mardi 21 juin 2016

Game of Thrones – S06E09 - Battle of the Bastards

Ça y est. Après tant de semaines, le tant attendu épisode du Battle of the Bastards est à nos portes! Avec un budget considérablement supérieure aux premières saisons, les attentes étaient hautes. Mais ils ont ramenés le réalisateur de Hardhome pour cette tâche difficile (Miguel Sapochnik), alors nous avions confiance. À quel point était-ce une réussite? Le secret de Sansa a-t-il tué beaucoup de monde ou juste un peu? Y a-t-il quelqu’un qui était triste pour Rickon Stark? Tant de questions à couvrir! Commençons tout de suite!


Avec quelque scènes de Meereen discrètement glissées en première partie, l’épisode s’est permis de conclure une bonne partie de l’intrigue de l’autre côté de l’océan avec grande efficacité. À ce point ci, j’ai l’impression que nous pourrions tous prédire, montre en main, chaque « moment de dragon ». Au nombre de fois que l’épisode arrête pour faire « checkez nos cools dragons! », chacun de ces moments est un tout petit peu trop long et trop satisfait de lui-même. Daenerys est arrivée avec son armée dans une ville que Tyrion semblait avoir sous contrôle, mais surprise, il a sous-estimé les esclavagistes et leur désir de garder leur mode de commerce qui les garde en haut de la pyramide sociale. C’était badass, c’était beau, c’était efficace et je n’ai pas grand-chose à redire sur le sauvetage de la ville en dehors de l’overkill qu’est une armée de Dothraki utilisé pour tuer une poignée de Sons of the Harpy.

Par la suite, dans l’union aussi très awesome de Daenerys et Yara qui se font une poignée de main de marins, un point thématique très discret fut glissé lorsque la reine demande qu’en échange de son aide, les Greyjoys laissent tomber leur mode de vie de pirates. En tant que conquérante, demander à un peuple d’abandonner leur culture (« We do not sow », thats litterally what theyre all about) risque de revenir la mordre, s’il y a une chose que notre histoire des colonisations m’a appris. C’était le même problème lorsqu’elle a fait fermer les fighting pits de Meereen et nous avons vu comment ça l’a bien été! De plus, la question des Dothrakis n’a pas été soulevée, mais ils ont aussi un mode de vie de conquérants qui ne laissent pas grand-chose sur leur passage (violent, pillent, prennent en esclavage, etc.) et va à l’encontre de beaucoup des politiques que la Mère des Dragons essaie d’imposer à tous.

Bon, maintenant que ça c’est fait, passons aux choses sérieuses. Cet épisode s’intéressait aux réalités de la guerre médiévale avec une grande intelligence. Beaucoup de gens meurent pour des causes « au-dessus d’eux », que ce soit pour leur seigneur, leur famille ou une divinité. Au moyen-âge, lorsque l’Église voulait des soldats pour ses batailles, personne ne parlait de conquérir ceux qui pensent différemment, mais plutôt de mission de Dieu. On donne aux guerriers des réputations de servant de l’Ordre (=Église) et ils deviennent des chevaliers en armure reluisante. La réalité est toute autre.

Lorsqu’on enlève tout honneur, gloire, loyauté, etc. qu’est-ce que l’on retrouve? Des  tas d’hommes qui essaient de s’entre-tuer au milieu d’un champ et il n’y a rien de propre là-dedans. La dignité prend le bord lorsqu’il faut marcher dans la boue et grimper une pile de cadavres pour aller vaincre son ennemi. Le rapport chef-serf change rapidement lorsque l’ordre des pouvoirs est débalancé ou que l’instinct de survie prend le dessus. Les indices étaient nombreux : les soldats des maitres d’esclaves qui abandonnent leurs maitres presque instantanément lorsque la possibilité s’offre à eux, Ramsay qui sacrifie ses propres hommes en tirant des flèches dans la mêlée (ce que Davos ne fait pas), les sauvageons qui, en essayant de se sauver, piétinent leur commandant et, probablement l’exemple le plus frappant, les chiens de Ramsay qui dévorent littéralement leur maitre après que celui-ci les aient affamés.

La mise en scène du combat était viscérale à un niveau qui avait rarement été vu à l’écran. Le chaos de la situation est mis de l’avant mieux que jamais à travers un plan séquence où le héros, Jon Snow, déambule à travers les chevaux qui courent dans tous les sens, frappant ce qu’il peut de son épée. C’est bien d’avoir des plans de bataille et un entrainement au combat, mais rien n’est certain lorsque l’on est au cœur d’un mush-pit de meurtres où tout se mélangent dans un blob brunâtre informe de corps boueux et ensanglantés.

La plus grande surprise de l’épisode fut le très petit nombre de décès. Oui, il y a eu des milliers de morts et la violence de la bataille nous a fait ressentir la brutalité d’un tel combat, mais en termes de personnages nommés, il y a eu un grand total de quatre morts.

-Rickon Stark auquel nous étions si peu attachés et dont l’impact est plus théorique (sur papier, il est l’héritier de Winterfell) que ressenti.
-Smalljon Umber meurt sous les dents de Tormund, ce qui me rend encore triste que cette série tue tous ses méchants les plus cools et intéressants.
-Ramsay dans un moment qui aurait pu être encore plus violent et explicite selon moi (je voulais voir son visage écorché avec les yeux sans paupières).
-Pour finir, Wun Wun, se fait transformer en hérisson pendant qu’il défonce l’entrée au château (le deuxième  personnage peu loquace qui se sacrifie pour une porte).

La frustration de l’épisode concerne la pauvre Sansa qui, avant son excellent moment de victoire bien méritée en fin d’épisode, garde de l’information pour aucune raison logique (en dehors de créer un moment badass surprenant pour la fin de l’épisode). C’est vrai que c’était badass et très The Two Towers-esque, mais n’empêche que cette décision a entrainée en dommage collatéraux la mort de la grande partie des armées de Jon. Oui, elle avait raison de prévenir Jon sur les minds games de Ramsay (et, ne l’ayant pas écouté, Jon perd gros), mais je ne peux concevoir d’aucune raison logique, supportée par l’épisode, qui justifie son secret.

« Nous ne pourrons jamais possiblement avoir plus d’hommes Sansa! Il faut attaquer! – En fait j’ai écrit une lettre à Littlefinger qui m’avait offert les Knights of the Vale... – C’est tu sûr qu’ils vont venir? – Non, j’ai été assez bête avec lui la dernière fois que j’y ai parlé. – Okay, eh bien on va envoyer quelqu’un s’informer de la situation avant de charger avec toutes nos troupes vers une mort certaine. – Mais leur arrivée serait tellement moins grandiose si on n’est pas en situation désespérée. – True that…Davos, we ride at dawn. »

Dernier épisode à venir! Le tribunal de Cersei, qui tient dans sa manche une carte secrète qui risque de retourner la situation de façon explosive! On va peut-être voir Bran? (Tower of Joy much, on DOIT voir Bran une dernière fois!) On deal avec les retombées de Meereen et Winterfell, il se passe des choses dans les Riverlands qui sont impossible à prédire avec des Freys, une Brotherhood, un Hound and stuff! Sam, Jorah et Brienne sont dans le décor! Prédiction plus ou moins aléatoire (et pessimiste) du nombre de morts (nommés) : 9!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire