jeudi 31 juillet 2014

Premature

Director : Dan Beers
Réalisé en 2014. Avec : John Karna (Rob the Shotgun), Craig Roberts (funny sidekick that steels the movie), Katie Findlay (just a friend), Carlson Young ( ;) ) et Alan Tudyk ( :O ).
Vu dans le cadre de Fantasia 2014.
Trailer : beaucoup trop des meilleurs gags sont dans l'annonce.

Premature prend la plus classique histoire d’adolescent (perdre sa virginité) et y applique un assaisonnement de Groundhog Day. Cette phrase est la seule information nécessaire pour savoir à quel point le film va vous plaire ou non. Par contre, avant de vous lancer en vous basant sur le fait que vous aimez Groundhog Day, l’histoire est tellement similaire qu’elle retire tout mystère dans la découverte progressive de ce qui se passe. Il suffit de vivre une première fois la journée pour savoir exactement ce qui va se dérouler tout au cours de l’histoire et la résolution finale. Ainsi, il faut se tourner vers l’humour pour quelque chose de nouveau qui donne au film une raison d’exister.

C’est impossible de vraiment parler d’une comédie en dehors de « c’est drôle » ou « ce n’est pas drôle ». Il est possible d’entrer dans les détails de ce qui rend un film drôle, mais une majeure partie du « punch » dépend de l’instant et de l’effet de surprise. Je vais donc jouer dans la cours des grands et essayer d’avoir quelques trucs à dire sur l’ambiance générale du film.

L’ajout de l’effet « revivre sa journée à répétition » donne au film « d’ados » un effet « fantaisie de vivre sans conséquences » avec lequel le film peut s’amuser. Par contre, le film ne va pas très loin avec cet univers de possibilités infinies, allant vers les blagues les plus évidentes et faciles. Il se tourne aussi vers des blagues qui sont passées dates (blague de torture, intimidation et harcèlement sexuel!), limitant vraiment le plaisir que l’on peut avoir avec cette comédie pour ado. Je réalise que le public cible a approximativement 13-16 ans et trouve ce genre de truc hilarant, mais le film sort des blagues progressistes et jamais vues qui rendent encore plus archaïques celles qui ne marchent pas.

Même si j’ai trouvé que la majorité des blagues qui se basent sur des gros moments étaient 50/50, les blagues plus discrètes qui viennent des interactions entre les personnages fonctionnaient beaucoup mieux. Les acteurs sont assez de chimie ensemble pour baser leurs interactions dans des vrais relations, donnant plus de vies à chacune des dynamiques que ce à quoi nous avons généralement droit dans ce genre de film. Si le film vaut la peine d’être vu pour une seule raison, c’est Alan Tudyk. Il a un petit rôle pour lequel il a reçu l’instruction de se pointer sur le plateau pour s’emparer du film et repartir chez lui avec. Chaque seconde qu’il habite l’écran (même lorsqu’on le voit dans l’obligatoire montage accéléré de la journée) est distrayante. Par contre, il faut dire que j’ai un faible pour « l’humour de gens qui pleurent », alors c’est possible que ce soit juste mes sensibilités spécifiques qu’il vienne rejoindre.


Je dois aussi parler du message qui est emballé dans tout l’humour juvénile du film (qui offre aux jeunes ce qu’ils veulent de ce genre de film) : il faut trouver ce que l’on veut vraiment au lieu de chasser ce que les autres veulent pour nous. C’est le genre de chose qu’il est vraiment pertinent d’entendre, surtout à cet âge, lorsqu’on se cherche et notre future est encore un énorme chaos de possibilités dans lequel des gens plus expérimentés que nous tentent de nous indiquer la direction à prendre.  Le film fait donc bien passer la pilule de ce que les gens ont besoin d’entendre en l’assaisonnant de ce qu’ils veulent entendre (i.e. : une quête pour coucher avec la poupée Barbie).

En conclusion, nous avons malgré tout affaire à une comédie de masturbation, mais qui offre quelque chose de légèrement nouveau (et Alan Tudyk, ne jamais prendre Alan Tudyk à la légère). L’humour n’a pas toujours fonctionné pour moi, mais je réalise que je ne suis pas dans le public cible. Par contre, quelle meilleure façon de faire passer un message aux jeunes qu’en l’entourant de blagues de pénis!

MUK

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