Directrice : Marielle Heller
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=M9LNsSjnqBM
Synopsis : l'avènement sexuel d'une adolescente à travers son aventure avec le copain de sa mère.
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=M9LNsSjnqBM
Synopsis : l'avènement sexuel d'une adolescente à travers son aventure avec le copain de sa mère.
La
sexualité féminine est un sujet si peu souvent touché dans notre culture qu’on
pourrait croire qu’elle est inexistante. Les incessantes images de corps
féminins portent à croire le contraire, mais non! La disproportion vient du
fait qu’elle est toujours observée d’une perspective masculine et ainsi le
pouvoir est plus souvent qu’autrement au mauvais endroit. The Diary of a Teenage Girl appartient entièrement à la fille (et
non femme, du moins pas encore) en son centre, Minnie Goetze (Bel Powley) qui
explore sa sexualité naissante dans cette comédie d’atteinte à la maturité sensible
qui sait faire l’équilibre entre le drame et l’humour de certaines situations
délicates.
« I
had sex today. Holy shit! » déclare Minnie, ouvrant le film avec enthousiasme
et submergement par cette nouvelle situation de non-vierge, ou
« d’adulte » comme elle se déclare officiellement. Cette escapade
charnelle s’est faite en compagnie du copain dans la trentaine (Alexander Skarsgård)
de sa mère monoparentale (Kristen Wiig). Sans être malsaine ou abusive, cette
affaire donne comme prétexte au scénario de s’intéresser aux aventures
sexuelles de la jeune Minnie, qui se forge progressivement opinions et
réflexions confuses sur le sujet.
Sans
jamais condamner ou juger cette exploration, le film agit plutôt comme une
célébration de cette liberté bourgeonnante. Le ton comique et la perspective
féminine (personnage féminin mis en scène par une femme dans une histoire
écrite par cette femme adapté de la bande dessinée d’une autre femme!) permet
de toujours garder une compassion envers le sujet et de travailler avec un
large compas. Même lorsque les choses vont trop loin, en compagnie d’une amie,
l’emphase est mise sur le rapprochement suite à cet écartement et non sur la
gravité apparente de ce qui se passe. Par la suite, les deux amies ne font que
continuer leurs vies en sachant maintenant où est leur limite et personne ne
s’en porte moins bien.
Le
sexe n’est pas automatiquement associé aux sentiments, mais cet aspect des
relations n’est pas pour autant ignoré. Cette approche arrive à mettre de
l’avant une sexualité libre qui n’implique pas automatiquement le sexe vide qui
vient souvent avec une telle représentation. Une libido saine qui n’est pas
irréprochable permet de retirer de la lourdeur intrinsèque au sujet – une
mineure dans une liaison avec un adulte, sans plus de contexte, soulève inévitablement
un drapeau rouge – et il devient rapidement évident que maturité et âge eux ne
sont pas toujours liés en parfait ratio, jouant beaucoup sur la dynamique
principale du film.
Malgré
toute l’approche intéressante de la réalisation et le traitement du sujet, le
film n’appartient au final qu’à une seule personne : Bel Powley. Avec une
performance qui englobe tout le film, sa narration contrôlée et charmante nous
guide avec confiance dans les hauts et bas de sa vie sexuelle et son jeu qui
n’a pas peur de se mettre à nu (littéral et figuré) fait de Minnie l’un des
personnages les plus identifiables et mémorables de l’année. Elle n’est
qu’authenticité.
The Diary of a Teenage Girl
est une hymne au pouvoir sexuel et à l’exploration de cette dernière dans
l’ascension vers une vie adulte épanouie et responsable. Avec un trio créatif
qui se fait écho tout en rajoutant à chaque étape du processus sa touche
personnelle, le résultat final est touchant et vrai à un niveau qui mérite
d’être grandement célébré.
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