mardi 16 août 2016

Sausage Party

Directeurs : Greg Tiernan et Conrad Vernon
Réalisé en 2016. 
Synopsis : une intrépide saucisse se met en tête de découvrir la vérité derrière la réalité qui régie les habitants de l'épicerie.


Il est difficile d’avoir une discussion sur Sausage Party sans toucher aux caricatures raciales avec lequel le film a tant de plaisir. Entre des mains plus maladroites, SP aurait été un long-métrage d’incroyablement mauvais gout qui n’aurait aucune place dans les salles de cinéma en 2016. Mais en poussant leur concept au maximum avec un propos intelligent et rassembleur (ainsi que juste assez de self-awareness)…ils restent un long-métrage de mauvais gout! Mais créent une comédie qui va là où aucun film d’animation n’a jamais été. 

Dans une épicerie typique, les aliments ne vivent que dans l’attente du moment où ils seront choisis par les « Dieux » pour être emmenés dans « L’au-dela ». Les dieux étant des humains et l’au-delà étant des cuisines, le public sait immédiatement ce qui attend réellement les personnages. Dès le début, un pot de moutarde au miel retourné par un client qui voulait simplement de la moutarde tente de prévenir les aliments, mais ils ne veulent rien entendre. Prenant un concept de Pixar (« des X qui parlent! »), l’équipe de scénariste le pousse jusqu’à la conclusion logique (à la saveur humoristique que l’on connait de Rogen & Goldberg) et ensuite vont plus loin encore. Ils créent ainsi une œuvre comme vous n’en verrez nulle part ailleurs.

Votre appréciation du film dépendra grandement de votre capacité à avoir du plaisir avec des gags de représentations qui ne sont plus tout à fait au goût du jour. Même si l’humour fonctionne à un niveau au-delà des simples blagues ethniques, elles constituent une assez grande partie du film pour qu’elles gâchent l’expérience de ceux qui n’y sont pas prêt. En plus des farces évidentes, ils font bon usage d’un monde peuplé d’aliment, avec autant de blagues de nourritures que vous puissiez imaginer!

 Il faut un certain temps d’acclimatation avec l’ouverture qui, vraiment satisfaite de son concept, nous en met plein la vue (et les oreilles) en à peine quelques minutes. Chaque allée est peuplée d’aliments associés aux diverses nationalités que nous retrouvons généralement dans un supermarché conventionnel (chinois, mexicain, etc.) avec les saucisses et pains à hot-dogs qui représentent les États-Unis. L’universalité des clichés permet au film d’éviter les accusations de racismes, un peu comme l’Europe d’Astérix & Obélix, où chaque nationalité est représentée d’une façon réductive, mais jamais de mauvaise foi (les saucisses américaines ont comme unique but de sortir de leurs emballages pour fourrer les pains). Le propos rassembleur et profondément humain (avec un commentaire religieux ficelé au concept) justifie le monde alimentaire, homologue à notre réalité, réduit à des fin humoristiques à des caricatures.

Le film mérite une recommandation si ce n’est que pour sa finale incroyable, qui vous laissera sans-faute bouche-bée. Chaque fois que je croyais que le film avait atteint son summum de démence, ils allaient une coche plus loin, jusqu’à la toute dernière scène qui promet une suite d’un tout autre niveau.

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