Directeur : David Ayer
Réalisé en 2014. Avec : Brad Pitt (Wardaddy dit avec la voix la plus grave possible), Logan Lerman (Norman la recrue), John Bernthal (dumb douche Coon-Ass), Shia Labeouf (Bible) et Michael Peña (Gordo).
Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=-OGvZoIrXpg
La guerre c’était de la merde. De
toutes les choses sur lesquelles peuvent se concentrer les films historiques de
conflits armés, la destruction de l’humanité semble être la plus appropriée. Je
ne parle pas ici d’humanité au sens concret des nombreux décès (et dieu sait qu’il
y en a eu beaucoup de ceux-là aussi), mais plutôt de la perte de l’innocence et
de la façon dont ces confrontations qui mettent constamment les gens en mode de
survie extrême qui force l’effacement total de l’humanité pour devenir quelque
chose de beaucoup plus primal. Fury est un film qui coince 5 hommes dans un espace
clos au milieu d’un conflit culminant 5 ans de mort, de destruction, de haine,
de boue et de sang.
L’histoire débute avec la mort d’un
membre du bataillon « Fury » (qui est aussi le nom du tank), mené par Aldo Raine Wardaddy, un haut gradé qui
tient à garder son équipe en un seul morceau et ce, de tous les moyens
possibles. Cette résolution est mise en danger par l’arrivée d’un jeune qui n’a
aucune expérience de combat et un bagage idéologique problématique (il n’apprécie
pas le meurtre). Le film documente les atrocités qui
doivent arriver à un homme pour qu’il soit ultimement brisé moralement et devienne une machine de guerre meurtrière.
Pour ce faire, le protagoniste et
son équipe sont placés dans l’espace contraignant du tank. Dès le départ, le lieu
est étouffant et laisse à peine assez d’espace pour qu’une caméra s’y glisse.
Lorsque Norman (la nouvelle recrue) se retrouve confronté à la tache de
nettoyer les restes de son prédécesseur, l’espace ne pourrait être plus
aliénant. Par contre, plus le film progresse et les scènes d’actions, de
danger, de camaraderie se succèdent et donnent une certaine familiarité au char
d’assaut qui le rend presque réconfortant. Nous apprenons subtilement
les fonctionnements et logistiques de l’équipe, nous intégrant dans le
processus et rendant crucial chaque exécution de mouvement lors des combats.
Ces scènes de combats sont incroyables. Elles sont d’une tension à couper le souffle. Chacune est distincte et offre
différents niveaux de stress selon les situations. Elles donnent un impact
incroyable à chaque tir de canon, chaque recharge d’obus et chaque explosion.
Ces séquences rendent l’immédiateté de la guerre et la proximité aux situations
de vie ou de mort frappante à un point qui justifie que ces hommes, qui sont
dans des circonstances tellement extrêmes, doivent se défaire de leur humanité
afin de pouvoir survivre et vivre avec ce qu’ils sont obligés de faire tous les
jours.
En conclusion, malgré la fin qui
semble vouloir glorifier les héros d’une façon très Hollywoodienne, l’ensemble
du film est un fascinant aperçu dans le cœur d’un bataillon militaire coincé
dans certaines des pires circonstances imaginables. Avec un jeu d’acteur de
très haut calibre et des scènes d’actions mémorables et distinctes, Fury est un ajout d’une grande qualité
au panthéon des films de Deuxième Guerre mondiale.
MUK
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