Une finale de saison qui s'intéresse aux problèmes maritaux dans un monde où tout souvenir est enregistré et sauvegardé à tout jamais, un outil pratique dans une dispute, qui peut facilement se retourner contre soi ou faire des ravages chez les gens obsessif aux problèmes d'insécurité.
Parfois la science-fiction va dans l’incroyable en inventant
un univers complet et fait preuve d’énormément de créativité visuelle pour
donner vie à quelque chose de complètement inventé. D’autres fois, il injecte
notre réalité d’un seul élément sci-fi tout simple qui vient changer autant de
petits détails de la vie de tous les jours qui vont jouer sur notre relation
plus large avec notre environnement.
La finale de la première saison de Black Mirror ne fait que concrétiser et
rendre infaillible la mémoire des gens en implantant des machines
enregistreuses dans le cerveau de chaque individu. Une simple pièce de
technologie vient changer radicalement notre rapport aux souvenirs et l’épisode
s’intéresse à une familière histoire de tension maritale, de paranoïa et d’adultère,
faisant de cette finale l’heure la plus terre-à-terre de la série à ce point.
Avec peu de dialogues et beaucoup de regards, on
comprend rapidement que la vie de couple de Liam (Toby Kebbell) et Ffion (Jodie
Whittaker) ne va pas particulièrement bien. Au milieu d’une soirée avec les
amis de Ffion, les moments de malaises s’étendent et le courant semble passer
entre cette dernière et un ancien ami, Jonas (Tom Cullen), possiblement un peu
plus pour elle. Dans notre réalité, une situation de malaise prend place et par
la suite, selon la confiance et la relation entre des époux, le souvenir s’éloigne
et ne devient que cela, un souvenir. Pour Liam, la tension, les regards, les
sourires et réactions de sa femme à l’égard de Jonas ne s’en vont réellement
jamais puisqu’il peut les visionner à n’importe quel moment de sa journée,
obsédant sur chaque détail qui vient supporter sa théorie.
Dans un revirement intéressant, l’épisode est exempt d’écrans
noirs (en dehors d’un clin d’œil en premier plan) ou de réseaux sociaux,
préférant resserrer son sujet sur un drame domestique qui n’implique que
quelques personnes. Dans un monde où nos souvenirs sont constamment avec nous,
personne n’écoute de programme de fiction, de pornographie ou ne semble
communiquer en dehors des rencontres face-à-face. Tous ne vivent qu’avec leur
passé comme source de distraction, pouvant facilement se perdre dedans en y
donnant trop d’importance.
Pour Liam, à tendances jalouses –et possiblement
alcoolique, les choses deviennent rapidement problématiques et en se basant sur
trois phrases et quelques sourires, il se met à imaginer toutes sortes de
choses. Ce drame compréhensible mène le scénario et, encore une fois, la
technologie ne fait qu’exacerber une tendance qui était déjà présente chez l’humain
et lui donner forme concrète. Le « Grain » (nom donné à la puce
enregistreuse) n’est pas le problème en soi, mais ce sont plutôt les vices de
Liam qu’il peut beaucoup plus facilement entretenir. Le malaise est omniprésent
tout au long et la tension ne fait qu’empirer à mesure que les choses ne se
règlent pas, mais comment pourraient-elles?
Dans l’épisode sans doute le plus dramatique et vrai
de la saison, Black Mirror confirme
qu’avec un intelligent mélange des genres, il peut sans arrêt offrir quelque
chose de nouveau tout en gardant son thème de relation aux technologies et le
rôle que on leurs attribuent dans notre vie. Il est difficile de blâmer une
pièce de technologie qui fut inventée, construite et achetée par un humain,
surtout que les actions quelle « cause » sont aussi entreprises par
des individus.
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