immisce de plus en plus dans la vie de Yasuko (femme au foyer) Takakura (un ex-détective qui enquête un crime non-résolu).
Vu dans le cadre de Fantasia 2016.
Creepy prend toutes les composantes du film de paranoïa de
banlieue (Un jeune couple, un voisin étrange, un vieux crime non-résolu) et les
mélanges avec tant de savoir-faire qu’il crée une concoction savoureuse et
efficace. Il prend à la fois une direction claire qui permet de voir des milles
à la ronde ce qui est à venir, tout en étant intriguant.
Dès la première rencontre avec le nouveau voisinage,
les interactions sont pleines de malaises et il est tout de suite évident que
quelque chose cloche. La première moitié du récit se divise en deux
sous-intrigues qui impliquent ce dit voisin d’une part et un crime non-résolu
qui date de plusieurs années dans lequel s’investi le protagoniste. Plus le
récit se dévoile et plus les problèmes externes font office de manifestations
des problèmes internes dans la maison. La tension au sein du couple principal
se fait sentir et la présence d’un potentiel individu dangereux ne fait qu’exacerber
les insatisfactions amoureuses, ajoutant des enjeux dramatiques à l’environnement
hostile.
Kurosawa, qui n’en est pas à son premier film, signe
ici une réalisation impeccable, avec un contrôle de la caméra qui est aussi
efficace que discrète. Comme les « one-er » de Spielberg, on se
surprend parfois devant de courtes scènes aux actions complexes qui sont
presque exemptes de coupes. Sachant précisément où placer sa caméra, le montage
du film est ultra-fonctionnel et ce qui est un gros plus pour un film qui étire
autant de tension et de mystère.
Avec une performance à mi-chemin entre terrifiante et
comique, le voisin imprévisible et plein de secrets de Teruyuki Kagawa est l’épice
qui fait passer ce met de « très bon » à « excellent ». Il
n’est jamais trop clair si son personnage joue un rôle ou s’il est aussi désaxé
socialement, mais le voir à l’œuvre est un des hauts points du film (et
considérant le travail de caméra, c’est beaucoup dire!) Dès son titre, Creepy entreprend de donner froid dans
le dos et réussi en nous faisant basculer dans un univers dont la dépravation ne
cesse de surprendre.
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