mardi 2 juin 2015

Game of Thrones - S05E08 : Hardhome

Des fois Game of Thrones nous offre des moments aussi choquants que la mort de nos personnages favoris. Des fois, il nous séduit avec ses échanges inspirés et ses intrigues politiques. Des fois ses sombres penchants et représentations peu réjouissantes de la réalité nous répugnent. Des fois, des gestuelles grandioses créent progressivement un univers de plus en plus riches en perspectives et en moments forts et émotifs. Et des fois, il y a un combat de 30 minutes contre une armée massive de zombies des glaces.


Le plus récent épisode a confirmé, une fois pour toute, les bienfaits de cette adaptation. Dans la même heure, la télésérie a tenu promesse sur plusieurs points que les livres nous font languir depuis des années. La rencontre de Daenerys et Tyrion n’est toujours pas arrivée dans les livres et nous avons droit, à la place, à maintes diversions pour tenter de nous faire oublier que très peu de concret se passe réellement. Cette discussion offrait tout ce que l’on voulait d’une rencontre entre ces deux protagonistes, des légères piques, de la réparti, des démonstrations de savoir, une dynamique en constants retournements, le tout ponctué d’une des célèbres phrases accrocheuses de la Mère des Dragons. Je ne serais pas surpris de découvrir qu’elle peaufine dans ses temps libres des phrases préparés d’avance pour plusieurs contextes, afin d’être prêtre pour n’importe quoi. De plus, digne des grands avant elle, Daenerys n’a pas hésité à retirer le verre des mains de Tyrion au moment approprié.

Le deuxième point de discussion d’intérêt minime est la petite bataille au-delà du mur contre quelques légions ennemies... Je dois faire un effort de restreinte, sinon mon texte sera jonché de points d’exclamations et d’hyperboles, mais disons que la menace des White Walkers est concrète maintenant. Dans un demi-épisode qui surpasse mes attentes les plus folles, des hordes de créatures mortes-vivantes prennent d’assaut la ville portuaire de Hardhome où une grande part de l’armée des sauvageons est terrée sans idée de la suite des choses.

Une réalisation d’une grande efficacité nous offre une scène de bataille qui récolte les fruits d’une semence plantée dans la première scène de toute la série, avant même d’avoir présenté le premier générique…ET CE N’EST QU’UNE ESCARMOUCHE. Il va sans dire qu’il y aura un travail énorme à faire pour surpasser un événement aussi grandiose et je suspecte que des dragons qui se mêlent à cette armée de zombies des glaces vont aider grandement pour notre plus grand divertissement dans deux ans (je spécule).

L’attention apportée à ce moment incroyable résulte en une séquence qui implique autant de moments destinés aux personnages comme Game of Thrones sait si bien les créer que de combats intenses qui gardent hors-d’haleine le spectateur. Ce parfait mélange d’action et de narration polie résulte en un des plus viscéral combat de toute la série. L’adrénaline incessante ne pourrait être mieux dosée, mélangeant action, horreur, triomphe, dégout et tristesse à travers plusieurs moments. L’émission est ponctué d’une dernière poignée de plans qui donnent froid dans le dos, laissant envisage le pire à venir.

Si ce n’était pas déjà le cas, il est difficile d’être un détracteur du vaillant Jon Snow, l’honorable descendant d’Eddard Stark, après l’épisode de ce soir. Non seulement a-t-il livré un discours avec grand charisme, mais il a fait preuve de courage et détermination face à une situation critique à laquelle rien ni personne ne pourrait possiblement être prêt (tout en gardant sa signature bouche-entrouverte). Il est maintenant un des seuls maîtres militaires du royaume à avoir une expérience de combat d’aussi près contre les White Walkers et leurs troupes de morts-vivants.

Le jeu du Kit Harington mature de plus en plus, offrant une performance nuancée tout au long de l’épisode. Il évoque simplement par ses sentiments la mort d’Ygritte tout en faisant appel au sens logique de ses adversaires, offrant un des discours les plus convaincants de sa vie. Il devrait maintenant faire usage de ses talents d’orateur pour convaincre ses propres soldats de retour au mur qui semblent de plus en plus insatisfait, allant même jusqu’à Olly qui questionne les actions de son idole.

