samedi 16 juillet 2016

Outlaws & Angels

Directeur : JT Mollner
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=ektQAmICLBk
Synopsis : une bande de truands en cavale prennent en otage une maisonnée aux fortes croyances.
Vu dans le cadre de Fantasia 2016.


Selon le présentateur du film, l’idée de JT Mollner était de faire un hommage aux westerns classiques (justifiant le choix de tourner sur une pellicule 35MM). Si l’on se fie aux premières 30 minutes du film, le réalisateur n’était pas au courant puisqu’il a pris l’étrange décision de tourner toutes ses scènes de dialogues en gros-plans avec des caméras épaules. Ainsi, l’introduction brutale (pour le public) met trop d’énergie et de mouvements dans une série de scènes qui n’en ont pas besoin et rebute le spectateur plutôt que de l’inviter à accepter la réalité du film.

L’univers du western est si épuré qu’il ne nécessite pas trop de budget pour être porté à l’écran. Malheureusement, Outlaws & Angels est si amateur que chacun des éléments de son monde historique semble artificiel. Tout, des décors et costumes si peu-authentique (Luke Wilson est si propre et même le feu de camp est artificiel) aux erreurs techniques de bases, empêchent d’entrer dans le récit. Des problèmes de mix irrégulier et de colorisation ne peuvent être justifiés que par de la paresse ou un manque d’argent pour du temps supplémentaire en salle de montage.

Le scénario, d’abord très rudimentaire, s’aventure en territoires moraux gris qui auraient pu être intéressants dans un film mieux maitrisé. Il veut explorer des concepts digne de Peckinpah ou Tarantino, mais avec le savoir-faire d’un étudiant qui sort de l’université. Ainsi, les politiques sexuelles du film, au lieu d’être complexes et intelligentes (Straw Dogs ou The Hateful Eight), sont, au mieux, maladroites et, au pire, offensantes et sexistes. Les choix musicaux créent plus de confusions sur le sentiment des scènes qu’autre chose.

Le film se veut transgressif et progressiste, mais reste malgré tout très conservateur et s’attaque aux cibles faciles. Il veut raconter l’histoire d’une jeune femme qui devient autonome et indépendante, mais chaque étape de son parcours est validé et guidé par Chad Micheal Murray. La majorité des personnages sont réduits à des stéréotypes sans profondeur et le peu qui ne le sont pas ne prennent aucune décision logique. Au final, il y a très peu à recommander de Outlaws & Angels, en dehors d’un moment où une sœur en colère s’attaque à la protagoniste et, de façon très calculée, force ses doigts dans sa gorge et la fait vomir.  

Aucun commentaire:

Publier un commentaire