Directeur : Marcin Wrona
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=NvMSp4QWY6s
Synopsis : lors d'un mariage polonais, le marié se met à démontrer des signes de malaises physiques et psychologiques qui pourraient être liés aux ossements qu'il a trouvé enterré sous la propriété.
Vu dans le cadre de Fantasia 2016.
Vu dans le cadre de Fantasia 2016.
Pendant une bonne demi-heure, je me permettais déjà de
comparer Demon au récent The Witch : un film qui s’attaque à
une prémisse des plus standards (un film de possession et un film de sorcière)
pour se contenter de l’exécuter à la perfection. Par contre, plus l’intrigue se
dévoilait et plus elle prenait des virages inattendus et fascinants qui
résultent en un film unique et particulièrement intriguant. Une performance
centrale discrète évoque autant un personnage tourmenté psychologiquement que
sous influence surnaturelle qui permet au conte d’être lu sur plusieurs
niveaux. Demon est mon premier
vraiment bon film du festival 2016.
L’intrigue est très simple : un anglais arrive en
Pologne pour épouser une femme qu’il connait très peu. La famille de la mariée
s’occupe de la réception dans la grange sur une propriété familiale sous
laquelle sont enterrés des os que seul le marié à découvert. Il se met à avoir
des saignements de nez et maux de têtes inexpliqués. À partir de ce point les
choses ne font que dégénérer.
L’intrigante évolution de cette soirée se fait sur
plusieurs points. Tout d’abord, la potentielle possession du marié ne va pas
nécessairement dans la direction extrême à laquelle nous nous attendrions selon
d’autres histoires d’exorcismes. Tandis que ce mystère avance, les
beaux-parents, voulant se sauver la face devant les simagrées gênantes de leur
fils-en-devenir, entreprennent de saouler les invités avec des litres de vodka.
De plus, nous apprenons à connaitre certains des invités clés qui deviennent la
source de drame et comédie noire excellente qui jouent avec notre attention à
gauche et à droite. Les choses dérapent de plus en plus, pour mener à une
finale sombre et silencieuse qui laisse le public sur ses réflexions. Le
réalisateur a la confiance de se contenter d’évoquer dans sa finale, une
décision plus puissante que tout ce qu’il aurait pu nous montrer concrètement.
L’aspect métaphorique évident du marié qui se met à
craindre l’engagement fonctionne sur ce niveau, mais des détails subtils
permettent de plonger plus profond dans ces anxiétés. Le surnaturel n’étant
jamais trop explicite, toute la complexité du récit n’est que rehaussée par l’ambiguïté.
Au final, il est possible que certains soient laissés sur leur faim, mais si l’on
peut apprécier l’atmosphère aussi lente et évocatrice que drôle et étrange, Demon est une expérience
particulièrement satisfaisante.
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