Goran

Directeur : Nevio Marasovic

Réalisé en 2016. Bande-annonce : à éviter, faites moi confiance.

Synopsis : La vie bien tranquille de Goran est chamboulée par divers incidents éléments externes qui ne cessent de s'empiler.

Vu dans le cadre de Fantasia 2016.

Sous certains aspects, Goran évoque le récent Big Bad Wolves, des histoires de masculinités autodestructrices qui s’entrechoquent pour mener à une finale des plus marquante. Si j’ai commencé Fantasia 2016 sur la pire note (Outlaws & Angels), je suis content de l’avoir terminé sur cette note incroyablement positive.

La vie est simple dans le petit village de notre protagoniste, Goran. Il conduit son taxi, se construit un sauna dans les bois avec son meilleur ami et prend la vie bien calmement. Il ne faut pas attendre trop longtemps pour que les tensions se pointent et, telles les meilleures scènes de Tarantino, on étire l’élastique au maximum de sa capacité jusqu’à ce que le tout explose de la façon la plus viscérale qui soit.

S’offrant comme une classe de maitre pour esquisser des dynamiques entre chacun de ses personnages pour ensuite donner aux acteurs le plus de place possible, Goran est modeste et subtil dans la construction de l’univers autour de son protagoniste. Tout au long du récit, des indices sont parsemés ici et là, sans jamais être pesant ou maladroit, sur les différents niveaux de chacune des relations. L’élégance et la simplicité avec laquelle le scénario absolument imprévisible se dévoile est impressionnante. Les malaises sociaux avec lesquels il joue son si identifiable que lorsque les silences s’étirent et les questions chargées se posent, nous sommes dans la pièce, avec eux, en train de vivre le poids des situations.

En conclusion, il est recommandé d’en savoir le moins possible lorsque l’on va voir Goran, pour que la surprise reste intacte. Lorsque l’on croit avoir saisi la direction, le scénario tire brusquement le tapis de sous nos pieds et le reste du film est un manège effréné vers une finale qui laisse bouche-bée.