Directeur : Adam Egypt Mortimer
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=7Stqfg3rGgg
Synopsis : Dans un camp pour jeunes à problèmes, une série de suicides et mutilations cachent probablement quelque chose de beaucoup plus sombre.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=7Stqfg3rGgg
Synopsis : Dans un camp pour jeunes à problèmes, une série de suicides et mutilations cachent probablement quelque chose de beaucoup plus sombre.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.
Le récent We Are Still Here était si fasciné par
les classiques et piliers du genre qui l’ont précédés qu’il a oublié d’ajouter
au mélange, se contentant de recréer, au meilleur de ses capacités, le
sentiment de ce qui est venu avant lui. Some
Kind of Hate n’a pas de tel problème. Malgré une mise en situation
classique qui donne l’impression de déjà vu en première partie, à mi-chemin, il
retourne le concept à l’envers pour réellement plonger au cœur de son sujet et
offre ainsi une approche nouvelle au genre « slasher ».
Ouvrant dans un contexte
familier d’histoire adolescente, Lincoln (Ronen Rubinstein) est maltraité par
ses camarades de classe et lorsqu’ils poussent les choses trop loin, il décide
de se venger et poignarde son tourmenteur au visage à l’aide d’une fourchette.
Il est immédiatement envoyé en camp pour jeunes à problèmes, isolé dans le
désert, où un scénario similaire se reproduit, sauf que cette fois-ci les
choses vont beaucoup plus loin qu’une simple fourchette et Lincoln n’est pas le
coupable du crime.
Avec des stéréotypes d’intimidateurs
unidimensionnels qui se laissent détester, le scénario fait bouillir la haine
et lorsque cette frustration a suffisamment mijotée, il la relâche au plus
grand plaisir de son public. Ce début serait satisfaisant en soi, mais le film
décide d’aller plus loin et suit cette colère et y va jusqu’au bout, afin d’en
observer les conséquences logiques, jusqu’à même lui donner voix et corps. C’est
lorsque le film se désintéresse presque entièrement de son protagoniste
(ordinaire en soi) pour s’intéresser à l’esprit vengeur, interprété par la
jeune et talentueuse Sierra McCormick, qu’il prend forme et devient un
véritable tour de force.
Dans la construction
progressive de cette force de colère qui n’apparait pas avant une bonne
demi-heure, les scénaristes, Brian Deleeuw et Adam Egypt Mortimer (aussi
réalisateur), révèlent le véritable intérêt du film et, par conséquent, une
grande profondeur thématique. Une créature faite de tant de douleur et de haine
qu’elle s’approprie celle des autres pour la rediriger vers eux, un esprit si loin
de toute notion de confort ou d’amour que la guérison semble être l’acte le
plus douloureux qu’elle accompli de tout le film.
Toute cette profondeur
permet de s’associer et même de développer une certaine empathie pour l’ennemi
et ses motivations. Cet aspect compréhensif va même jusqu’à questionner notre instinct
de vengeance primal et l’inclut dans le cycle de cette violence qui est
perpétué lorsque la douleur et la haine prennent le dessus pour ne devenir que
la seule chose possible. Cette rage impuissante face à l’injustice est
parfaitement compréhensible, mais jusqu’à quel point?
Chaque personnage, même
secondaire a droit à une certaine nuance et ainsi tous deviennent vite plus
intéressant que le protagoniste, mais cela n’affecte pas tant le film puisqu’il
est loin d’être la star du film. Avec une violence qui est à la fois
cathartique et légèrement malfaisante, Some
Kind of Hate touche à un sujet difficile avec courage et réussit à soulever
un problème social tout en créant une œuvre de qualité à ajouter au genre.
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