Directeurs: Lana et Andy Wachowski
Réalisé en 2015. Avec : Mila Kunis (Jupiter Jones, reine de l'univers et héritière de la Terre), Channing Tatum (Caine Wise le soldat-loup déchu), Eddie Redmayne (Balem Abrasax...regarder moi ces noms!) et Sean Bean (Stinger Apini...hihihihi)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=t4ZzMkDLjWI
Si Star Wars, Matrix,
Dune, Saga et Harry Potter avaient un enfant et qu’il grandissait pour devenir
un étudiant universitaire militant social en première année d’écriture
de scénario et littérature comparée, le résultat serait Jupiter Ascending, pour le meilleur et pour le pire. Voici maintenant
plus de 1000 mots qui justifient cet énoncé :
Réalisé en 2015. Avec : Mila Kunis (Jupiter Jones, reine de l'univers et héritière de la Terre), Channing Tatum (Caine Wise le soldat-loup déchu), Eddie Redmayne (Balem Abrasax...regarder moi ces noms!) et Sean Bean (Stinger Apini...hihihihi)
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=t4ZzMkDLjWI
« Si Star Wars, Matrix, Dune, Saga et Harry
Potter avaient un enfant… »
Dans une entrevue, Lana
Wachowski parlait de l’importance de l’esthétique et que deux films avec l’exacte
même histoire pouvaient, grâce à des esthétiques différentes, passer pour deux
films sans que personne ne fasse de connexion. Pour prouver son point, elle
décrit l’histoire de Moonrise Kingdom
et Snow White & The Huntsman,
révélant un même squelette sous toutes les apparences. Elle fait le même
exercice pour Conan the Barbarian et Apocalypse Now.
Avec des influences
esthétiques fermement ancrées dans les fictions des années 70, des
illustrations de couvertures de romans de science-fiction et une imagination
débordante, ils tentent de couvrir ce qui est essentiellement l’histoire de la
majorité des romans pour jeunes adultes (révélation à une jeune personne avec
une vie exécrable qu’il a un destin gigantesque) dans la problématique de Matrix (découverte d’un monde au-dessus
de l’existence primaire du personnage principal, ce dernier existant dans une
réalité ignorante de son propre sort en tant que ressource pour les
moissonneurs qui cultivent les humains). L’évidence des points de référence est
si abasourdissante venant de personnalités aussi créatives qu’elle ne peut-être
que volontaire, n’est-ce pas? Après tout, Terry Gilliam est présent lorsque les
personnages font un détour par Brazil pour
remplir de la paperasse, indiquant une conscience des inspirations diverses.
Par contre, la seule idée qui semble « originale » ici (en dehors des
incroyables esthétiques) concerne un scénario de leur propre répertoire qui
date de plus de 15 ans maintenant. Peut-être font-ils un commentaire sur notre
propension à reproduire les mêmes idées, critiquant le modèle de blockbuster
contemporain? J’ai l’impression que je pousse trop loin mon interprétation d’un
film avec un homme-éléphant et des abeilles qui détectent les gênes royaux,
puisqu’elles sont plus pures que les humains et ne jugent pas.
Les choix artistiques de
ce genre (hommes-dragons, oreilles/pilosité de Channing Tatum, l’ensemble d’Eddie
Redmayne) sont la réelle force du film, permettant aux Wachowski de prendre
toutes les décisions les plus étranges et farfelues possibles. Ils créent ainsi
un des plus impressionnants spectacles sur grand écran possible, se complaisant
dans un budget qui leur a permis de pousser au maximum leur liberté créative. L’originalité
et l’audace mise de l’avant dans ce film mérite à elle seule le prix d’admission
puisqu’il est certain que vous ne verrez jamais quelque chose dans le genre, de
près ou de loin.
L’action est à couper le
souffle et il est facile d’imaginer un des Wachowski avoir un moment d’illumination
« Gravity Boots! » et l’excitation qui s’est ensuivie puisqu’ils sont
clairement en amour avec cette invention et l’utilisent à chaque occasion, à
notre plus grand plaisir. Les séquences d’actions sont à la hauteur de l’esthétique;
créatives et distinctes.
