Des fois Game of Thrones nous offre des moments
aussi choquants que la mort de nos personnages favoris. Des fois, il nous
séduit avec ses échanges inspirés et ses intrigues politiques. Des fois ses
sombres penchants et représentations peu réjouissantes de la réalité nous
répugnent. Des fois, des gestuelles grandioses créent progressivement un
univers de plus en plus riches en perspectives et en moments forts et émotifs.
Et des fois, il y a un combat de 30 minutes contre une armée massive de zombies
des glaces.
Le plus récent épisode a
confirmé, une fois pour toute, les bienfaits de cette adaptation. Dans la même
heure, la télésérie a tenu promesse sur plusieurs points que les livres nous
font languir depuis des années. La rencontre de Daenerys et Tyrion n’est
toujours pas arrivée dans les livres et nous avons droit, à la place, à maintes
diversions pour tenter de nous faire oublier que très peu de concret se passe
réellement. Cette discussion offrait tout ce que l’on voulait d’une rencontre
entre ces deux protagonistes, des légères piques, de la réparti, des
démonstrations de savoir, une dynamique en constants retournements, le tout
ponctué d’une des célèbres phrases accrocheuses de la Mère des Dragons. Je ne
serais pas surpris de découvrir qu’elle peaufine dans ses temps libres des
phrases préparés d’avance pour plusieurs contextes, afin d’être prêtre pour n’importe
quoi. De plus, digne des grands avant elle, Daenerys n’a pas hésité à retirer
le verre des mains de Tyrion au moment approprié.
Le deuxième point de
discussion d’intérêt minime est la petite bataille au-delà du mur contre
quelques légions ennemies... Je dois faire un effort de restreinte, sinon mon
texte sera jonché de points d’exclamations et d’hyperboles, mais disons que la
menace des White Walkers est concrète maintenant. Dans un demi-épisode qui
surpasse mes attentes les plus folles, des hordes de créatures mortes-vivantes
prennent d’assaut la ville portuaire de Hardhome où une grande part de l’armée
des sauvageons est terrée sans idée de la suite des choses.
Une réalisation d’une
grande efficacité nous offre une scène de bataille qui récolte les fruits d’une
semence plantée dans la première scène de toute la série, avant même d’avoir
présenté le premier générique…ET CE N’EST QU’UNE ESCARMOUCHE. Il va sans dire
qu’il y aura un travail énorme à faire pour surpasser un événement aussi
grandiose et je suspecte que des dragons qui se mêlent à cette armée de zombies
des glaces vont aider grandement pour notre plus grand divertissement dans deux
ans (je spécule).
L’attention apportée à ce
moment incroyable résulte en une séquence qui implique autant de moments
destinés aux personnages comme Game of
Thrones sait si bien les créer que de combats intenses qui gardent hors-d’haleine
le spectateur. Ce parfait mélange d’action et de narration polie résulte en un
des plus viscéral combat de toute la série. L’adrénaline incessante ne pourrait être mieux dosée, mélangeant action, horreur,
triomphe, dégout et tristesse à travers plusieurs moments. L’émission est
ponctué d’une dernière poignée de plans qui donnent froid dans le dos, laissant envisage
le pire à venir.
Si ce n’était pas déjà le
cas, il est difficile d’être un détracteur du vaillant Jon Snow, l’honorable
descendant d’Eddard Stark, après l’épisode de ce soir. Non seulement a-t-il
livré un discours avec grand charisme, mais il a fait preuve de courage et
détermination face à une situation critique à laquelle rien ni personne ne
pourrait possiblement être prêt (tout en gardant sa signature
bouche-entrouverte). Il est maintenant un des seuls maîtres militaires du
royaume à avoir une expérience de combat d’aussi près contre les White Walkers
et leurs troupes de morts-vivants.
Le jeu du Kit Harington
mature de plus en plus, offrant une performance nuancée tout au long de
l’épisode. Il évoque simplement par ses sentiments la mort d’Ygritte tout en
faisant appel au sens logique de ses adversaires, offrant un des discours les
plus convaincants de sa vie. Il devrait maintenant faire usage de ses talents
d’orateur pour convaincre ses propres soldats de retour au mur qui semblent de
plus en plus insatisfait, allant même jusqu’à Olly qui questionne les actions
de son idole.
