samedi 9 août 2014

Wetlands

Director : David Wnendt
Réalisé en 2013. Avec : Carla Juri (Helen et la seule personne qui à ultimement de l'importance).
Vu dans le cadre de Fantasia 2014.


Wetlands semble être une sorte de pari du cineaste : « voici une personnage vraiment répugnante et d’ici 2heures, vous allez être charmés par cette personne » C’est un pari audacieux et le plus impressionnant c’est qu’il réussit du même coup à nous présenter le personnage le plus dégoutant qui me vienne en tête et du même coup nous fait apprécier cette personne pour tout ce qu’elle est. Il nous introduit à Helen dans une salle de bain publique souillée avec 2 pouces d’eau brune au plancher qui essuie le bol de toilette avec son vagin, entrecoupé d’un générique qui plonge au cœur d’une tâche et d’un poil pubien, grouillant de vie féroce. Le message est clair : « voici ce que j’ai à vous offrir, vous êtes mieux d’embarquer tout de suite où sortir parce que ça ne va pas en s’améliorant. »


Le film tourne autour d’Helen, la narratrice et notre point de vue sur le monde qui l’entoure. Elle est incroyablement dégoutante, mais c’est ce qui la rend géniale. Elle n’a aucunement peur du jugement des autres et est en plein contrôle de son corps. Elle est la principale agente dans sa vie et personne ne peut vraiment acquérir un quelconque pouvoir sur elle qu’elle n’accepte pas en premier lieu. Elle va à l’encontre de toute femme conventionnelle au cinéma et fait un pied-de-nez à tous ceux qui la jugeraient pour qui elle est.

On apprend ultimement les expériences qui l’ont forgé, mais je ne serais pas prêt à dire que c’est de certains événements que naissent ses habitudes écœurantes. Elle est plutôt une personne qui a vécu des choses difficiles et qui choisit de reprendre progressivement le contrôle de son environnement et cela commence par son corps. Elle ne subit pas ce qui lui est arrivé, elle choisit de gérer cette situation à sa façon, et sa façon est en plongeant dans sa sexualité, se transformant en « living pussy experiment » et en testant le légume le plus approprié pour se masturber. Le film n’a pas peur de nous plonger au plus profond de choses dégoutantes et crasseuses, nous mettant directement sous le nez des tampons usées que des filles s’échangent, des morceaux d’anus infectés, des pénis dégoulinants et plusieurs autres choses appétissantes de la sorte! Les effets sonores aident grandement ce film, rendant l’ensemble encore plus viscéral.


Dans certains films, la scène où elle se rase l’ensemble du corps pour finir avec l’anus (et c’est à ce moment que les choses tournent mal) serait vu comme se démarquant du récit et étant un moment fort et courageux pour l’actrice qui se met à nu pour jouer cette scène. Dans Wetlands, chaque scène nécessite une dose incroyable de courage, puisque Helen nous est présenté dans toutes les situations les plus à nues que l’on peut imaginer une personne être (autant physiquement que émotionnellement). Tout cela faisant de Carla Juri une des actrices les plus intrépides qu'il m'a été donné de voir au grand écran.

En conclusion, Helen est une femme incroyable. Elle est dégoutante et fière de l’être et gare à celui qui a un problème avec cela! Nous plongeant le nez directement dans son univers crée une expérience cinématographique des plus mémorables. Si vous pensez avoir l’estomac pour endurer les événements décrits ci-dessus (et plus encore), je recommande fortement ce film, sinon, âmes sensibles s’abstenir.

MUK

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