Directeur : Sean Baker
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=ALSwWTb88ZU
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=ALSwWTb88ZU
Synopsis : à sa sortie de prison, une prostituée transgenre entreprend de retrouver son copain/proxénète qui a profiter de son absence pour s'offrir quelques aventures.
Tangerine
contient deux angles d’approches intéressants, tous deux peu conventionnels :
son sujet et sa méthode de tournage. En plus de toucher au milieu de la
prostitution, un environnement rarement représenté au cinéma sans être condamné
ou jugé d’une quelconque façon, il va plus loin et s’investi dans la
sous-culture de la prostitution transgenre. L’ensemble tourné avec seulement
trois iPhones rajoute à l’intérêt de l’expérience et construit un tout réussit
et différent qui ne laisse jamais paraitre son budget dérisoire.
Après avoir passé
quelques semaines en prison, Sin-Dee (Katina Kiki Rodriguez) apprend que son
copain (et proxénète) a eu quelques aventures durant son absence. Déterminée et
très en colère, elle prend d’attaque les rues de Los Angeles afin de trouver le
salaud et cette « fish » (terme péjoratif pour désigner une femme
cisgenre). Sans se concentrer exclusivement sur l’aventure de Sin-Dee, le
scénario prend parfois certain détours pour raconter d’autres histoires
tangentielles dans cette petite communauté rarement représentée.
C’est dans ce regard
franc de ce monde que le film réussit le mieux. Avec une mise en scène très
tactile et un regard qui n’hésite jamais à se tourner aussi vers le moins beau,
l’immersion est totale et poignante. Le jeu de l’actrice principale est féroce
et honnête, étant autant capable d’être charmante que violente et détestable,
faisant progressivement transition de l’un à l’autre tout au long du film. Les
personnages mettent de l’avant des émotions grandioses et explosives, mais si
crus et nus qu’elles ne font jamais mélodramatiques ou poussées à l’excès.
L’utilisation des iPhones
permet de donner au film ce que la caméra épaule des films d’horreurs à la
première personne (Blair Witch Project,
Cloverfield) veut accomplir, sans le
côté dérangeant du brassage qui souligne à gros traits la présence d’une caméra.
Ces petits téléphones utilisant de simples « steady-cam » amènent
toute la proximité, l’immédiateté et le réalisme, sans être trop dérangeantes
dans leurs mouvements superflu d’amateurs qui ne savent pas comment tenir une
caméra. De plus, le filtre de lumière rehausse les textures et les contrastes d’une
telle façon que tout semble particulièrement coloré, parfait pour Los Angeles. Tout
est plus chaud et sale, mais coloré et vivant.
Ainsi, racontant une
modeste histoire de frustration, d’amour et d’amitié qui se déroule en un seul après-midi,
Tangerine se démarque en mettant de l’avant
un milieu nouveau et rafraichissant. La technique de tournage très moderne met
vraiment de l’avant ce qu’il est possible de faire de nos jours, avec l’avancé
d’une technologie qui permet de présenter un produit professionnel et qui arrive
à y ajouter de la substance.
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