lundi 16 mars 2015

Astérix : Le domaine des dieux

Directeurs : Louis Clichy et Alexandre Astier
Réalisé en 2014. Avec : Roger Carel (le classique Astérix), Guillaume Briat (Obélix) et une parade de comédiens français.
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=U6y63JW_qv0



Celui qui élabore une histoire d’Astérix fait toujours face à un obstacle majeur : construire une tension dramatique autour d’un groupe d’individus capables de prouesses physiques dignes des Dieux. La magie de Panoramix offre au village un avantage absurde en leurs offrant des pouvoirs surnaturels, que ce soit la force ou la résistance surhumaine, le contrôle sur la nature ou la météo ou la capacité d’arborer une série de rayures violettes et jaunes comme couleur de peau. Le domaine des dieux résout malignement ce défi en plaçant d’abord des civils innocents entre les gaulois et leur cible pour ensuite faire de leur cupidité et arrogance l’ennemi à vaincre. Le conflit à résoudre se retrouve donc autant autour du village que dedans. Ceci démontre une véritable compréhension et un amour évident pour le village peuplé d’irréductibles gaulois qui résistent encore et toujours à l’envahisseur. Le film est un vibrant hommage aux bande-dessinées* classiques et comprend le plaisir qu’il est possible d’avoir lorsqu’on maîtrise bien cet univers très distinct.


Le peuple romain, en la personne de César, décide de forcer le peuple barbare à se moderniser en rénovant la forêt avoisinante en complexes de luxes pour civils romains. D’innocents esclaves se fendent d’abord à la tâche et ensuite des civils emménagent dans les logements, ce qui empêche les gaulois d’utiliser leur technique habituelle contre les romains (cogner). Cela permet ainsi au trio de héros de faire usage de leur ruse, une autre caractéristique souvent présente dans les meilleures histoires d’Astérix. Il ne faut jamais oublier que même si nous avons affaire à des guerriers barbares, Astérix et Panoramix démontrent souvent qu’ils sont probablement deux des plus intelligents individus dans le monde connu, un contexte familier à Alexandre Astier, le père de Kaamelott où tous sont des idiots incapables sauf 1.

Adaptant une de mes histoires favorites de la série, le film ne se contente pas de transposer les images à l’écran, mais s’approprie l’histoire et pousse même plus loin certains des points de la bande-dessiné, rendant encore plus fort les messages. Ils optimisent pleinement le médium et amènent à l’écran un film vibrant, coloré et plein de vie. L’atout de la potion magique qui donne une force surhumaine est pratique en bande-dessiné, puisqu'il permet de contourner facilement les combats en réglant la chose en un seul coup et une seule case.  Cela enlève par contre toute tension aux combats. Le film offre ce qui est pour la première fois, selon mes souvenirs, une bataille sans potion magique et c’est excitant de voir pour la première fois les guerriers barbares faire un usage de leurs véritables talents de guerriers. Les scènes d’actions sont créatives et claires et le montage est dynamique, justifiant entièrement l’adaptation.


En conclusion, il est clair que cette nouvelle version d’une aventure d’Astérix est faite avec un grand amour pour cette œuvre classique de la bande-dessinée, qu’elle sait rendre plaisante en amenant beaucoup d’enthousiasme à l’entreprise. C’est un film qui saura amuser autant petits que grands avec un humour qui nous amène d’un éclat de rire à un autre, toujours avec un sourire en coin.

MUK

*Caricatures racistes archaïques incluses.

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