dimanche 1 janvier 2017

Mentions Honorables 2016

Liste de films pas tout à fait dans mon top 20, mais qui en étaient proche et méritent d’être célébrés ou mentionnés. Mon retour sur 2016 accomplit deux objectifs : me faire plaisir en parlant de films que j’aime et partager des recommandations pour l’année qui se termine. Ajouter 15 films à ma liste des favoris accomplit ces deux objectifs, alors je ne vois aucune raison de ne pas le faire! (Ordre alphabétique)

Débutant l’année en beauté, Charlie Kaufman nous a emportés dans un univers d’animation en volume (ou « stop-motion ») qui reflète la vision d’un homme constamment rongé par ses anxiétés. Après Synecdoche, New York et ses nombreux scénarios de qualité, Kaufman continue sa filmographie impeccable. Point bonus pour le meilleur moment musical de l’année avec Girls Just Wanna Have Fun.
Je ne serais pas fidèle à moi-même si je ne mentionnais pas le point culminant – à ce jour – de l’univers narratif Marvel qui s’étire sur des années et plus d’une dizaine de films. Amusant, excitant et même poignant, ils savent exactement ce que ces films ont besoin d’être et Civil War est  un exemple du mieux qu’ils peuvent faire.
Captain Fantastic
La meilleure interprétation de « Sweet Child O’ Mine » depuis Step Brothers.
Edge of Seventeen
Il faut célébrer un film qui ancre si profondément sa perspective dans le regard d’une jeune adolescente et puisse à la fois la critiquer, en rire, tout en la prenant au sérieux. Hailee Steinfeld démontre l’étendue de son jeu, autant comique que dramatique dans le meilleur film « d’ados » de l’année!
Rares sont les films cette année qui ont généré autant de discussion quant aux nuances et à la complexité du propos. Verhoeven joue comme un maître avec son ton, créant un objet curieux et séduisant et Huppert offre l’une des performances les plus nuancées et cryptiques de l’année. On en sort en n’étant pas certain d’avoir compris cette femme et je ne crois pas que nous étions supposés.
Seul Richard Linkater peut faire un film aussi maitrisé qui semble aussi simple et sans effort. Sans scénario apparent, les garçons de l'équipe de baseball profitent du dernier weekend de liberté en passant du temps ensemble tout en étant charmants et légèrement idiots. Le regard de Linklater est aussi subtil que toujours, permettant une rencontre en terrain neutre entre le sujet et son spectateur qui nous laisse nous faire notre propre idée de la situation.
Un autre coup de circuit pour Taika Waititi, qui sait mêler humour et charme avec simplicité. L’aventure du duo formé de Julian Dennison et Sam Neill nous emporte au cœur des denses forêts néo-zélandaises comme on aurait voulu que The Hobbit le fasse.
Jackie
Un portrait fascinant et complexe d’une femme digne et forte, avec une Natalie Portman qui fait forte compétition à Isabelle Huppert dans la catégorie d’actrice de l’année. Avec une trame sonore d’une compositrice à surveiller (Mica Levi) et une apparition surprise de Greta Gerwig qui ravit toujours.
La La Land
Une comédie musicale comme on les aime (pour ceux qui les aiment). Une merveille technique, des acteurs de forts calibres, une trame sonore marquante et des émotions plus grandes que nature font de La La Land le film à ne pas manquer en cette période des fêtes!
Enfin arrive-t-on à réussir un film « occidental » sincère sur la difficile crise identitaire d’un immigrant déraciné dont la vie de privilège n’arrive pas à effacer les tourments du passé. Les individus délocalisés sont de plus en plus courants et ce sont des conversations qu’il nous faudra avoir de plus en plus sur une planète en mélange culturel constant.
Un documentaire dans lequel Robin des Bois rencontre Danny Ocean!
Après un premier film bien plaisant, Nicholas Stoller revient avec une suite qui prend la sage décision de refaire la formule…mais pas trop. Ainsi, les éléments familiers que l’on aime sont de retour, mais les enjeux émotionnels sont différents et Zac Efron continue de grandir en tant que maître de la comédie.
Pays
Après Guibord s’en va-t-en guerre, Mommy et Embrasse-moi comme tu m’aimes, les films québécois dans une version légèrement altérée de notre réalité sont la valeur la plus sure de notre cinéma des dernières années. Pays prend place sur une ile-pays inventée au large des côtes canadiennes et s’intéresse à la place de 3 femmes dans le monde des négociations politiques. La perspective est intéressante et les subtils moments comiques font une réussite modeste du dernier film de Chloé Robichaud.
Qu’on aime ou qu’on déteste, Sausage Party laisse sa trace. Une comédie qui offense, mais qui utilise cette frustration pour souligner une absurdité de notre réalité. Il transpose le tout dans une épicerie « religieuse » pour en venir au propos le plus agressivement athée que j’ai vu au cinéma cette année.
Shin Godzilla
Comédie parodique surprise qui fut discrètement mise en salles pour seulement quelques soirs, Shin Godzilla est un objet fascinant et ambitieux qui se réapproprie la vedette du cinéma Kaiju pour la ramener à sa fonction première : le commentaire social sur la situation de l’État nippon qui l’a enfanté.

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