mercredi 5 novembre 2014

John Wick

Directeurs : David Leitch et Chad Stahelski
Réalisé en 2014. Avec : Keanu Reeves.
Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=RllJtOw0USI


Au-dessus de sa porte d’entrée, John Wick aurait dû écrire son slogan hypothétique : « Jamais assez de balles dans la tête. » Cela aurait peut-être fait comprendre aux jeunes criminels qui volent sa voiture et tuent son chien qu’ils avaient affaire à quelqu’un de sérieux….qui vous tirera une balle dans la tête à la moindre opportunité. John Wick est un film d’action d’un classicisme étonnant, restreint, mais qui n’hésite pas à livrer la marchandise lorsque nécessaire avec des mises en scènes et des chorégraphies toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Keanu Reeves est l’acteur parfait pour donner vie à « l’homme qu’on envoie pour se débarrasser du Boogeyman ». Il mélange parfaitement le stoïcisme sérieux nécessaire à l’intimidation avec l’agilité et la grâce que lui offre une formation en arts martiaux, faisant de lui une parfaite machine à tuer et une menace crédible pour tous ses adversaires.



Une des grandes qualités de ce festival de balles dans la tête, c’est qu’il est simple et efficace. Le paragraphe précédent est vraiment tout ce qui est nécessaire pour cerner autant l’intrigue que le sentiment global du film. C’est ce qui fait que le film est une réussite, mais il y a pleins de petits détails supplémentaires tout au long du film qui l’évitent d’être un bon film d’action qui reste générique et peu mémorable.

Tout d’abord, l’univers criminel dans lequel est établi John Wick est fascinant et riche. Je pourrais voir une série de films dans ce monde où chaque relation interpersonnelle est claire, chaque dynamique est établi rapidement, les règles sont succinctement établies et elles laissent sous-entendre un monde complet où chaque personne à sa fonction et chaque lieu à une utilité spécifique. Il y a une équipe qui s’occupe du nettoyage, un hôtel pour criminels avec des règles strictes peuplé par des acteurs de The Wire, un club de nuit coloré qui fait autant jacuzzis que piste de danse, Ian McShane et plusieurs autres!

Les scènes d’actions sont filmées d’un œil expert. Elles sont fluides et géographiquement claires, ce qui rend l’action tellement plus enlevante puisqu’on ne perd pas une demi-seconde (même inconsciente) à se demander ce qui se passe ou replacer les personnages dans le lieu. De plus, même si John Wick est un incroyable mercenaire qui n’a pas froid aux yeux, il n’est pas non plus invincible. Lorsqu’il se bat, il n’entre pas en « god mode » où rien ne peut le blesser et il semble marcher sur l’air dans un décor où les figurants se jettent devant lui. Même s’il a une précision de tir sans fautes (il mériterait beaucoup de points de combos pour les balles dans la tête), il reste quand même atteignable et faillible, se ramassant parfois à se battre au corps à corps où il n’a pas toujours immédiatement le dessus. Il y a même une séquence d’action où les choses ne finissent pas comme il l’aurait voulu. Tous ces détails semblent anodins, mais ils sont clés pour donner une once de tension aux séquences, histoire de ne pas se retrouver dans de la « action porn » (un détail qui est trop souvent oublié dans les films populaires).

En conclusion, à un certain point, il agrippe un ennemi par le collet, lui frappe la tête sur la table et l’agrémente de deux balles dans la tête. Deux.

MUK

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