La saison 2 se termine avec un regard déprimant sur le rapport du peuple aux politiques et vice-versa.
Pour terminer sa seconde saison, Black Mirror s’en prend directement à notre relation au système
politique avec son habituelle touche de cynisme. Dans un des épisodes le moins
subtil de la série, un personnage animé grossier et enfantin se retrouve dans
une course politique comme coup de publicité jusqu’à ce que (dites-le en cœur)
les gens se mettent à le prendre au sérieux et sa campagne se mette à prendre
du vent. Par contre, au lieu de critiquer la cible facile et habituelle du
système, le scénario n’épargne personne en faisant du public un complice au
problème.
Malgré un personnage principal faible, l’histoire
avance avec assez de rapidité pour toujours conserver l’intérêt du spectateur.
À travers l’explosion colérique du personnage au mi-épisode qui devient viral,
nous assistons à une critique démoralisante d’un public et de sa relation avec
les élus qui doivent gérer des gens qui n’ont que faire d’eux. Ainsi, au lieu
d’un épisode où le système est si brisé qu’il permet à un ourson même pas drôle
d’avoir une quelconque once de pouvoir, la population de masse se retrouve
aussi coupable de l’ascension d’une absurdité.
Avec un cynisme encore plus pointu, Waldo devient
rapidement une marque de commerce qui joue avec le marché en allant chercher
cette fibre de frustration et de désenchantement face aux système en place.
Comme dans Fifteen Million Merit,
toute humanité qui apparait est rapidement écrasée pour l’assimiler et en faire
des produits dérivés afin de donner une impression aux masses qu’elles ont une
individualité et une place distincte dans la machine.
Malheureusement, le côté humain de l’intrigue est
beaucoup moins développé que l’ensemble de la série. Emporté dans cette
histoire beaucoup plus grande que sa personne, Jamie Slater (Daniel Rigby)
disparait quelque peu derrière l’insupportable Waldo. Il a suffisamment de
développement pour vendre son point tournant dramatique de frustration envers
les politiciens qui lui font face, une colère plus motivée par ses blessures que
ses convictions politiques, mais en tant que personnage est loin d’être
mémorable.
The Waldo Moment s’ajuste au thème « terrifiant de
réalisme » que vise la série depuis le début. Dans un monde (le nôtre) où
l’état le plus important du plus puissant pays au monde a élu un acteur de
films d’actions bourrins comme gouverneur, qu’un personnage de comédie juvénile
devienne un icone mondial en passant par une carrière politique n’est que trop
crédible.
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