Directeur : Toa Fraser
Réalisé en 2014. Avec : James Rolleston (Hongi), Lawrence Makoare (Le Guerrier) et Te Kohe Tuhaka (Wirepa)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=LKy7Q50tJ84
Réalisé en 2014. Avec : James Rolleston (Hongi), Lawrence Makoare (Le Guerrier) et Te Kohe Tuhaka (Wirepa)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=LKy7Q50tJ84
Les films d’arts martiaux
offrent, à leur meilleur, un regard intéressant sur une forme de combat qui
fonctionne à un niveau psychologique. Comme le karaté de Mr Miyagi ou le
kung-fu de Jackie Chan, ils représentent un équilibre entre l’esprit et le
corps, une représentation manifeste de l’état d’âmes dans l’art du combat. The Dead Lands met en vedette l’art
martial Maori, dont j’ignore tout de, en dehors de ce film, et à travers
quelques scènes d’actions impressionnantes donne un portrait d’un monde
néo-zélandais pré-colonial où le cycle de violence perpétue les conflits entre les
individus et les tribus et où les formes de combats font partie considérablement
de leurs vies. Tout ce contexte entoure une histoire centrale de parcours d’un
héros très classique qui manque l’énergie et l’originalité que nous offrent les
combats ou le personnage du mentor.
Hongi est le fils du chef
de clan qui se retrouve sous le mauvais œil d’un prétentieux guerrier ennemi.
Après avoir tenté (et échouer) de le blâmer pour la désécration d’un lieu sacré
afin de déclencher une guerre entre tribus, il prend sur lieu de contourner
toute prétentions politiques et de simplement exécuté l’ensemble du village
durant la nuit. Le héros survit après avoir assisté au meurtre de son père et s’échappe
dans la forêt, jurant d’obtenir vengeance sur cette attaque. Il rencontre une
légende locale, un vieux guerrier solitaire qui hante la forêt, précédé par les
chuchotements de ses exploits au combat qui font frémir ses adversaires. Le
jeune garçon, qui est loin d’avoir l’étoffe du parfait guerrier, devra donc
apprendre, aux côtés de cet individu désillusionné par les réalités de la vie,
l’art ancien des arts martiaux pour obtenir ce qu’il désire le plus.
De prime abord, le maori
ne semble pas terriblement différent de combats brutaux où deux individus
tentent de se frapper avec des objets contondants sans trop de raisonnement. Mais
ce sont les petits détails et surtout l’attitude qui distinguent réellement cette
forme de lutte. Tandis que la majorité des arts martiaux au cinéma
(principalement asiatiques) mettent de l’avant le contrôle parfait et la maîtrise impeccable de sa personne, avec des mouvements nets, les doigts bien
serrés et droits qui y vont de coups secs et fluides, les guerriers des terres
mortes canalisent, avec leurs gestes et attitudes, la brutalité et la colère.
Les mains qui tiennent les armes et attendent l’attaque sont loin d’être immobiles,
tremblant sans arrêt, crispées avec tant de rage viscérale qu’ils pourraient
casser le manche de leurs armes s’ils n’exerçaient pas une once de maîtrise. Le
combat est autant coups et mouvements que théâtralité et intimidations,
utilisant autant leurs mains et leurs hachettes que leurs sourcils et leurs
langues. Le vétéran exhibe une confiance en lui à travers ses techniques d’intimidations
qui constituent une grande partie de sa légende. Les gens ont entendus qu’il
était puissant et indestructible et il agit comme tel, faisant des bruits de
langue à chaque coup et regardant l’ennemi de haut comme s’il n’avait aucune
chance, tandis que le groupe d’adversaires font une série de parures qui
ressemblent à une danse traditionnelle d’encouragements à leur frère qui met sa
vie en danger (qui évoque le très reconnu le Commando Ginyu.)
Le guerrier mentor qui
guide le néophyte est une création intéressante.* Un anti-héros qui a vécu les
pires atrocités et qui soulève ce qu’implique réellement cette légende, rendant
beaucoup moins glorieux ces actions passées et rajoutant au thème de ce cycle
de violence insensée, perpétuée dans des optiques « pacifistes ». Il
est sévère et aigri, mais son attitude détachée donne les seuls moments d’humour
au film, que ce soit avec sa constante déception des prouesses du héros ou les
insultes servant à déstabiliser ses ennemis. Comme tous les autres personnages,
il gagne en distinction visuelle grâce à l’impressionnant travail sur les
maquillages et les costumes, qui donnent à chacun leurs traits et construisent
un univers crédible (bénéficiant aussi de la sauvage nature resplendissante de
la Nouvelle-Zélande).
En conclusion, la formule
offerte est assez classique, mais avec des ingrédients justes assez savoureux
pour donner à l’expérience une touche qui justifie son existence. De plus, la
morale ultime est rafraichissante et beaucoup plus responsable que la majorité
des films d’arts martiaux qui mettent en scène autant de violence et donne une résonnance
thématique à l’ensemble de l’histoire. Le protagoniste est assez peu
remarquable, tombant directement dans l’archétype du noble héros qui devient un
homme, mais il est encadré par une autre sorte d’archétype qui est exploré avec
plus de profondeur et agrémenté d’assez de touches intéressantes pour le rendre
mémorable, ce qui pourrait être dit pour le film dans son ensemble.
MUK
*Interprété par une légende de la Terre du Milieu, l'homme derrière Lurtz, le Roi-Sorcier et Gothmog (le général orc qui crache sur les projectiles de trébuchets lors de l'assaut de Minas Tirith).
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