Dans un énorme souci d’efficacité,
l’épisode de cette semaine a fait de vertigineux bonds en avant, dépassant
officiellement les romans dans certaines intrigues. The Gift explore des individus qui se retrouvent dans des
circonstances extrêmes et les décisions, bonnes ou mauvaises, qui leurs sont
imposées. Poussant de plus en plus vers de vierges contrées inexplorées, Game of Thrones continue de surprendre
agréablement avec panache.
Débutons d’abord avec l’intrigue
de Winterfell qui suit la finale troublante de la semaine précédente. Sansa, meurtrie
de corps (et d’esprit?), enfermée à journées longues dans ses appartements se
retrouve obligée de faire confiance à l’homme qui a supposément tué ses deux
jeunes frères. Dans un retournement de situation signature de la série, Reek
prend de plus en plus de place dans les décisions et trahi sans trop de
culpabilité sa « demi-sœur », lui sommant de cesser de résister
puisqu’il est beaucoup plus facile lorsqu’on se plie aux quatre volontés du
terrifiant Ramsay. L’avantage de cette situation qui coupe Sansa de toute
future aide possible (Reek ou Schlingue en français est au point de non-retour
et Brienne n’est plus une option) l’oblige à se reprendre en main et mettre de
l’avant toute son autonomie et son savoir-faire pour prendre le dessus de cette
situation désespérée.
Sur la route entre
très-au-nord et le nord, Stannis est confronté à la dure réalité de GoT. Tous ces moments qui nous faisaient
apprécier autant Stannis que sa fille servaient un funeste dessein : créer
une tension dramatique et morale entre l’amour pour son adorable descendance et
ses ambitions de régner sur le royaume. De mon point de vue, il n’y a aucune
bonne issue à cette situation, soit il brûle Shireen et nous sommes tous
déprimés d’avoir vu ce personnage que nous avions appris à aimer bruler un
enfant que nous avions appris à aimer, soit il ne la brûle pas et le karma
capricieux de la série va le punir pour avoir eu des sentiments et de la
noblesse en l’exécutant (probablement aux mains de Brienne dans le blizzard).
Il n’y a pas de fin heureuse possible pour le dernier Baratheon (dans nos cœurs
du moins).
Au Mur, Jon quitte Sam
avec un ferme câlin amical pour une mission désespérée qui ne lui attire pas l’amour
de ses camarades. La « tendre » mort naturelle du dernier Maestre
sympathique de Westeros laisse Sam et Gilly seuls entourés d’ennemis. Ne
pouvant se fier qu’à lui-même, Sam se voit obliger de braver de violents
violeurs, aussi imprudent que cela soit, afin d’éviter le pire pour sa
bien-aimée. Dans un étrange moment d’adhésion aux conventions narratives
classiques, le héros masculin se voit récompensé par de l’amour physique de la
demoiselle en détresse, malgré la leçon censée que Shae donne à Tyrion lors de
leur première rencontre : « A girl who is almost raped doesn't invite
another man into her bed two hours later. » Je comprends qu’ils vivent un
moment où, pour la première fois, ils sont aussi seuls et isolés, mais le
montage indiquait clairement que ces deux événements se suivent immédiatement,
ce qui est fâcheux.
Après avoir utilisé cette
fois ses talents de combattant (aussi minimes soient-ils), Tyrion se débrouille
pour en arriver si près de la Mère des Dragons qu’il peut l’entrevoir. Elle est
aussi dans une situation fâcheuse de devoir assister aux massacres violents de
gladiateurs afin de compromettre avec les grandes familles et d’éviter plus de
victimes collatérales dans les rues. Dans un moment d’ultime excitation suite à
une décente prestation de combat de la part de Jorah, Tyrion et Daenerys se
rencontre enfin. Nous sommes officiellement en territoire qui a dépassé le
contenu littéraire et le potentiel ne pourrait pas être plus illimité! Il n’y a
pas grande chose à rajouter sur le sujet en dehors de mon enthousiasme intempéré.
La jalousie constante qui alimente les conseils mal-avisés de Daario est par
contre un problème à surveiller, puisqu’il fait figure d’électron libre dans
cet environnement et ils n’auraient pas mentionnés sans arrêt à quel point il
souhaite la mort d’Hizdahr sans raison.
Il semble obligatoire de
mentionner l’officielle nouvelle « Bran-storyline » de la saison, un
titre réservé à la moins bien réussite des histoires en cours dans la série. Après
avoir agi stupidement, Jaime découvre qu’il est loin d’être désiré par sa fille
qui s’est très bien adaptée à son nouvel environnement. De son côté, après une
excellente performance musicale, Bronn se retrouve forcé de complimenter une
jolie fille au péril de sa propre vie. Dans une scène qui offre le plus de
personnalité et de dynamique de groupe aux Aspics des Sables (ce qui est très
peu à ce jour), l’une utilise l’excitation sexuelle de son ennemi contre lui en
accélérant sa circulation sanguine à l’aide de son corps dénudé. Il y a quelque
chose de très « Oberyn-esque » dans la vanité mise de l’avant par sa
fille qui s’amuse avec une combinaison de poisons et de sexualité, avec autant
de maitrise de l’un que de l’autre.
Pour finir, les choses
déboulent très rapidement dans la grande cité royale avec une brochette d’acteurs
incroyables! La reine des épines affronte le Grand Moineau dans une joute
verbale qui révèle l’ampleur de la répartie de chacun ainsi que leurs talents d’acteurs.
L’attaquant de plein front sans prétentions, Olenna se retrouve plus ou moins
déconfite devant l’apparente pureté des ambitions du capteur de ses
petits-enfants. Elle se retrouve malgré elle obligée de parlementé avec
Littlefinger en le faisant chanter pour qu’il offre un de ses nombreux contacts
en aide à leur cause. Diana Riggs nous rappelle sans cesse à quel point nous
nous étions ennuyés de son incroyable présence à l’écran. De plus, Jonathan
Pryce révèle qu’il est aussi un incroyable joueur du…jeu des trônes lorsqu’il
apprend qu’il avait Lancel dans sa poche tout ce temps, attendant simplement d’avoir
assez de pouvoir sur la ville.
Paragraphe de louanges aux
talents d’actrice de Lena Headey :
Dans le tome 4 de la
série du Trône de fer, les chapitres de la capitale sont observés exclusivement
du point de vue de Cersei. Nous sommes directement branchés aux désillusions de
l’ancienne reine régente et malgré la folie qui l’habite manifestement, ses –mauvaises-
décisions sont compréhensibles puisque embrouillées par sa perspective. Dans la
série, il était évident dès le premier épisode que donner autant de pouvoir à
une organisation dont l’homme au courant de tous les vices de Cersei était une
mauvaise idée. Par contre, dans l’épisode de cette semaine, Lena Headey donne
vie à un personnage très différente de ce qu’elle serait sur papier (le
scécnario, pas les livres). Lorsqu’elle réagit et écoute, il est possible de
percevoir 1000 émotions subséquentes sur son visage pourtant pratiquement
impassible. Sans un seul mot et avec grande subtilité, l’actrice transmet toute
en pathologie de personnage qui n’existe pas dans ses dialogues. Sa dévastation
lorsque son plan tombe à l’eau, l’amour légitime et honnête pour son fils, le
plaisir mal dissimulé de voir Margaery en prison, tous découlent presque
exclusivement du talent incroyable de Lena Headey
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Unique note de la semaine :
+ Unique prédiction déjà
élaborée dans le texte! : (les deux issues possibles de Stannis)
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