vendredi 24 juin 2016

The Neon Demon

Directeur : Nicolas Winding Refn
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=cipOTUO0CmU
Synopsis : une jeune arrive dans la grande ville pour faire sa place dans l'industrie de la mode.


Depuis Drive, Nicolas Winding Refn s’est trouvé une signature esthétique qu’il perfectionne d’une production à l’autre et rend chacun de ses films très identifiables. Amenant beaucoup à l’ambiance de ses deux long-métrages précédents, il utilise ici son style coloré pour parler de beauté et du physique, réel ou fabriqué, dans l’industrie de la mode. Au sens plus large, il parle aussi des attentes face aux apparences, une question qui fonctionne sur plusieurs niveaux pour Refn, considérant le style visuel si distinct dans lequel il s’est spécialisé au cours des dernières années. Son nom est devenu synonyme de certaines attentes et c’est ce dont il parle avec The Neon Demon.

Hypnotisant du début à la fin, le film évite l’évident piège de tomber dans l’objectification. Surtout avec un homme comme réalisateur, il pourrait facilement devenir répugnant et fétichiste. En dehors de moment clés justifiés, la caméra, menée par Natasha Braier à la direction photo, met en valeur la beauté et les femmes qu’elle regarde, sans devenir voyeuse ou inappropriée. Avec un rythme qui est à la fois lent et énergique, le long métrage est à la hauteur des attentes des bandes annonces, qui promettaient tant (un accomplissement à féliciter, considérant l’électricité qui s’échappe de cette campagne marketing). Il va sans dire que le film est magnifique.

Elle Fanning, qui a des petits rôles intéressants ici et là depuis quelques années, est une révélation. Elle évoque autant l’innocence d’une nouvelle introduite à un monde étranger que la maturité d’une jeune capable de tenir tête à ses « ainées ». Dans un ensemble rempli de personnages secondaires qui piquent la curiosité, Jena Malone se démarque dans chaque scène qui lui est attribuée. Elle incarne un personnage dont on croit saisir la façade, mais qui laisse deviner bien plus (comme le film!)

Le retournement offert en dernière partie risque de diviser les opinions, mais fonctionne parfaitement ici pour rendre littérales certaines des questions thématiques que soulève ce film. C’est lorsque l’on arrive aux dernières scènes que l’on réalise l’opinion que ce film à de lui-même et il devient hautement jouissif par la suite de décortiquer les implications de certains événements étranges. Trop en révéler gâcherait une part de l’expérience, mais Refn doit être assez fier d’un film qui se présente d’une telle façon pour mener son public vers une finale de ce calibre.

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