Directeur : Joss Whedon
Réalisé en 2015. Avec : http://www.imdb.com/title/tt2395427/fullcredits?ref_=tt_cl_sm#cast
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=JAUoeqvedMo
Réalisé en 2015. Avec : http://www.imdb.com/title/tt2395427/fullcredits?ref_=tt_cl_sm#cast
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=JAUoeqvedMo
Après avoir si récemment
écrit sur The Winter Soldier, je ne peux
ouvrir cette critique qu’en répétant que les films de Marvel sont d’abord et avant
tout à propos de personnages. Ces individus sont des super-héros qui volent,
ont des rayons lasers et sont pratiquement immortels, mais ce sont des
individus dont les actions sont menées par des vices et des traits de
caractères clairement définis que les films comprennent à merveille.
L’enthousiasme et
l’excitation qui découle des séquences à grand déploiements nécessitant des
tonnes et des tonnes d’effets spéciaux ne fonctionneraient pas au tiers s’il n’y avait pas un sentiment
de camaraderie et d’attachement aux individus qui sont impliqués dans ces
extravagances cinématographiques. Après tant de films, nous connaissons et
comprenons Tony Stark, Bruce Banner ou n’importe quel Avengers, autant leurs
défauts que leurs qualités et c’est cette grande humanité qui fait de Age of Ultron une réussite.
Le second Avengers impose
une perspective aux héros qu’ils n’avaient pas nécessairement considérés
auparavant, questionnant leur place dans cet univers plus large en approchant
leur aventure sous l’angle de l’humanité. Que ce soit l’humanité des
personnages qui fait d’eux des êtres faillibles qui entre-déchirent autant qu’ils
inspirent le public en salle, que l’humanité (avec un grand H) en tant que spectateur
passif dans les marges d’un monde pour lequel ces héros se battent. Pour ce
film, Whedon fait l’étonnant, mais brillant, choix de donner une place de choix
à Hawkeye (en réparation à son absence dans le précédent film), qui offre une
perspective plus terre-à-terre sur l’équipe et qui souligne vraiment les enjeux
de leur lutte perpétuelle. (« Pretending
we need this guy really brings the team together »)
Le fait que le film prend
une halte au centre du film pour que tous prennent un peu de recul dans une
maison de campagne isolée est une preuve du dévouement aux développements des
personnages et que cette halte ne soit ni un temps mort ni une scène forcée
révèle à quel point l’attrait se retrouve véritablement parmi ces icônes culturels que Marvel (et Disney) construit et développe avec une grande dévotion,
sachant offrir avec beaucoup de soin au public ce qu’il demande. Placer ces
figures plus grandes que nature dans une maison familiale typique offre une
perspective essentielle qui solidifie ce pourquoi ils se battent et mettent
constamment leur vie en danger. Cela leur permet aussi de se positionner dans
ce scénario hypothétique. Où se place Steve Rogers, Natasha Romanoff ou Bruce
Banner par rapport à cette famille nucléaire? La majorité des Avengers sont
solitaires, ce qui rend plus « facile » leur sacrifice quotidien,
mais quelqu’un de plus vulnérable dans leur groupe place la situation dans une
nouvelle optique qui, sans faire d’eux des gardiens d’enfants, fait d’un devoir
commun de s’assurer de la sécurité de leur compagnon, puisque s’ils ne peuvent
pas protéger un icône du bon père de famille, ils ont échoué.
Ainsi, le film pose aussi
la question de l’héritage. Que vaut leur lutte contre le mal (qu’ils ne cessent
de créer ou d’attirer sur Terre) si les gens qui reçoivent des dons s’en
servent contre eux (les jumeaux) ou que la population les craignent et rejette
leur protection? Les choix de positions de caméras sont intéressants puisqu’ils
situent ici et là des regards extérieurs qui se retrouvent coincés et impotents
dans l’action qui se déroulent autour d’eux. L’attaque de Hulk sur une ville
africaine semble particulièrement terrifiante lorsque vu de l’intérieur d’un camion
qu’il déchiquette, autant que de se retrouver dans même wagon de train qu’Ultron
et Capitaine America. Ces moments sont légèrement soulignés pour donner un autre
angle aux scènes d’action, plaçant des civils en périphéries, par pour donner
le sentiment de pertes humaines (Man of
Steel), mais pour situer le spectateur dans l’action et ainsi faire
comprendre la terreur qu’ils peuvent ressentir dans cet univers.
La perception du public est une chose, mais
que laissent-ils derrière? La thématique de la jeunesse rebelle se retrouve
dans les deux forces antagonistes qui s’allient au départ. Ultron est les
jumeaux sont tous deux des créations (directe et indirecte) des actions des
Avengers et ils leurs en veulent pour leur inévitable complicité dans la
gigantesque machine « super-héroïque » qu’ils enclenchent en existant
simplement. Par contre, leur bon côté prend ultimement le dessus lorsque les
héros révèlent aussi à quel point ils peuvent inspirer et faire ressortir le
meilleur de chacun et qu’ils sont dévoués et croient en la justesse de leur
lutte.
Donc il fut démontré
qu’il y a une intelligence dans les idées présentées, tout cela mis de l’avant
dans un film qui crie sans arrêt « esprit d’équipe! ». La capacité de
la bonté à intégrer sans arrêt des nouvelles pièces à cette équipe (les deux
plans marquants et obligatoires du film, le plan-séquence et le traveling
autour du groupe citent le premier, rappelant la réelle composante cruciale de
la franchise) vient de pair avec l’acte impressionnant du réalisateur de
maintenir en équilibre toutes ces composantes. Pour résumer rapidement : une
dynamique de groupe réussie, une relation amoureuse étonnante, mais émouvante,
des mises en scènes d’action créatives, l’introduction de 3 nouveaux
personnages, une arche satisfaisante à un Avengers qui était le punch line du
groupe auparavant, un méchant aussi dérangé qu’hilarant, énormément d’humour et
une résonance thématique. Ouaip.
Au final, Joss Whedon a
pu amener à tous ces aspects une cohésion qui évite ce qui aurait facilement pu
être un énorme bordel narratif. Je ne peux m’empêcher de penser à ce commentaire de sa
part qui est bien évidemment un petit gag, mais qui est pourtant si révélateur
de l’énorme accomplissement qu’est la cohérence de base du récit, qu’il soit
aussi distrayant, poignant, exaltant et intelligent fait de ce film un exemple
à suivre en termes de film à grand déploiement, à tous les niveaux.
MUK
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