vendredi 20 février 2015

What We Do in the Shadows

Directeur : Jemaine Clement et Taika Waititi
Réalisé en 2014. Avec : Taika Waititi (Viago), Jemaine Clement (Vladislav the Poker), Jonathan Brugh (Deacon), Stuart Rutherford (Stu, la vrai star du film) et Cori Gonzalez-Macuer (Nick, hes such a dick).


Les comédies sont semi-pertinentes à critiquer puisque l’humour est si subjectif qu’elles vont inévitablement plaire beaucoup plus à certains qu’à d’autres. Il est par contre possible d’observer d’un angle plus général qui détermine ce qui permet d’aider l’ensemble de l’œuvre à mieux ou moins bien fonctionner. What We Do in the Shadows, un faux-documentaire sur un trio de vampires vivants en Nouvelle-Zélande contemporaine, mine sa prémisse de toute blague possible sans aller trop profondément dans son histoire. Le produit fini est très agréable et drôle, mais ne réussit pas à marquer à un niveau plus profond.


Les trois colocataires sont des archétypes comiques, mais ils sont suffisamment développés pour qu’ils soient plus qu’une simple étiquette ou une caractéristique. Leur quotidien moderne n’échappe pas aux tensions que nous connaissons tous, que ce soit le manque de respect lorsqu’ils mangent quelqu’un sur le canapé de l’autre sans mettre de serviettes ou la vaisselle qui n’a pas été faite depuis 5 ans. L’humour venant de « choses quotidiennes sous une perspective de vampires sortis de sketchs » ne se fatigue étonnamment jamais et chaque aspect de leurs vies est touché. N’ayant jamais peur d’aller vers de nouvelles dimensions de leurs habitudes, c’est cette propulsion qui garde le film frais et amusant jusqu’à la fin. Par contre, c’est le manque de cœur thématique ou de vrai propos qui empêche réellement  ce film de transcender le statut d’une série de sketchs qui ont d’abord été diffusés sur internet avant d’être mis ensemble sous forme de long-métrage. Il faut par contre garder en tête que ce sont des sketchs hilarants.

Faute d’un thème (et pour être juste, le film n’essaie pas du tout quoi que ce soit dans le département), le film offre un groupe de personnages qui sont agréables et attachants, donnant un sentiment de « traîner avec des amis » à l’expérience. Ainsi, lorsqu’ils découvrent les magies des technologies modernes ou s’éprennent de Stu, nous sommes là avec eux en train de vivre leur enthousiasme ou inquiétudes (un moment particulièrement drôle qui vend bien leur camaraderie : n’ayant pas de reflets, ils ne peuvent voir ce dont ils ont l’air lorsqu’ils se préparent à sortir et doivent ainsi dépendre de leurs amis qui dessinent des sketchs grossiers de ce dont ils ont l’air).


Les acteurs sont tous excellents et jouent avec de forts accents qui rendent tout encore plus drôle sans empiéter sur la compréhension de leurs lignes, ce qui n’a pas dû être une mince affaire à maitriser. Les quelques effets spéciaux (principalement les envols) étaient intégrés d’une façon fluide et naturelle qui ne décrochait jamais du documentaire. Le film est assez effronté et imbu de lui-même (tout en faisant un clin d’œil au public) qu’il va même jusqu’à reproduire le combat dans le corridor pivotant de Inception, avec un résultat quand même surprenant, considérant le calibre et le budget du film.

En conclusion, What We Do in the Shadows est un film parfait à écouter en groupe d’amis avec des bières puisqu’il distrait et amuse et l’effet de groupe ne fait qu’amplifier exponentiellement ces caractéristiques. Avec des personnages auxquels on arrive à s’attacher (avec surprise), il explore tous les aspects de la vie de cette culture méconnue de la Nouvelle-Zélande nocturne et offre une solide heure et demi de gags constants.

MUK

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