Le High Sparrow, interprété
par le légendaire Jonathan Pryce, expliquait dans l’épisode portant son nom que
le titre de « high sparrow » lui avait été affublé par ses
ennemis qui voulaient le ridiculiser et imposer au sein de son mouvement une
hiérarchie, puisqu’incapable d’imaginer un regroupement où tous sont égaux. Il
déclare aussi que ce nom est très facile à porter (il n’offre d’ailleurs aucune
alternative), surtout dans un monde où tous sont victimes des étiquettes
apposées par leurs ennemis. Les réputations et les noms qui s’ensuivent marquent
grandement les individus et High Sparrow
était entièrement à propos de ceux qui doivent vivre avec l’image que les
autres ont d’eux et la déformation des noms et surnoms qui s’ensuit.
L’heure débute dans le
temple de l’unique Dieu aux multiples facettes, l’unique réalité qui regroupe
toute forme de croyances, la mort. C’est ici qu’Arya, un personnage ayant déjà
des antécédents de jeux avec son nom et son identité, doit compléter la prochaine
étape de son parcours : devenir Personne. Elle doit laisser derrière tout
ce qui est « Arya Stark » pour pleinement devenir un Faceless Men,
quelqu’un qui n’est personne et Arya Stark ne peut logiquement être personne.
On lui relance au visage son nom comme la pire insulte qui puisse être. Tandis
que de l’autre côté de l’océan, sa sœur se retrouve dans une situation précaire
à cause du même nom de famille. Littlefinger (aussi un surnom ridicule du cru
des autres) manigance encore un plan (avec « l’accord » de Sansa) de
la marier au maniaque Ramsay Bolton (qui doit faire honneur au nom que son père
lui a accordé) dans un jeu d’alliance qui offrira à l’Homme Écorché le Nord
(qui lui ne reconnait qu’un nom, celui de Stark). Elle se fait d’ailleurs
rapidement rappeler que « The North Remembers », illustrant le
pouvoir de son nom.
Le 3e Stark présent dans cet épisode se voit à
nouveau offrir le nom légitime pour le décliner une fois pour toute, préférant
laisser à Stannis la délicate tâche de récupérer le nord. Par la suite, il doit
encore faire face à des insultes visant à miner son autorité. Après avoir été
traité de bâtard et de traitre, il se retrouve étiqueté « boy », soulignant
son jeune âge comme preuve de son incompétence. Il détruit les fondements de
quiconque argumenterait qu’il est immature ou inexpérimenté en tranchant la
tête une fois pour toute de la vermine Janos Slynt (dans un moment de froideur
dérangeante où ce dernier s’insulte de tous les noms, admettant ses péchés et
priant pour son salut). Une décapitation rendant le Lord Commandant digne de
son héritage Stark, même s’il n’en porte pas le nom, il condamne à mort aussi
bien que son père et frère (et beaucoup mieux que son frère adopté).
Sur le pont de Volantis,
Tyrion se retrouve en public sans un atout colossal de sa vie d’antan, son nom.
Il veut séduire une prostituée sans pouvoir utiliser la fameuse phrase des
Lannisters, se rabattant sur « JE paie toujours mes dettes ». Par
contre, malgré ses tentatives de s’échapper de cette ancienne vie, celle du « Imp »
(nom qu’il déteste, merci Pod) à la réputation monstrueuse, il se retrouve
capturé justement pour l’homme qu’il était. Il est donc en direction de la « Reine »,
une autre utilisation intéressante de l’ambiguïté du titre, puisque Jorah pourrait
autant vouloir racheter sa place auprès de la Reine des Dragons (qui collection
les différents titres depuis 5 ans) que de la Reine-Mère et revenir à Westeros.
Cersei a justement de plus en plus de difficulté à garder le peu de pouvoir qu’elle
avait réussi à se consolider. Elle s’évapore dans l’impertinence un peu plus à
chaque jour et Margaery se fait un plaisir de lui rappelle toute en finesse, ne
sachant plus comment l’appeler directement (Reine mère? Reine douairière?),
mais la traitant indirectement d’ivrogne et de grand-mère sans jamais dire les
mots, lui rappelant qu’elle est LA reine dans un des échanges les plus glorieux
de toute la série.
Cette saison ne fait qu’aller
de mieux en mieux! Avec chaque nouvel épisode solidifiant les directions à
venir, donnant beaucoup de traction aux roues qui se sont mises à tourner dans
le beurre lorsque GRRM a décidé d’arrêter de raconter son histoire et d’ouvrir
453 parenthèses et partir dans 882 tangentes différentes s’étendant sur 2
livres et 2500 pages. L’écriture est intelligente et la conversation autour de
la série devient beaucoup plus intéressante puisqu’elle n’implique pas de
minutie dans la conversion livre/émission et se tourne plutôt vers le plus
grand ensemble et les décisions d’efficacités narratives qui offrent une
expérience plus gratifiante.
MUK
Coins des remarques
supplémentaires (qui ont cette semaine toutes à voir avec le thème!) :
- Brienne et Podrick partagent leurs « origin stories », qui impliquent toutes deux un nom particulier. Brienne the Beauty, dans l’histoire la moins « Brienne-esque » de toute la série, mène l’héroine sur le parcours vers où elle est aujourd’hui. Podrick lui fut sauvé grâce à son nom de famille, nous rappelant l’importance d’une telle chose dans ce monde.
- C’est le retour de Reek! Qui vit dans une réalité où l’identité rattachée à son nom l’empêche d’être un individu à part entière, qui se rappelle, mais ne dit pas un mot, préférant communiquer son profond désespoir avec un visage rongé par le tourment.
- Arya traite une fille de « cunt » dans un moment de colère ressentie particulièrement amusant.
- Qyburn profite pleinement du fait que personne ne connait son nom, lui permettant de conduire ses expériences dans le confort de l’anonymat. Il pourrait porter un nom complètement inventé et loufoque comme « Frankenstein » et ça n’aurait aucun impact!
- Entre deux séances de battage de record (ah la jeunesse!), Margaery et Tommen partagent un moment de complicité en se rappelant leurs divers titres (femme! Roi!) Elle n’a pas vraiment de difficulté avec la partie « Reine » malgré tout.
Coin
des prédictions (puisque la série est en territoire inconnu, je peux faire
des prédictions qui ne se basent aucunement sur mes lectures) :
- Littlefinger a déjà trempé dans deux mariages impliquant des cinglés où, suite à une consolidation de pouvoirs considérables, ces derniers décédèrent dans de suspectes circonstances. De plus, Roose est impliqué dans le décès de sa précieuse Cat et on sait que Littlefinger n’oublierait jamais ce genre d’affront. Ajouter à cela Brienne qui entraine Pod en périphérie, Theon qui est une bombe à retardement en soi (avez-vous vu son visage?) et vous avez une situation potentiellement très explosive (calibre « épisode 9 »?) et fascinante
- Jaime va réaliser que Myrcella a encore autour du cou son collier et que Cersei l’a manipulé pour qu’il aille à Dorne, jouant son propre jeu des trônes(?) en espérant qu’il déclenche possiblement une guerre.
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