vendredi 8 août 2014

Metalhead

Director : Ragnar Bragason
Réalisé en 2013. Avec : Þorbjörg Helga Þorgilsdóttir (Hera), Ingvar Eggert Sigurðsson (papa Karl), Halldóra Geirharðsdóttir (maman Droplag) et Sveinn Ólafur Gunnarsson (père Janus)
Vu dans le cadre de Fantasia 2014.


Metalhead est un film sur la relation avec la musique. Lorsqu’on écoute ou produit de la musique, le concept de musicalité qui nous fait réagir vient chercher quelque chose de plus profond que ce que l’on peut parfois expliquer, faisant d’elle un parfait véhicule pour vivre nos émotions sans toujours être au courant de ce qu’elles sont vraiment. Elle peut autant représenter un sentiment que servir de catalyseur ou stimulant. Le film se concentre sur Hera, une fille élevée sur une ferme dans les régions éloignées de l’Islande, qui traverse un deuil et sa relation avec la musique lors des diverses étapes de ce deuil.

Le principal problème que j’ai eu avec ce film et qui m’a vraiment empêcher de l’apprécier pleinement, c’est que le deuil que la famille de Héra vit est celui d’une personne que nous ne connaissons pas. Le frère ainé meurt sans même avoir une ligne de dialogue ou un trait caractéristique autre que « il apprécie le métal ». Nous n’avons aucune idée de sa relation avec sa sœur, avec ses parents et ainsi nous passons un film entier avec des gens en deuil d’un concept plutôt que d’une personne.


Le film est lent et méditatif et fait bonne utilisation de son environnement. L’isolation et la solitude des personnages a comme toile de fond les paysages de l’Islande qui s’étendent à perte de vue, soulignant encore plus l’importance qu’à cette valve de pression qu’est le métal pour Héra. La séquence d’ouverture avec très peu de dialogues est un léger raccourci narratif, mais passe assez rapidement et est assez efficace pour ne pas agacer par sa simplicité. De plus, cette séquence « accorde » le film, si je peux me permettre une petite référence musicale, établissant le ton calme et contemplatif qui viendra se fracasser avec le style musical qui domine le film.

Habitant présentement avec deux musiciens qui se concentrent sur ce style de musique et qualifiant souvent les choses de « black métal », je considère qu’il est rafraichissant de voir une représentation du métal qui n’est pas totalement marginalisante ou qui ne se complait pas dans tous les clichés que l’on connait du genre. Oui, certaines images plus agressives et les accoutrements aux tons foncés sont présents, puisqu’elles font partie de ce style musical, mais le film approche son sujet plus intelligemment, en lui donnant plus de nuances. Même si Héra entre dans le stéréotype du « métalleux » qui brûle des églises, la musique n’est pas à blâmer pour cette attitude, puisqu’elle reflète sa vision et sa relation avec le monde qui l’entoure.

En conclusion, malgré un concept de base intéressant et un film dans l’ensemble bien accompli, il me manquait un simple détail pour pleinement l’apprécier et le rendre beaucoup plus puissant.

MUK 

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