« …et qu’il grandissait pour devenir un
étudiant universitaire militant social… »
Malgré la simplicité des
personnages et la prévisibilité du scénario, on ne peut critiquer Jupiter pour manquer d’idées. La
structure d’approche à la galaxie s’attaque très fortement au mode de
consommation occidental et au 1% qui décide du sort des 99% du haut de sa tour
d’ivoire en fonction des impacts minimes personnels sur son acquisition d’encore
plus de richesses! Jupiter rencontre trois héritiers qui représentent trois
points de vues sur les conforts du premier-monde aux dépends des peuples en
difficultés. Cette idée est immanquablement présente et intégrée dans l’histoire
de façon visuelle et dynamique qui rappelle la grande force qu’ont les
Wachowski de transmettre à l’image des idées complexes. Le scénario contient
aussi toute la frustration bien intentionnée du jeune étudiant idéaliste et en
colère contre le système (un signe que les réalisateurs ne perdent pas leur
feu) qui touche à des sujets parfois de façon un peu maladroite puisqu’il n’a
qu’une vision jeune et limitée du monde.
« … en première année d’écriture de scénario
et littérature comparée… »
La structure et les
clichés utilisés rappellent immanquablement les premières étapes de l’apprentissage
créatif. Il faut d’abord apprendre à maitriser les bases avant de savoir aller
de l’avant, voler de ses propres ailes et pouvoir construire quelque chose de
personnel et d’unique. Malheureusement, cela implique que dans un enthousiasme
néophyte, l’apprenti va confondre l’esthétique qu’il appose à son histoire avec
une idée originale, recréant l’équivalent d’un mélange à gâteau acheté à l’épicerie
avec quelques touches de personnalisation (ajouter plus de pépites de
chocolat!) et un crémage incroyablement désigné. L’histoire d’amour, les
développements de relations et les personnifications font penser aux premiers
exercices de classes de scénarisation qui demande de montrer la compréhension
du schéma narratif le plus classique (où les rôles sont remplacés par des
lettres, A doit obtenir B avec l’aide de C en affrontant D). Sauf qu’ici, le
jeune enthousiaste est si excité par ses mille et une idées de royauté
intergalactique, de bains de jouvence, de moisson des planètes et d’hommes-dragons
qu’il n’essaie pas d’aller plus loin que de cocher chacune des cases
essentielles à son schéma retenu par cœur sans l’avoir assimilé. Il est
submergé par le flot de nouvelles connaissances et met le plus possible d’idées
sur un squelette qui a de la difficulté à maintenir les muscles de base. Dans
sa détermination, il oublie aussi de rendre plus léger une histoire lourde en
exposition et de ponctuer l’atmosphère de quelques plaisanteries (pensez au
nouveau modèle pour ce style d’histoire Guardians
of the Galaxy), afin de faire comprendre que malgré toutes les idées
sérieuses, nous sommes supposés avoir du bon temps. Il est clair de l’équipe
derrière le film s’est éclatée à produire quelque chose d’aussi explosif, il
aurait été plaisant que cet enthousiasme soit ressenti à la sortie du film.
«…pour le meilleur et pour le pire. »
D’un côté, il y a Eddie
Redmayne qui n’a aucune demi-mesure entre le chuchotement et le hurlement, de l’autre
côté il y a l’histoire d’amour la plus peinture-à-numéro imaginable. D’un côté
il y a Sean Bean aux gênes d’abeilles qui s’appelle Stinger Apini, de l’autre
il y a le stéréotype d’une demoiselle en détresse qui se fait sauver une bonne
dizaine de fois par son bel homme capable. D’un côté il y a le réchauffé de
plusieurs scénarios, de l’autre il y a les bottes anti-gravitées…
En conclusion, c’est bien
mieux d’encourager les efforts très déterminés qui échouent afin de s’assurer
qu’il y ait d’autres gens qui essayent afin de continuer à avoir des
discussions sur ce qui marche ou ne marche pas, d’assister aux spectacles de
visions personnelles plutôt que de faire « Ce Divergent ressemble à Hunger
Games, j’ai une idée de ce à quoi m’attendre, cool! »
MUK
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