Directeur : Spike Jonze
Réalisé en 2013. Avec : Joaquin Phoenix (Theodore), Scarlett Johansson (Samantha) et Amy Adams (Amy).
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=WzV6mXIOVl4
Dans un monde cynique où
tout semble aller pour le pire, où les discours contradictoires qui déclarent
que nous sommes plus/moins connectés que jamais s’entrechoquent et notre futur
semble de moins en moins brillant, Spike Jonze offre une histoire d’amour tournée
vers un avenir qui offre une lueur d’espoir. Her débute avec la prémisse qui supplie que tous la parodient et se
l’approprie complètement dans un film touchant et sincère. La relation entre
Joaquin Phoenix et Scarlett Johansson est une des dynamique de couple les plus
complexes et vivantes qui aient vue le jour au grand écran.
Theodore est en processus
de divorce. C’est un être solitaire très sensible qui écrit des cartes d’occasions
spéciales pour des clients comme boulot.
Il tombe un jour par hasard sur une promotion pour un nouveau système d’opération
(OS) qui promet d’offrir une toute nouvelle expérience digitale. Samantha
apparait donc dans son système informatique d’abord comme une sorte de SIRI du
futur pour se développer en quelque chose (ou quelqu’un) de beaucoup plus
complexe. Cette intelligence artificielle se développe d’une telle façon qu’elle
et Theodore tombent amoureux.
Il est si facile de se
moquer de cette idée et il est possible de voir arriver la morale grosse comme
un camion « il faut se délaisser de toute interface digitale, puisque ces
relations ne sont pas vraies », mais Her est beaucoup plus
intelligent que cela! Samantha est aussi artificielle que le film qui met en
scène son histoire et pourtant cela ne rend pas les émotions ressenties par l’audience
moins vraies, comme celles ressenties par Theodore à son égard. Le film
approche des idées très complexes et intéressantes, telle que la nature des
relations, leurs bienfaits, leurs limites et leur pouvoir transcendant le
logique et le concret. Il traite la relation entre les deux protagonistes sans
aucun jugement (puisque nous sommes dans le futur après tout, vous
rappelez-vous lorsque les rencontres en ligne étaient stigmatisées?), d’une
façon très naturelle et de son impact sur les deux.
L’environnement futuriste
représenté ici est si spécifique et particulier qu’il offre une vision de l’avenir
comme aucun autre auparavant. En mélangeant une touche d’espoir, de style très
contemporain, de rétro et le tout d’une façon assez réaliste. Tout semble à sa
place et rien n’est grandiose d’une façon qui impression, mais soulève la
question de son utilité. Le monde qui entoure le protagoniste est très propre,
multiculturel et semble prospère. Il prend en compte les réalités de notre
monde et y ajoute sa propre touche personnelle, le rendant aussi plausible que
magnifique et distinct. L’utilisation des technologies sont une déduction
logique du monde dans lequel on vie, sans être exagéré ou complètement farfelu.
C’est probablement une des représentations les plus crédibles de l’avenir qu’il
m’ait été donné de voir. De plus, le film n’attire jamais vraiment notre attention
sur cet aspect, il est secondaire à l’histoire, presque comme une arrière-pensée,
mais y amène tellement, puisque l’univers et l’histoire s’entremêlent dans un
même tout narratif et non deux élément distincts.
Les acteurs amènent tous
quelque chose à leurs rôles qui rendent chaque personnage un plaisir à l’écran.
Je suis abasourdi (et un peu effrayé) à l’idée d’imaginer que Joaquin Phoenix
peut être aussi terrifiant que dans The
Master ou Gladiator et se
retourner pour venir toucher mon noyau émotif avec sa vulnérabilité à l’état
brute qui me connecte à systématiquement chacune de mes relations de couple,
autant aux bons qu’aux mauvais moments. Scarlett Johansson offre, simplement
avec sa voix, tellement d’enthousiasme, de fébrilité et d’humanité qu’il semble
naturel de tomber en amour avec cette personnalité. Elle rit, jouie, pleure
avec toutes les imperfections et affectations d’une voix naturelle qui ajoutent
tous à la vérité de sa performance. Amy Adams, avec quelques scènes, crée une
des plus complètes et attachante meilleures amies de film d’amour.
En conclusion, Her est un film très humain à propos de
nos connexions dans un monde contemporain où les concepts standards de
relations est constamment en évolution. C’est un film subtil et très intime sur
l’immensité du pouvoir des relations interpersonnelles. Il est loin d’être
aussi tape-à-l’œil que beaucoup d’autre science-fiction, mais marque plus
profondément que beaucoup d’entre elles et cherche à révéler quelque chose de
très vrai à propos de la solitude et de notre désir de connecter.
MUK
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