mercredi 27 mai 2015

Game of Thrones : S05E07 - The Gift

Dans un énorme souci d’efficacité, l’épisode de cette semaine a fait de vertigineux bonds en avant, dépassant officiellement les romans dans certaines intrigues. The Gift explore des individus qui se retrouvent dans des circonstances extrêmes et les décisions, bonnes ou mauvaises, qui leurs sont imposées. Poussant de plus en plus vers de vierges contrées inexplorées, Game of Thrones continue de surprendre agréablement avec panache.



Débutons d’abord avec l’intrigue de Winterfell qui suit la finale troublante de la semaine précédente. Sansa, meurtrie de corps (et d’esprit?), enfermée à journées longues dans ses appartements se retrouve obligée de faire confiance à l’homme qui a supposément tué ses deux jeunes frères. Dans un retournement de situation signature de la série, Reek prend de plus en plus de place dans les décisions et trahi sans trop de culpabilité sa « demi-sœur », lui sommant de cesser de résister puisqu’il est beaucoup plus facile lorsqu’on se plie aux quatre volontés du terrifiant Ramsay. L’avantage de cette situation qui coupe Sansa de toute future aide possible (Reek ou Schlingue en français est au point de non-retour et Brienne n’est plus une option) l’oblige à se reprendre en main et mettre de l’avant toute son autonomie et son savoir-faire pour prendre le dessus de cette situation désespérée.

Sur la route entre très-au-nord et le nord, Stannis est confronté à la dure réalité de GoT. Tous ces moments qui nous faisaient apprécier autant Stannis que sa fille servaient un funeste dessein : créer une tension dramatique et morale entre l’amour pour son adorable descendance et ses ambitions de régner sur le royaume. De mon point de vue, il n’y a aucune bonne issue à cette situation, soit il brûle Shireen et nous sommes tous déprimés d’avoir vu ce personnage que nous avions appris à aimer bruler un enfant que nous avions appris à aimer, soit il ne la brûle pas et le karma capricieux de la série va le punir pour avoir eu des sentiments et de la noblesse en l’exécutant (probablement aux mains de Brienne dans le blizzard). Il n’y a pas de fin heureuse possible pour le dernier Baratheon (dans nos cœurs du moins).

Au Mur, Jon quitte Sam avec un ferme câlin amical pour une mission désespérée qui ne lui attire pas l’amour de ses camarades. La « tendre » mort naturelle du dernier Maestre sympathique de Westeros laisse Sam et Gilly seuls entourés d’ennemis. Ne pouvant se fier qu’à lui-même, Sam se voit obliger de braver de violents violeurs, aussi imprudent que cela soit, afin d’éviter le pire pour sa bien-aimée. Dans un étrange moment d’adhésion aux conventions narratives classiques, le héros masculin se voit récompensé par de l’amour physique de la demoiselle en détresse, malgré la leçon censée que Shae donne à Tyrion lors de leur première rencontre : « A girl who is almost raped doesn't invite another man into her bed two hours later. » Je comprends qu’ils vivent un moment où, pour la première fois, ils sont aussi seuls et isolés, mais le montage indiquait clairement que ces deux événements se suivent immédiatement, ce qui est fâcheux.

Après avoir utilisé cette fois ses talents de combattant (aussi minimes soient-ils), Tyrion se débrouille pour en arriver si près de la Mère des Dragons qu’il peut l’entrevoir. Elle est aussi dans une situation fâcheuse de devoir assister aux massacres violents de gladiateurs afin de compromettre avec les grandes familles et d’éviter plus de victimes collatérales dans les rues. Dans un moment d’ultime excitation suite à une décente prestation de combat de la part de Jorah, Tyrion et Daenerys se rencontre enfin. Nous sommes officiellement en territoire qui a dépassé le contenu littéraire et le potentiel ne pourrait pas être plus illimité! Il n’y a pas grande chose à rajouter sur le sujet en dehors de mon enthousiasme intempéré. La jalousie constante qui alimente les conseils mal-avisés de Daario est par contre un problème à surveiller, puisqu’il fait figure d’électron libre dans cet environnement et ils n’auraient pas mentionnés sans arrêt à quel point il souhaite la mort d’Hizdahr sans raison.  

Il semble obligatoire de mentionner l’officielle nouvelle « Bran-storyline » de la saison, un titre réservé à la moins bien réussite des histoires en cours dans la série. Après avoir agi stupidement, Jaime découvre qu’il est loin d’être désiré par sa fille qui s’est très bien adaptée à son nouvel environnement. De son côté, après une excellente performance musicale, Bronn se retrouve forcé de complimenter une jolie fille au péril de sa propre vie. Dans une scène qui offre le plus de personnalité et de dynamique de groupe aux Aspics des Sables (ce qui est très peu à ce jour), l’une utilise l’excitation sexuelle de son ennemi contre lui en accélérant sa circulation sanguine à l’aide de son corps dénudé. Il y a quelque chose de très « Oberyn-esque » dans la vanité mise de l’avant par sa fille qui s’amuse avec une combinaison de poisons et de sexualité, avec autant de maitrise de l’un que de l’autre.

Pour finir, les choses déboulent très rapidement dans la grande cité royale avec une brochette d’acteurs incroyables! La reine des épines affronte le Grand Moineau dans une joute verbale qui révèle l’ampleur de la répartie de chacun ainsi que leurs talents d’acteurs. L’attaquant de plein front sans prétentions, Olenna se retrouve plus ou moins déconfite devant l’apparente pureté des ambitions du capteur de ses petits-enfants. Elle se retrouve malgré elle obligée de parlementé avec Littlefinger en le faisant chanter pour qu’il offre un de ses nombreux contacts en aide à leur cause. Diana Riggs nous rappelle sans cesse à quel point nous nous étions ennuyés de son incroyable présence à l’écran. De plus, Jonathan Pryce révèle qu’il est aussi un incroyable joueur du…jeu des trônes lorsqu’il apprend qu’il avait Lancel dans sa poche tout ce temps, attendant simplement d’avoir assez de pouvoir sur la ville.

Paragraphe de louanges aux talents d’actrice de Lena Headey :
Dans le tome 4 de la série du Trône de fer, les chapitres de la capitale sont observés exclusivement du point de vue de Cersei. Nous sommes directement branchés aux désillusions de l’ancienne reine régente et malgré la folie qui l’habite manifestement, ses –mauvaises- décisions sont compréhensibles puisque embrouillées par sa perspective. Dans la série, il était évident dès le premier épisode que donner autant de pouvoir à une organisation dont l’homme au courant de tous les vices de Cersei était une mauvaise idée. Par contre, dans l’épisode de cette semaine, Lena Headey donne vie à un personnage très différente de ce qu’elle serait sur papier (le scécnario, pas les livres). Lorsqu’elle réagit et écoute, il est possible de percevoir 1000 émotions subséquentes sur son visage pourtant pratiquement impassible. Sans un seul mot et avec grande subtilité, l’actrice transmet toute en pathologie de personnage qui n’existe pas dans ses dialogues. Sa dévastation lorsque son plan tombe à l’eau, l’amour légitime et honnête pour son fils, le plaisir mal dissimulé de voir Margaery en prison, tous découlent presque exclusivement du talent incroyable de Lena Headey

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Unique note de la semaine :


+ Unique prédiction déjà élaborée dans le texte! : (les deux issues possibles de Stannis)

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