Directeur : Kenneth Branagh
Réalisé en 2015. Avec : Lily James (Ella), Cate Blanchett (Méchante belle-mère), Richard Madden (le noble prince charmant avec toute sa tête cette fois ci) et Helena Bonham Carter (la Fée Maraine)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=20DF6U1HcGQ
Réalisé en 2015. Avec : Lily James (Ella), Cate Blanchett (Méchante belle-mère), Richard Madden (le noble prince charmant avec toute sa tête cette fois ci) et Helena Bonham Carter (la Fée Maraine)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=20DF6U1HcGQ
Comment remet-on au goût
du jour un conte centenaire composé principalement d’archétypes manichéens,
d’une morale grosse comme le bras et de mentalités dépassées? En adoptant
l’approche la plus sincère et vraie possible, n’ayant pas peur de tomber dans
le sentimental évident. Ainsi, Kenneth Branagh et Disney réintroduisent à un
tout nouveau public un conte classique sans s’aventurer dans la réinvention, le
sarcasme ou le cynisme.
L’histoire est la même
que toujours, une jeune fille à l’âme pure se retrouve dans des fâcheuses
circonstances familiales et, grâce à son charme, sa bonté et une petite touche
de magie, finit par séduire le prince du royaume pour devenir la nouvelle
reine! Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants! L’approche est si
directe et tirée de la nouvelle version officielle (le long métrage animé de
Disney de 1950) qu’elle ne surprend pas et ne séduira probablement personne qui
n’est pas déjà enclin à apprécier cette histoire. Il n’y a rien de drastique
qui justifie réellement l’existence de ce film, en dehors d’une excellente
production. La mise en scène, direction, le jeu d’acteurs et un scénario qui va
droit au but font du film une expérience légère et plaisante.
Il est correct de temps à
autre de donner des leçons de base comme « il faut être une bonne
personne », surtout lorsqu’elles prennent place dans un univers si surréel
qu’il n’a évidemment rien à voir avec notre réalité en dehors des codes
narratifs établis par des classiques de la fiction tel que Cendrillon. Il est bien sur impossible de garantir que cette bonté
sera récompensée, mais c’est là où la magie vient en jeu. Tous les aspects
iconiques de cette histoire (la transformation des animaux, la robe, la
pantoufle de verre) se retrouvent toutes dans la même scène qui constitue une mineure
partie du film. Le reste de l’histoire est exempt de magie (en dehors de celle
utilisée par le réalisateur pour charmer nos cœurs!) et les luttes de la jeune
fille sont très réelles et associables. La magie ne fait qu’amplifier ce qui
était déjà présent, rendant extérieur ce qui était intérieur sans pour autant
tomber dans le superficiel. Cendrillon avait déjà séduit le prince et, par
conséquent, la robe, le carrosse et tout le tra-la-la n’étaient là que pour lui
donner la confiance en elle de se pointer au bal (métaphoriquement).
La production du film est
superbe, avec des couleurs vibrantes qui donnent vie à un univers enchanteur.
Les décors et costumes amènent réellement une touche de magie partout dans
l’univers et les animaux, sans parler ou chanter, sont juste assez
anthropomorphisés pour être amusants et adorables. De plus, le film évite la
problématique sexiste de « le beau grand fort riche homme qui vient sauver
la pauvre fille qui n’aurait jamais pu être complète sans cette relation
hétéronormative » en faisant de Cendrillon un personnage qui n’a pas
réellement « besoin » d’être sauvée. Je m’explique. Dès le début de
l’histoire, nous apprenons à connaitre une jeune fille qui a un regard si
positif sur la vie qu’elle arrive à surmonter les plus dures épreuves morales
avec son attitude, sans l’aide de personne. Il n’est jamais question de savoir
si son bonheur ou malheur est décidé par les actions des autres, mais plutôt
dans quelles circonstances sera-t-elle heureuse malgré tout? Puisque même lorsqu’elle
est enfermée dans son grenier, elle ne s’apitoie pas sur son sort, bien au
contraire, mais se préoccupe plutôt de l’état de ses amies. La situation n’est
jamais trop désespérée pour qu’elle s’en sorte toute seule et même lorsque tout
semble mal aller, il n’est jamais question qu’elle soit malheureuse pour
toujours si un vaillant amoureux ne débarque pour la sauver.
En conclusion, il est
bien évident que toute « l’histoire d’amour au premier coup d’œil »
est une fantaisie échappatoire, autant que la magie qui tombe du ciel pour
venir réparer les injustices chaotiques de l’Univers, mais de tous les
fantasmes cinématographiques (machiste d’action, comédie-romantique, vengeance,
sexuel, etc.) s’il y en a bien un qu’il est sain de visiter, c’est celui où
être une personne gentille et altruiste est justement récompensé par Helena
Bonham Carter et une oie qui dit « I can’t drive, i’m a goose! »
MUK
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