Director : Ragnar Bragason
Réalisé en 2013. Avec : Þorbjörg Helga Þorgilsdóttir (Hera), Ingvar Eggert Sigurðsson (papa Karl), Halldóra Geirharðsdóttir (maman Droplag) et Sveinn Ólafur Gunnarsson (père Janus)
Vu dans le cadre de Fantasia 2014.
Metalhead est un film sur la relation
avec la musique. Lorsqu’on écoute ou produit de la musique, le concept de
musicalité qui nous fait réagir vient chercher quelque chose de plus profond
que ce que l’on peut parfois expliquer, faisant d’elle un parfait véhicule pour
vivre nos émotions sans toujours être au courant de ce qu’elles sont vraiment. Elle
peut autant représenter un sentiment que servir de catalyseur ou stimulant. Le
film se concentre sur Hera, une fille élevée sur une ferme dans les régions
éloignées de l’Islande, qui traverse un deuil et sa relation avec la musique
lors des diverses étapes de ce deuil.
Le principal
problème que j’ai eu avec ce film et qui m’a vraiment empêcher de l’apprécier
pleinement, c’est que le deuil que la famille de Héra vit est celui d’une
personne que nous ne connaissons pas. Le frère ainé meurt sans même avoir une
ligne de dialogue ou un trait caractéristique autre que « il apprécie le
métal ». Nous n’avons aucune idée de sa relation avec sa sœur, avec ses
parents et ainsi nous passons un film entier avec des gens en deuil d’un concept
plutôt que d’une personne.
Le film est
lent et méditatif et fait bonne utilisation de son environnement. L’isolation
et la solitude des personnages a comme toile de fond les paysages de l’Islande
qui s’étendent à perte de vue, soulignant encore plus l’importance qu’à cette
valve de pression qu’est le métal pour Héra. La séquence d’ouverture avec très
peu de dialogues est un léger raccourci narratif, mais passe assez rapidement
et est assez efficace pour ne pas agacer par sa simplicité. De plus, cette séquence
« accorde » le film, si je peux me permettre une petite référence
musicale, établissant le ton calme et contemplatif qui viendra se fracasser
avec le style musical qui domine le film.
Habitant
présentement avec deux musiciens qui se concentrent sur ce style de musique et
qualifiant souvent les choses de « black métal », je considère qu’il
est rafraichissant de voir une représentation du métal qui n’est pas totalement
marginalisante ou qui ne se complait pas dans tous les clichés que l’on connait
du genre. Oui, certaines images plus agressives et les accoutrements aux tons
foncés sont présents, puisqu’elles font partie de ce style musical, mais le
film approche son sujet plus intelligemment, en lui donnant plus de nuances.
Même si Héra entre dans le stéréotype du « métalleux » qui brûle des
églises, la musique n’est pas à blâmer pour cette attitude, puisqu’elle reflète
sa vision et sa relation avec le monde qui l’entoure.
En conclusion, malgré
un concept de base intéressant et un film dans l’ensemble bien accompli, il me
manquait un simple détail pour pleinement l’apprécier et le rendre beaucoup
plus puissant.
MUK
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