Dans une des plus courtes histoires (environ une scène), Sansa conserve son statut de forcenée en confrontant Reek avec les actions de merde qu’il est rendu à accomplir. Grâce à sa colère (et son pied de grandeur supplémentaire), elle extrait l’information sur la santé de ses jeunes frères. Cette révélation n’implique pas seulement son état émotionnel, mais donne à Sansa une carte de pouvoir supplémentaire, puisque c’est une pièce d’information que Littlefinger ne possède pas qui détruit toute la légitimité des Boltons au trône du Nord.

Lena Headey arrive à jouer la haine, la terreur, le mépris et le désespoir en si peu de temps que ça en fait peur à ce point ci. Tel le pauvre Theon qui était si détestable quelques saisons plus tôt, on se retrouve à avoir pitié de cette personne au point le plus bas de sa vie qui ne faisait qu’évoquer de la haine de notre part lors de ses entreprises mal intentionnées.

L’épisode était si fort en émotions que l’on oublie que le reste des histoires n’impliquait qu’une mise en place de certains éléments pour la semaine prochaine. Arya a sa première cible du Dieu-au-multiple-visages, Ramsay va s’infiltrer dans le camp de Stannis pour montrer qui mène le nord et Jorah, aux instincts suicidaires, s’apprête à donner ce qu’il reste de son existence à sa reine pour signifier une fois pour toute l’ampleur de sa dévotion. Sam nous rassure que Jon revient toujours!

Lors de mon (premier) visionnement, je suis resté sans voix devant l’ambition et l’exécution de quelque chose d’aussi  épique, qui sera dorénavant appelé le massacre de Hardhome. L’équipe scénaristique qui supervise l’ensemble de la série comprend la dynamique de base du set-up/pay-off et s’assure de temps à autre de nous récompenser pour notre patiente et cette semaine nous avions droit à ce qui, je doute, devait être la sucrerie de la série. Après quelque chose d’aussi excitant et pompant, je m’attends au pire du prochain épisode, puisque nous en sommes à l’épisode 9 après tout, celui qui a historiquement vu la mort de Eddard, Robb et Catelyn.

Remarques et citations marquantes :
  • Tous les sauvageons semblent particulièrement marqués par la beauté de Jon Snow
  • Les White Walkers croient en la stratégie d’attaquer les premiers dans toutes circonstances pour mettre en place ses propres règles de jeu exposées par Ramsay.
  • Tandis que Daenerys contemple la question de tuer ou recruter Tyrion, le Nights King lui n’a pas ce dilemme.
  • Le retour du vaillant Kevan Lannister! Qui n’a pas encore réussit à séduire le cœur du public dans l’émission, mais qui promet beaucoup. (Il séduira votre cœur avec autant de charme que Stannis je dirais, alors pas trop d’attentes s’il-vous-plait)
  • Tommen vit l’emprisonnement de sa mère et de sa sœur en boudant dans sa chambre. Le pauvre!
  • Tyrion Lannister, The Lannister Killer
  • “While you can speak in complete sentences.”
    • *joue avec sa lèvre*
  • Everyone fucking hates Thenns.
  • Wun wun! To the sea!
  • Qyburn continue son travail.

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Prédictions :
Même si j’y crois à moitié, je trouve que ce moment serait trop parfaitement Game of Thrones-esque pour ne pas au moins le mettre par écrit :
  • Une arme fatidique, que ce soit une flèche, une épée ou un débouche bouteille-de-vin, se dirige vers Ramsay, avec une vitesse mesurée pour que l’on puisse anticiper le moment avec enthousiasme et jubilation. Au dernier instant, Reek se projette devant l’arme, sauvant la vie de Ramsay et scellant à tout jamais l’arche tragique de sa vie qui ne nous présente pas la mort de Theon, mais bien de Reek, puisque Theon était mort depuis longtemps, quelque part dans une saison précédente, oublié de tous. Ramsay, encore vivant, peut ainsi accomplir ce qu’il avait entreprit, c’est-à-dire probablement quelque chose d’horrible comme tuer Shireen Baratheon. That fucking bastard.




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