Directeur : Peter Jackson
Réalisé en 2014. Avec : Richard Armitage (Not the Hobbit), Luke Evans (Not the Hobbit), Orlando Bloom (Not the Hobbit), Ian Mckellen (Gandalf), Evangeline Lilly (Tauriel) et Martin Freeman (Bilbo THE HOBBIT)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=hMy2a4Vi4tY
Lorsque l’équipe en
charge de Lord of the Rings adaptait
le matériel, ils prirent la décision pertinente de retirer Tom Bombadil de l’histoire,
puisque sa séquence n’apportait rien à l’histoire racontée. Le mystérieux
ermite jovial était une agréable surprise qui sauve les personnages d’une
impasse et semble être immunisé aux pouvoirs de l’anneau, mais ses scènes n’étaient
que des parenthèses dans l’aventure des héros, offrant plus de questions jamais
adressées que de réponses. Avance rapide à 2014 et si Tom Bombadil avait été un
personnage du Hobbit, il aurait eu droit à plus de temps à l’écran que le
protagoniste, sa propre arche avec son
nemesis personnalisé et une résolution émotive sous un soleil couchant. Par
contre, il aurait été au centre d’une bataille impressionnante qui n’a pas
vraiment d’enjeu émotif, mais qui n’arrête pas d’étendre la mythologie cinématographique
de la Terre du Milieu. J’ai des sentiments conflictuels sur l’ultime volet
superflu d’une trilogie qui étend le crémage à un tel point qu’il croute
rapidement.
L’ouverture du film est
fabuleuse et me rappelait à quel point Peter Jackson est un maître
cinématographe avec un œil pour l’humain dans la situation. Lorsque le village
est attaqué par le dragon, la tragédie est mise de l’avant afin de faire
prendre de plein fouet l’ampleur de l’attaque sur ces gens qui n’ont aucun moyen
de défense. L’ouverture est forte et l’action tournée avec tellement de
mouvements que le film nous enrobe immédiatement. La victoire n’est pas
heureuse et il n’y a pas un seul moment pour se féliciter d’avoir survécu que l’histoire
enchaine avec le conflit dramatique le plus frustrant et ennuyeux de la série
entière. Un des plus gros problèmes de la trilogie est l’irritant personnage de
Thorin, le chef des nains qui semble incapable d’être appréciable. Il ne cesse
de se plaindre de façon stoïque sur chaque aspect de l’aventure et s’il ne se
plaint pas, déclare que ses compagnons sont valeureux et/ou des fourbes sans
réels fondements. Depuis le début de la série, il doit d’abord apprendre à
surmonter son racisme et sa xénophobie et maintenant il doit surmonter une
maladie qui ne sert qu’à intensifier le conflit de façon complètement
artificielle. Il n’a droit qu’à un seul moment de sourire qui offre un aperçu
de sa personnalité potentielle qui l’aurait rendu agréable (une scène impliquant
une noix souvenir qui nous ramène à l’idée d’aventure instaurée dans le premier
film qui est complètement oubliée dans l’ampleur de l’histoire présentée ici et
offre un bref coup d’œil à travers la fenêtre d’une série qui a pris des
meilleures décisions).
Martin Freeman est de
loin l’aspect le plus appréciable de toute cette franchise et est relégué au
rôle de personnage tertiaire avec lequel le scénario n’a manifestement aucune
idée quoi faire. Il est sympathique, touchant, vulnérable, courageux et
vaillant et tous ces traits de caractères sont communiqués uniquement pas la
force du jeu de Freeman (parce qu’il ne faudrait pas oser demander au script de
s’y intéressé). Par contre, sa présence est justifiée uniquement par le fait
que son nom est sur l’enseigne. Considérant que le film est à propos de tout
sauf de ce fameux hobbit, The Battle of
the Five Armies aurait pu servit de sous-titre à The Annoying Dumb Boring Dwarf ou tout simplement Greed, des aspects tous plus mis en
valeurs que le vrai intérêt du film. Il y a une raison pour laquelle le roman
est raconté de son point de vue, il représente l’excitation et la fébrilité de
l’audience face aux incroyables événements qui se déroulent tout autour de lui.
Les tumultes émotifs de personnages aveuglés par l’avidité à un niveau
parodique ne sont pas des bases solides pour construire un conte épique
fantastique. Il n’y a pas de réel investissement dans toute l’énorme guerre des
4.5 armées puisque les armées qui ne sont pas des vilains orcs ou gobelins sont
chiants et motivés par l’avarice (sauf Barde, la seule lueur de noblesse dans
cette bataille, mais les humains sont si peu conséquents qu’ils ne comptent pas
vraiment comme un joueur dans cette partie).
Tous les personnages
principaux inintéressants ont droit à trop de temps à l’écran et chaque
personnage avec une once d’intérêt est relégué au second plan (ou compte sur
notre bonne volonté d’une autre trilogie supérieure), le style visuel est
lustré à un tel point qu’il fait mal aux yeux et semble avoir 6 filtres images
de trop , l’action est tellement digitale qu’elle n’a aucune réelle signifiance
puisqu’on ne regarde pas des personnages qui existent dans un vrai monde,
Legolas est creux dans la Uncanny Valley à un point que je suis inquiet pour la
santé d’Orlando Bloom et j’avais plus l’impression de jouer une partie de Battle for Middle-Earth (le 2) que d’écouter
un film…mais le côté positif est que j’adore jouer à Battle for Middle-Earth!
La réalisation grandiose
et experte générait beaucoup plus d’investissement qu’un script pareil
méritait. Peter Jackon sait mettre en scène des séquences grandioses qui n’ont
pas peur d’introduire des gigantesques vers qui creusent des bouches de métros
pour une seule scène. Les personnages montent des créatures fantastiques de
plus en plus farfelues sans aucune gêne, des monstres ennemis ne servent que
pour une scène, les trolls servent d’artillerie lourde, un dragon est tué dans
les 25 premières minutes du film sans trop de fanfares et toutes ces choses
sont tout simplement agréables à voir au grand écran dans un monde auquel je me
suis tant attaché.
Le film a un propos, ce
qui est probablement l’aspect le plus étonnant, second à l’agréable surprise
que fut cet opus (quoi que j’avais modérément apprécié le second opus et
aujourd’hui je ne peux qu’y penser en terme de tâche accomplit). L’avarice c’est
mal et les coûts d’une telle chose, qu’ils soient personnels ou sociaux sont
trop grand et n’en valent pas la peine. C’est cette convoitise qui ruine les
gens et il est possible de l’associer à la thématique plus large de la Terre du
Milieu et la fable environnementale de Tolkien sur l’idée d’en prendre plus que
nécessaire.
En conclusion, les
talents de réalisateur de Peter Jackson sauvent ce film. Malgré les mauvaises
décisions stylistiques (tellement de CGI!) et l’abandon complet de toute idée
de moments plus calmes centrés sur les personnages (en dehors de 2-3
exceptions), l’investissement viscéral des combats grandioses, la présence de
Martin Freeman et un message qu’ils tentent de passer rachètent presque les
fautes du film. Il est juste fâcheux que l’absence de personnage auxquels s’accrocher
est empêchée le message de réellement passer, quoi que la dernière ligne de
Thorin lui permettent de laisser une dernière mémoire joyeuse dans nos esprits « If
people valued everything above gold, the world would be a merrier place ».*
Il aurait été préférable que Jackson favorise ses personnages aux séquences d’actions
entièrement digitalisées.
MUK
P.S. : Le moins de
mots et de temps nous gaspillerons sur Alfrid et le mieux nous nous porterons.
*Je paraphrase de
mémoire.
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