vendredi 19 août 2016

Kubo and the Two Strings

Directeur : Travis Knight
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=p4-6qJzeb3A
Synopsis : un jeune garçon (Art Parkinson) part à l'aventure afin d'échapper à son grand-père et trouver l'armure qui lui permettra de vaincre ce dernier.


Depuis quelques années, Laika se construit discrètement une des filmographies les plus solides de tous les studios d’animations (et même studios tout court) contemporains. Boxtrolls ayant fait le moins de vagues, leurs deux autres films, Coraline et ParaNorman, sont aujourd’hui considérés des classiques du cinéma en arrêt-sur-image (ou « stop-motion »), un style qui vieillit beaucoup mieux que toute image de composite qui domine le marché. Peaufinant sans arrêt leur technique (avec des imprimantes 3D et des intégrations subtiles et judicieuses d’animations générées à l’ordinateur), ils ont potentiellement produits en Kubo and the Two Strings un chef-d’œuvre moderne.

À la fois épique et intime, Kubo est une histoire d’aventure au modèle classique qui établit très rapidement les grandes lignes de son récit pour ensuite en réussir chacun des petits détails d’une main de maître. Kubo est un jeune garçon borgne qui passe ses journées à s’occuper de sa mère et raconter des histoires aux villageois à l’aide de son instrument magique qui insuffle la vie à des pièces d’origami. Chaque jour, il doit rentrer avant le coucher du soleil puisque son grand-père, le Moon King, et ses tantes, le traquent désespérément pour arracher son œil restant. Dans un monde aussi resplendissant, il est crédible que la plus grande menace imaginable soit la cécité! Un événement déclencheur plus tard, notre protagoniste se retrouve dans une quête à travers vallées et montagnes pour retrouver 3 pièces d’une mythique armure qui lui permettra de reprendre le contrôle de sa vie.

Utilisant son cadre narratif de conte, le scénario le ficèle à un propos qui lie les histoires que l’on se raconte à nos souvenirs des gens décédés et aux leçons qu’ils nous laissent, créant un récit d’une grande maturité sur le deuil et l’acceptation. Mais avant d’être touchant et sensible, le film est drôle et créatif comme tout bon conte le doit! La troupe d’aventuriers développe un rapport donnant envie de traverser des dizaines de quêtes épiques en leur compagnie. De plus, le style d’animation ajoute à chaque aspect de l’univers un réalisme marquant, que ce soit les paysages ébahissant, les tantes terrifiantes, les luttes grandioses ou les petits moments de rapprochements et de tendresse.

Avec une histoire pleine de sincérité, Laika construisent et animent image-par-image une ode aux contes et légendes, la façon dont ils forgent le passé et les gens qui les peuplent. Après 4 films et aucun échec, quand est-ce que nous nous mettons à parler de Laika comme nous le faisions de Pixar il y a quelques années?

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