Directeur : Nicolas Winding Refn
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=cipOTUO0CmU
Synopsis : une jeune arrive dans la grande ville pour faire sa place dans l'industrie de la mode.
Depuis Drive,
Nicolas Winding Refn s’est trouvé une signature esthétique qu’il perfectionne d’une
production à l’autre et rend chacun de ses films très identifiables. Amenant
beaucoup à l’ambiance de ses deux long-métrages précédents, il utilise ici son
style coloré pour parler de beauté et du physique, réel ou fabriqué, dans l’industrie
de la mode. Au sens plus large, il parle aussi des attentes face aux
apparences, une question qui fonctionne sur plusieurs niveaux pour Refn,
considérant le style visuel si distinct dans lequel il s’est spécialisé au
cours des dernières années. Son nom est devenu synonyme de certaines attentes
et c’est ce dont il parle avec The Neon Demon.
Hypnotisant du début à la fin, le film évite l’évident
piège de tomber dans l’objectification. Surtout avec un homme comme réalisateur,
il pourrait facilement devenir répugnant et fétichiste. En dehors de moment
clés justifiés, la caméra, menée par Natasha Braier à la direction photo, met
en valeur la beauté et les femmes qu’elle regarde, sans devenir voyeuse ou
inappropriée. Avec un rythme qui est à la fois lent et énergique, le long
métrage est à la hauteur des attentes des bandes annonces, qui promettaient
tant (un accomplissement à féliciter, considérant l’électricité qui s’échappe
de cette campagne marketing). Il va sans dire que le film est magnifique.
Elle Fanning, qui a des petits rôles intéressants ici
et là depuis quelques années, est une révélation. Elle évoque autant l’innocence
d’une nouvelle introduite à un monde étranger que la maturité d’une jeune
capable de tenir tête à ses « ainées ». Dans un ensemble rempli de
personnages secondaires qui piquent la curiosité, Jena Malone se démarque dans
chaque scène qui lui est attribuée. Elle incarne un personnage dont on croit
saisir la façade, mais qui laisse deviner bien plus (comme le film!)
Le retournement offert en dernière partie risque de
diviser les opinions, mais fonctionne parfaitement ici pour rendre littérales
certaines des questions thématiques que soulève ce film. C’est lorsque l’on
arrive aux dernières scènes que l’on réalise l’opinion que ce film à de
lui-même et il devient hautement jouissif par la suite de décortiquer les
implications de certains événements étranges. Trop en révéler gâcherait une
part de l’expérience, mais Refn doit être assez fier d’un film qui se présente
d’une telle façon pour mener son public vers une finale de ce calibre.
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