mardi 22 septembre 2015

Black Mirror : S02E03 - The Waldo Moment

La saison 2 se termine avec un regard déprimant sur le rapport du peuple aux politiques et vice-versa.



Pour terminer sa seconde saison, Black Mirror s’en prend directement à notre relation au système politique avec son habituelle touche de cynisme. Dans un des épisodes le moins subtil de la série, un personnage animé grossier et enfantin se retrouve dans une course politique comme coup de publicité jusqu’à ce que (dites-le en cœur) les gens se mettent à le prendre au sérieux et sa campagne se mette à prendre du vent. Par contre, au lieu de critiquer la cible facile et habituelle du système, le scénario n’épargne personne en faisant du public un complice au problème.

Malgré un personnage principal faible, l’histoire avance avec assez de rapidité pour toujours conserver l’intérêt du spectateur. À travers l’explosion colérique du personnage au mi-épisode qui devient viral, nous assistons à une critique démoralisante d’un public et de sa relation avec les élus qui doivent gérer des gens qui n’ont que faire d’eux. Ainsi, au lieu d’un épisode où le système est si brisé qu’il permet à un ourson même pas drôle d’avoir une quelconque once de pouvoir, la population de masse se retrouve aussi coupable de l’ascension d’une absurdité.

Avec un cynisme encore plus pointu, Waldo devient rapidement une marque de commerce qui joue avec le marché en allant chercher cette fibre de frustration et de désenchantement face aux système en place. Comme dans Fifteen Million Merit, toute humanité qui apparait est rapidement écrasée pour l’assimiler et en faire des produits dérivés afin de donner une impression aux masses qu’elles ont une individualité et une place distincte dans la machine.

Malheureusement, le côté humain de l’intrigue est beaucoup moins développé que l’ensemble de la série. Emporté dans cette histoire beaucoup plus grande que sa personne, Jamie Slater (Daniel Rigby) disparait quelque peu derrière l’insupportable Waldo. Il a suffisamment de développement pour vendre son point tournant dramatique de frustration envers les politiciens qui lui font face, une colère plus motivée par ses blessures que ses convictions politiques, mais en tant que personnage est loin d’être mémorable.

The Waldo Moment s’ajuste au thème « terrifiant de réalisme » que vise la série depuis le début. Dans un monde (le nôtre) où l’état le plus important du plus puissant pays au monde a élu un acteur de films d’actions bourrins comme gouverneur, qu’un personnage de comédie juvénile devienne un icone mondial en passant par une carrière politique n’est que trop crédible.

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