samedi 27 décembre 2014

The Hobbit : The Battle of the Five Armies

Directeur : Peter Jackson
Réalisé en 2014. Avec : Richard Armitage (Not the Hobbit), Luke Evans (Not the Hobbit), Orlando Bloom (Not the Hobbit), Ian Mckellen (Gandalf), Evangeline Lilly (Tauriel) et Martin Freeman (Bilbo THE HOBBIT)


Lorsque l’équipe en charge de Lord of the Rings adaptait le matériel, ils prirent la décision pertinente de retirer Tom Bombadil de l’histoire, puisque sa séquence n’apportait rien à l’histoire racontée. Le mystérieux ermite jovial était une agréable surprise qui sauve les personnages d’une impasse et semble être immunisé aux pouvoirs de l’anneau, mais ses scènes n’étaient que des parenthèses dans l’aventure des héros, offrant plus de questions jamais adressées que de réponses. Avance rapide à 2014 et si Tom Bombadil avait été un personnage du Hobbit, il aurait eu droit à plus de temps à l’écran que le protagoniste, sa propre arche  avec son nemesis personnalisé et une résolution émotive sous un soleil couchant. Par contre, il aurait été au centre d’une bataille impressionnante qui n’a pas vraiment d’enjeu émotif, mais qui n’arrête pas d’étendre la mythologie cinématographique de la Terre du Milieu. J’ai des sentiments conflictuels sur l’ultime volet superflu d’une trilogie qui étend le crémage à un tel point qu’il croute rapidement.


L’ouverture du film est fabuleuse et me rappelait à quel point Peter Jackson est un maître cinématographe avec un œil pour l’humain dans la situation. Lorsque le village est attaqué par le dragon, la tragédie est mise de l’avant afin de faire prendre de plein fouet l’ampleur de l’attaque sur ces gens qui n’ont aucun moyen de défense. L’ouverture est forte et l’action tournée avec tellement de mouvements que le film nous enrobe immédiatement. La victoire n’est pas heureuse et il n’y a pas un seul moment pour se féliciter d’avoir survécu que l’histoire enchaine avec le conflit dramatique le plus frustrant et ennuyeux de la série entière. Un des plus gros problèmes de la trilogie est l’irritant personnage de Thorin, le chef des nains qui semble incapable d’être appréciable. Il ne cesse de se plaindre de façon stoïque sur chaque aspect de l’aventure et s’il ne se plaint pas, déclare que ses compagnons sont valeureux et/ou des fourbes sans réels fondements. Depuis le début de la série, il doit d’abord apprendre à surmonter son racisme et sa xénophobie et maintenant il doit surmonter une maladie qui ne sert qu’à intensifier le conflit de façon complètement artificielle. Il n’a droit qu’à un seul moment de sourire qui offre un aperçu de sa personnalité potentielle qui l’aurait rendu agréable (une scène impliquant une noix souvenir qui nous ramène à l’idée d’aventure instaurée dans le premier film qui est complètement oubliée dans l’ampleur de l’histoire présentée ici et offre un bref coup d’œil à travers la fenêtre d’une série qui a pris des meilleures décisions).

Martin Freeman est de loin l’aspect le plus appréciable de toute cette franchise et est relégué au rôle de personnage tertiaire avec lequel le scénario n’a manifestement aucune idée quoi faire. Il est sympathique, touchant, vulnérable, courageux et vaillant et tous ces traits de caractères sont communiqués uniquement pas la force du jeu de Freeman (parce qu’il ne faudrait pas oser demander au script de s’y intéressé). Par contre, sa présence est justifiée uniquement par le fait que son nom est sur l’enseigne. Considérant que le film est à propos de tout sauf de ce fameux hobbit, The Battle of the Five Armies aurait pu servit de sous-titre à The Annoying Dumb Boring Dwarf ou tout simplement Greed, des aspects tous plus mis en valeurs que le vrai intérêt du film. Il y a une raison pour laquelle le roman est raconté de son point de vue, il représente l’excitation et la fébrilité de l’audience face aux incroyables événements qui se déroulent tout autour de lui. Les tumultes émotifs de personnages aveuglés par l’avidité à un niveau parodique ne sont pas des bases solides pour construire un conte épique fantastique. Il n’y a pas de réel investissement dans toute l’énorme guerre des 4.5 armées puisque les armées qui ne sont pas des vilains orcs ou gobelins sont chiants et motivés par l’avarice (sauf Barde, la seule lueur de noblesse dans cette bataille, mais les humains sont si peu conséquents qu’ils ne comptent pas vraiment comme un joueur dans cette partie).


Tous les personnages principaux inintéressants ont droit à trop de temps à l’écran et chaque personnage avec une once d’intérêt est relégué au second plan (ou compte sur notre bonne volonté d’une autre trilogie supérieure), le style visuel est lustré à un tel point qu’il fait mal aux yeux et semble avoir 6 filtres images de trop , l’action est tellement digitale qu’elle n’a aucune réelle signifiance puisqu’on ne regarde pas des personnages qui existent dans un vrai monde, Legolas est creux dans la Uncanny Valley à un point que je suis inquiet pour la santé d’Orlando Bloom et j’avais plus l’impression de jouer une partie de Battle for Middle-Earth (le 2) que d’écouter un film…mais le côté positif est que j’adore jouer à Battle for Middle-Earth!

La réalisation grandiose et experte générait beaucoup plus d’investissement qu’un script pareil méritait. Peter Jackon sait mettre en scène des séquences grandioses qui n’ont pas peur d’introduire des gigantesques vers qui creusent des bouches de métros pour une seule scène. Les personnages montent des créatures fantastiques de plus en plus farfelues sans aucune gêne, des monstres ennemis ne servent que pour une scène, les trolls servent d’artillerie lourde, un dragon est tué dans les 25 premières minutes du film sans trop de fanfares et toutes ces choses sont tout simplement agréables à voir au grand écran dans un monde auquel je me suis tant attaché.


Le film a un propos, ce qui est probablement l’aspect le plus étonnant, second à l’agréable surprise que fut cet opus (quoi que j’avais modérément apprécié le second opus et aujourd’hui je ne peux qu’y penser en terme de tâche accomplit). L’avarice c’est mal et les coûts d’une telle chose, qu’ils soient personnels ou sociaux sont trop grand et n’en valent pas la peine. C’est cette convoitise qui ruine les gens et il est possible de l’associer à la thématique plus large de la Terre du Milieu et la fable environnementale de Tolkien sur l’idée d’en prendre plus que nécessaire.

En conclusion, les talents de réalisateur de Peter Jackson sauvent ce film. Malgré les mauvaises décisions stylistiques (tellement de CGI!) et l’abandon complet de toute idée de moments plus calmes centrés sur les personnages (en dehors de 2-3 exceptions), l’investissement viscéral des combats grandioses, la présence de Martin Freeman et un message qu’ils tentent de passer rachètent presque les fautes du film. Il est juste fâcheux que l’absence de personnage auxquels s’accrocher est empêchée le message de réellement passer, quoi que la dernière ligne de Thorin lui permettent de laisser une dernière mémoire joyeuse dans nos esprits « If people valued everything above gold, the world would be a merrier place ».* Il aurait été préférable que Jackson favorise ses personnages aux séquences d’actions entièrement digitalisées.

MUK

P.S. : Le moins de mots et de temps nous gaspillerons sur Alfrid et le mieux nous nous porterons.

*Je paraphrase de mémoire.

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