mercredi 24 juin 2015

Caprice

Directeur : Emmanuel Mouret
Réalisé en 2015. Avec : Emmanuel Mouret (Clément), Virginia Efira (Alicia Bardery), Anais Demoustier (Caprice) et Laurent Stocker (Thomas)
Synopsis : Un homme se retrouve au centre d'un triangle amoureux lorsqu'il trompe la femme de ses rêves avec une pétillante rouquine.

Il est si pratique de pouvoir se déresponsabiliser de tout malheur qui nous arrive, lorsque nos problèmes de couples viennent d’éléments extérieurs et que l’univers semble déterminé de mettre un terme à notre vie amoureuse. Par contre, Emmanuel Mouret n’a pas à se préoccuper de ce genre de situation puisqu’il peut demeurer passif et indécis pendant 1h45 et tous ses problèmes vont se régler d’eux même sans conséquence sur sa belle petite vie où des femmes magnifiques se jettent dans ses bras, qu’il le demande ou pas. Caprice raconte l’aventure de Clément qui n’a rien à se reprocher puisqu’il est un si bon garçon!

Clément (Emmanuel Mouret) est professeur au primaire et amateur de théâtre. Il s’éprend tout particulièrement d’une magnifique actrice, Alicia Bardery (Virginie Efira), la femme idéale de laquelle il ne rate aucune performance. Un heureux concours de circonstances l’amène à être tuteur pour le neveu de cette dernière et lorsqu’il prend le courage de l’inviter à sortir, les choses se déroulent très bien et le bonheur parfait s’ensuit.

Rien ne pourrait déranger cette vie parfaite avec cette femme parfaite, sauf Caprice (Anaïs Demoustier), une jeune actrice amateur qui s’amourache de Clément. Il trompe sa gracieuse Alicia pour un soir seulement avec cette pétillante rouquine. Comment les choses-vont-elles s’arranger pour le pauvre Clément qui n’a rien à se reprocher puisque Caprice est clairement folle? Comment la situation pourrait-elle s’arranger sans qu’il n’ait à prendre une décision ou être proactif d’une quelconque façon? Il est pratique d’avoir un scénario qui nous décrit sans arrêt comme un charmeur incroyable dans ces situations.

Le mythe entier de « Clément », et la seule chose capable de nous convaincre de la plausibilité d’un tel scénario, serait la performance de Mouret qui s’écrit un rôle dans lequel il peut se permettre de traiter aussi mal deux femmes sans avoir l’air d’un parfait abruti (il échoue). Malheureusement, en dehors de ses talents de maladroit lorsqu’il est nerveux ou se bat avec des béquilles, son jeu ne prend jamais vraiment vie à l’écran. Il est endormi et détaché de tout ce qui se passe autour de lui, contrastant complètement avec les deux femmes investies dans un film, et un personnage, qui est tout autre que celui qui nous est présenté.

L’intrigue amoureuse se présente pendant les premières 30 minutes et le reste du long métrage s’étend sur l’indécise loque qui se retrouve dans la situation si fâcheuse d’avoir trompé sa copine qui prend incroyablement bien cette indiscrétion. Jamais n’est remis en question l’idée que cette histoire d’un soir n’est aucunement la faute de Clément, qui n’a absolument rien à se reprocher! Ce point est répété plusieurs fois dans le texte pour rester dans l’esprit d’un film qui tient fermement à cette idée. Sans le charisme ou la présence à l’écran nécessaire, il ne reste à Clément que ses éternelles bonnes intentions. Il est un gentil garçon maladroit et nerveux qui ne veut jamais de mal à personne, ainsi, il mérite le pardon et tout ce qu’il désire, ou du moins la femme parfaite.

Les actrices principales évoquent beaucoup de sympathie, puisqu’elles se retrouvent avec des rôles qui ne servent que l’évolution de l’homme au centre du triangle amoureux. Anaïs Demoustier jouait avec autant de conviction une personnage malmenée par le scénario qui devait convaincre à elle seule qu’il y avait une présence dont elle tombait amoureuse. Elle amenait du charme à une figure qui devait agir de façon excentrique parce que le scénario exigeait d’elle qu’elle soit folle. De son côté, Virginie Efira n’avait absolument rien à interpréter en dehors d’une idyllique présence qui existe pour récompenser le protagoniste d’être si gentil.


Lorsqu’on nous dit plus souvent à quel point il est charmant que de fois où on le ressent vraiment, il y a un problème. Le protagoniste est entouré de personnages tous beaucoup plus intéressants ou…présents, qui sont amis ou amoureux de cet individu, en étant tous des êtres plus digne d’intérêt. Caprice est un anneau de gens qui gravitent autour d’un centre dont la masse est si insignifiante que rien n’arrive à prendre forme.

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