Dans une des plus courtes
histoires (environ une scène), Sansa conserve son statut de forcenée en confrontant
Reek avec les actions de merde qu’il est rendu à accomplir. Grâce à sa colère
(et son pied de grandeur supplémentaire), elle extrait l’information sur la
santé de ses jeunes frères. Cette révélation n’implique pas seulement son état
émotionnel, mais donne à Sansa une carte de pouvoir supplémentaire, puisque
c’est une pièce d’information que Littlefinger ne possède pas qui détruit toute
la légitimité des Boltons au trône du Nord.
Lena Headey arrive à
jouer la haine, la terreur, le mépris et le désespoir en si peu de temps que ça
en fait peur à ce point ci. Tel le pauvre Theon qui était si détestable
quelques saisons plus tôt, on se retrouve à avoir pitié de cette personne au
point le plus bas de sa vie qui ne faisait qu’évoquer de la haine de notre part
lors de ses entreprises mal intentionnées.
L’épisode était si fort
en émotions que l’on oublie que le reste des histoires n’impliquait qu’une mise
en place de certains éléments pour la semaine prochaine. Arya a sa première cible
du Dieu-au-multiple-visages, Ramsay va s’infiltrer dans le camp de Stannis pour
montrer qui mène le nord et Jorah, aux instincts suicidaires, s’apprête à
donner ce qu’il reste de son existence à sa reine pour signifier une fois pour
toute l’ampleur de sa dévotion. Sam nous rassure que Jon revient toujours!
Lors de mon (premier) visionnement, je suis resté
sans voix devant l’ambition et l’exécution de quelque chose d’aussi épique, qui sera dorénavant appelé le
massacre de Hardhome. L’équipe scénaristique qui supervise l’ensemble de la
série comprend la dynamique de base du set-up/pay-off et s’assure de temps à
autre de nous récompenser pour notre patiente et cette semaine nous avions
droit à ce qui, je doute, devait être la sucrerie de la série. Après quelque
chose d’aussi excitant et pompant, je m’attends au pire du prochain épisode,
puisque nous en sommes à l’épisode 9 après tout, celui qui a historiquement vu
la mort de Eddard, Robb et Catelyn.
Remarques et citations
marquantes :
- Tous les sauvageons semblent particulièrement marqués par la beauté de Jon Snow
- Les White Walkers croient en la stratégie d’attaquer les premiers dans toutes circonstances pour mettre en place ses propres règles de jeu exposées par Ramsay.
- Tandis que Daenerys contemple la question de tuer ou recruter Tyrion, le Nights King lui n’a pas ce dilemme.
- Le retour du vaillant Kevan Lannister! Qui n’a pas encore réussit à séduire le cœur du public dans l’émission, mais qui promet beaucoup. (Il séduira votre cœur avec autant de charme que Stannis je dirais, alors pas trop d’attentes s’il-vous-plait)
- Tommen vit l’emprisonnement de sa mère et de sa sœur en boudant dans sa chambre. Le pauvre!
- Tyrion Lannister, The Lannister Killer
- “While you can speak in complete sentences.”
- *joue avec sa lèvre*
- Everyone fucking hates Thenns.
- Wun wun! To the sea!
- Qyburn continue son travail.
-----------------
Prédictions :
Prédictions :
Même si j’y crois à
moitié, je trouve que ce moment serait trop parfaitement Game of Thrones-esque pour ne pas au moins le mettre par
écrit :
- Une arme fatidique, que ce soit une flèche, une épée ou un débouche bouteille-de-vin, se dirige vers Ramsay, avec une vitesse mesurée pour que l’on puisse anticiper le moment avec enthousiasme et jubilation. Au dernier instant, Reek se projette devant l’arme, sauvant la vie de Ramsay et scellant à tout jamais l’arche tragique de sa vie qui ne nous présente pas la mort de Theon, mais bien de Reek, puisque Theon était mort depuis longtemps, quelque part dans une saison précédente, oublié de tous. Ramsay, encore vivant, peut ainsi accomplir ce qu’il avait entreprit, c’est-à-dire probablement quelque chose d’horrible comme tuer Shireen Baratheon. That fucking bastard.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire