mardi 4 novembre 2014

Fury

Directeur : David Ayer
Réalisé en 2014. Avec : Brad Pitt (Wardaddy dit avec la voix la plus grave possible), Logan Lerman (Norman la recrue), John Bernthal (dumb douche Coon-Ass), Shia Labeouf (Bible) et Michael Peña (Gordo).
Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=-OGvZoIrXpg



La guerre c’était de la merde. De toutes les choses sur lesquelles peuvent se concentrer les films historiques de conflits armés, la destruction de l’humanité semble être la plus appropriée. Je ne parle pas ici d’humanité au sens concret des nombreux décès (et dieu sait qu’il y en a eu beaucoup de ceux-là aussi), mais plutôt de la perte de l’innocence et de la façon dont ces confrontations qui mettent constamment les gens en mode de survie extrême qui force l’effacement total de l’humanité pour devenir quelque chose de beaucoup plus primal. Fury  est un film qui coince 5 hommes dans un espace clos au milieu d’un conflit culminant 5 ans de mort, de destruction, de haine, de boue et de sang.

L’histoire débute avec la mort d’un membre du bataillon « Fury » (qui est aussi le nom du tank), mené par  Aldo Raine Wardaddy, un haut gradé qui tient à garder son équipe en un seul morceau et ce, de tous les moyens possibles. Cette résolution est mise en danger par l’arrivée d’un jeune qui n’a aucune expérience de combat et un bagage idéologique problématique (il n’apprécie pas le meurtre). Le film documente les atrocités qui doivent arriver à un homme pour qu’il soit ultimement brisé moralement et devienne une machine de guerre meurtrière.


Pour ce faire, le protagoniste et son équipe sont placés dans l’espace contraignant du tank. Dès le départ, le lieu est étouffant et laisse à peine assez d’espace pour qu’une caméra s’y glisse. Lorsque Norman (la nouvelle recrue) se retrouve confronté à la tache de nettoyer les restes de son prédécesseur, l’espace ne pourrait être plus aliénant. Par contre, plus le film progresse et les scènes d’actions, de danger, de camaraderie se succèdent et donnent une certaine familiarité au char d’assaut qui le rend presque réconfortant. Nous apprenons subtilement les fonctionnements et logistiques de l’équipe, nous intégrant dans le processus et rendant crucial chaque exécution de mouvement lors des combats.

Ces scènes de combats sont incroyables. Elles sont d’une tension à couper le souffle. Chacune est distincte et offre différents niveaux de stress selon les situations. Elles donnent un impact incroyable à chaque tir de canon, chaque recharge d’obus et chaque explosion. Ces séquences rendent l’immédiateté de la guerre et la proximité aux situations de vie ou de mort frappante à un point qui justifie que ces hommes, qui sont dans des circonstances tellement extrêmes, doivent se défaire de leur humanité afin de pouvoir survivre et vivre avec ce qu’ils sont obligés de faire tous les jours.


En conclusion, malgré la fin qui semble vouloir glorifier les héros d’une façon très Hollywoodienne, l’ensemble du film est un fascinant aperçu dans le cœur d’un bataillon militaire coincé dans certaines des pires circonstances imaginables. Avec un jeu d’acteur de très haut calibre et des scènes d’actions mémorables et distinctes, Fury est un ajout d’une grande qualité au panthéon des films de Deuxième Guerre mondiale. 

MUK

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