dimanche 2 août 2015

Love & Peace

Directeur : Shion Sono
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=2oHwr88M0iY
Synopsis : Un musicien ambitieux et sans talent se retrouve sous le charme magique de sa fidèle tortue à qui il doit son succès.
Vu dans le cadre de Fantasia 2015.

Il est difficile de savoir par où approcher Love & Peace. Le scénario prend tellement de détours inattendus et saute tant d’un genre à l’autre sans crier gare que les angles d’approches sont multiples. Présenté comme une histoire classique de montée vers la gloire, avec le prix inévitable d’un trop gros égo, le tout prend un détour pour s’investir grandement dans un conte de noël aux pincées de Toy Story 2 et terminer sur les feux d’artifices d’un film de Kaiju (film de monstres géants japonais, popularisés par Godzilla).

Si l’intrigue éclectique ne vous attire pas, rester en loin, puisque le long métrage ne s’excuse jamais pour ce qu’il est et n’hésite à pousser le plus loin possible ses concepts complètements loufoques. C’est un drame fantastique pour enfants (de noël!) et s’amuse énormément avec toutes les idées que cela implique.

Ryoichi est un perdant. Un musicien amateur qui travaille dans un bureau où il se fait constamment ridiculiser pour tout et rien. C’est un has-been qui n’a jamais été quoi que ce soit, un homme aux gigantesques ambitions qui n’a rien pour lui. Un jour, sur un coup de tête il décide de s’acheter une tortue qu’il baptise Pikadon (croyant à tort faire hommage à un kaiju) sur laquelle il met toute la pression de ses ambitions ratées et de sa malchance quotidienne. Pikadon est celui qui va lui amener succès et gloire! Jusqu’à ce que, sous la pression de ses pairs, il décide de jeter sa seule amie aux toilettes.

Il faudrait plusieurs paragraphes pour entrer dans les complexités de l’intrigue, mais pour faire court, Pikadon tombe sur une famille prête à le recueillir dans les égouts qui lui permettent aussi de réaliser les vœux de son maître. C’est dans ce repaire des jouets et animaux abandonnés que les couches thématiques se mettent à se superposer pour offrir une large histoire sur l’ambition, l’égo et ce désir humain d’en vouloir toujours plus et les conséquences sur l’entourage.

Malgré la lourdeur apparente de thèmes, ils sont approchés avec des sensibilités si ludiques et colorées, que le film ne donne jamais l’impression d’être moralisateur. Ce message est enrobé d’une papier-cadeau de pop japonais si accessible et amusant qu’il donne fait du film d’abord et avant tout un divertissement familial. L’appréciation des adultes n’est pas retirée pour autant le scénario ébahi à chaque tournure saugrenue qu’il entreprend et impressionne encore plus par l’attention apportée à chaque virage.

Pour faire simple, on se demande plus qu’autre chose, tout au long du film, «vont-ils vraiment aller jusque-là? » et la réponse est toujours un oui résonnant. Et le tout est accompli avec tant d’énergie, de bonne volonté et de confiance qu’il est difficile de ne pas être charmé par cette aventure hétéroclite. 

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