Directeur : Paul King
Réalisé en 2014. Avec : Ben Whishaw (Roooooaarraraarrrr!), Hugh Bonneville (Mr. Brown), Sally Hawkins (Mrs. Brown) et Nicole Kidman (méchante Taxidermiste).
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=7bZFr2IA0Bo
Réalisé en 2014. Avec : Ben Whishaw (Roooooaarraraarrrr!), Hugh Bonneville (Mr. Brown), Sally Hawkins (Mrs. Brown) et Nicole Kidman (méchante Taxidermiste).
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=7bZFr2IA0Bo
L’adaptation d’un
classique régional consiste en une marche sur une corde raide, tentant de faire
l’équilibre entre l’aspect original et historique qui constitue le cœur de
l’histoire tout en modernisant le conte afin de le rendre accessible à un
nouveau public. Paddington offre un
merveilleux conte qui redore le blason de l’icône britannique tout en offrant
l’argument de sa pertinence contemporaine en faisant de son conte une histoire
d’immigrant. Dans notre monde occidental qui évolue sans arrêt vers le multiculturalisme,
la présentation très accessible aux enfants d’un ours qui apprend à un père de
famille surprotecteur à ouvrir son cœur à « l’étranger » est très
approprié et le fait qu’ils arrivent à rendre ce récit si touchant et ses
personnages si attachants ne fait que rendre encore plus fort l’impact du petit
ours.
L’absurdité de la
prémisse rappelle une époque où les contes fonctionnaient beaucoup plus au
niveau symbolique et narratif que logique. L’histoire d’un ours péruvien ne
s’alimentant que de marmelade qui débarque en Royaume-Uni suite à un
tremblement de terre serait probablement considérée comme particulièrement
étrange de nos jours. Lorsqu’on y pense, cette prémisse est très farfelu,
surtout considérant les réactions des humains qui font face à un ours parlant
affublé d’un vieux chapeau, puisqu’ils sont loin d’en faire une histoire. Par
contre, grâce à un entourage touchant et bien défini et un univers légèrement
surréel (la méchante taxidermiste a les ressources et le savoir-faire de James
Bond), il devient rapidement facile d’accepter ce film et de s’intégrer dans la
maison des Brown.
Paddington est un de ces
fameux personnages dont Film Crit Hulk parle lorsqu’il écrit sur la question
des arches de personnages qui sont loin d’être obligatoires. Le jeune ours
innocent est plein de bonne volonté, d’enthousiasme et de chaleur envers les
gens qui l’entourent dès le départ et reste de cette façon jusqu’à la
conclusion. C’est la famille Brown qui évolue au contact du nouvel arrivant,
montrant de quelle façon nous pouvons apprendre et évoluer grâce à la diversité
et à l’accueille internationale plutôt que de traiter de la façon dont les
occidentaux ont tant à offrir aux peuples « moindres » et « peu
civilisés ».
C’est cet attachement
collectif qui rend le film si touchant. La dynamique principale entre l’ours et
chacun des membres de la famille est rapidement établi et si clairement
connecté au cœur thématique d’ouverture aux différences que malgré l’accueil froid
de la ville, l’espoir que tout ira bien pour le protagoniste revient
rapidement. Cette certitude ne vient pas seulement d’une vie entière de
consommation cinématographique qui m’indique qu’évidemment tout ira bien pour
l’ours, mais plutôt de l’attitude de Paddington qui s’efforce sans arrêt de
toujours prendre les choses de la façon la plus optimiste et raisonnable
possible, développant notre confiance en son jugement. L’univers sert de
coussin de sécurité qui prend toujours en charge l’ours, peu importe la
situation malencontreuse dans laquelle il se retrouve, puisque Karma! Par
contre, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’enjeux ou de tensions.
Un moment spécifique est
digne de mention. Je ne vais pas trop m’étendre sur la question, puisque je mentionne
l’événement dans le contexte d’un texte que j’ai lu sur la scène qui élabore
beaucoup plus. J’avais lu le texte avant d’aller voir le film et ainsi, lorsque
je sentais que la scène dont il est sujet arrivait, je me suis dit
raisonnablement, en pleine conscience « oh, c’est la scène dont il parlait
qui lui a fait c….OH MON DIEU IL VA TOMBER!.....oufff.. » Le moment était
si fort qu’il a complètement interrompu ma réflexion sur la supposée puissance
du moment, me faisant réalisé à quel point j’étais attaché à l’ursidé qui ne
peut s’empêcher de se mettre les pieds dans les plats. Par contre, parlant des
embuches du héros, j’ai trouvé que les longues séquences de péripéties
visuelles suite à ses maladresses avaient tendance à s’étirer au point et
perdaient de leur effet. Cela étant dit, je suis parfaitement conscient qu’il
existe un public cible pour lequel le film fut réalisé qui apprécie beaucoup
plus l’ampleur des gags. Je ne ressens jamais le besoin de justifier la
longueur des scènes d’actions dans mes films d’arts-martiaux, alors ce n’est
qu’une question de goût plutôt qu’une critique spécifique. De plus, tout ce qui
rend le public en bas âge plus enclin à écouter que l’amour, la famille et
l’attachement transcende toute notion d’ethnicité ou de frontières obtient une
passe dans mon livre.
En conclusion, j’ai été
touché, amusé (« some kind of…tiny police bear! ») et ému par une
histoire vieille comme le monde, les aventures d’un ourson péruvien en quête
d’une famille et de marmelade! Ne vous laissez pas détourner par le marketing
destiné principalement aux enfants et faites comme Hugh Bonneville, donnez une
chance à ce petit ours. En bonus super
spécial, Ben Whishaw fait la chose que j’apprécie le plus qu’il fasse :
offrir des segments narrés par sa voix-off qui lit de la correspondance!
MUK
Aucun commentaire:
Publier un commentaire